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C’est le modèle social français qui détruit des emplois, pas les robots, ni l’IA, ni l’Europe, ni la mondialisation !

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Parmi les boucs émissaires préférés de nos politiques figurent, on le sait très bien, la mondialisation, l’Europe, l’Amérique, l’ultralibéralisme, la Chine… considérés comme étant à l’origine des malheurs économiques et sociaux français. Depuis quelque temps, d’autres boucs ont fait leur apparition, que nos experts montrent du doigt à chaque occasion. Il s’agit de la robotisation de l’économie et de l’Intelligence artificielle. Beaucoup de ceux qui en parlent se transforment en marchands de peur et brandissent la menace des robots avec autant de conviction et de passion que même un Steven Spielberg ou un George Lucas seraient impressionnés. Les robots et l’IA disent-ils, vont remplacer l’humain et tout le travail sera fait par les machines. A la rigueur, pourquoi pas, si l’on peut trouver des robots pour nous décharger des taches quotidiennes et rendre notre vie plus facile.

Nos chevaliers de l’Apocalypse ne s’arrêtent pas aux menaces, ils demandent l’aide de l’Etat, des subventions publiques et une hausse des impôts pour contrer l’invasion des armées de robots. C’est ce que fait M. Bernard Stalter, président de la Chambres des métiers et de l’artisanat France, dans une « Opinion » qu’il vient de publier dans Le Journal du Dimanche (26 mai). Selon lui, « pour sauver notre modèle social, il faut taxer les robots ». Ce pourrait être comique mais, de la part d’un Français, c’est très sérieux. La France est bien le pays des taxes et des impôts… De quels robots s’agit-il ? Il ne le précise pas. D’ailleurs, malin celui qui est capable aujourd‘hui de donner une vraie définition de l’Intelligence artificielle. Puis, M. Stalter devrait savoir que derrière chaque robot construit se trouve un entrepreneur, un innovateur. Ce n’est pas le robot qui est taxé mais celui qui l’a fabriqué, l’humain ! De plus, l’auteur de cette tribune aurait pu se rendre compte, depuis des années, que c’est bien le modèle social qui est la cause principale du chômage de masse français et non pas les robots !

Au lieu de nous attaquer aux robots comme dans les films de science-fiction, regardons les chiffres des emplois créés dans le monde. The Economist vient de publier des statistiques impressionnantes qui montrent un véritable boom dans les créations d’emplois depuis la crise de 2009. Une explosion qui va de pair avec les nouvelles technologies. Les deux tiers des pays membres de l’OCDE battent des records en ce qui concerne le taux d’emploi. Au Japon, pays plus « robotisé » que les autres, celui des 16-64 ans est de 77 %, en hausse de six points depuis 2013. Le taux de chômage est autour de 3 % en Corée du Sud, à Singapour et aux Etats-Unis où les robots sont beaucoup plus nombreux que dans les autres pays. L’Allemagne et le Royaume-Uni connaissent, eux aussi, des taux de chômage historiquement bas. Le nombre d’heures travaillées au Royaume-Uni n’a jamais été aussi élevé : 350 mds par mois. Les salaires moyens sont bien plus élevés qu’il y a dix ans. Contrairement aux craintes exprimées, les emplois ne sont pas plus précaires ; en Amérique par exemple, la proportion de CDI à plein temps sur le total des emplois est la même qu’en 2005. Les petits boulots (gig economy) ne représentent que 1 % du total des emplois aux Etats-Unis.

En Australie, le candidat conservateur sortant vient de gagner les élections, en dépit des prévisions qui donnaient la gauche gagnante avec son programme axé sur un surcroît de taxes, de redistribution, et une politique écologiste agressive. Or, Scott Morrisson avait fait campagne autour du marché du travail : 730 emplois ont été créés chaque jour en 2018. Les électeurs lui ont été reconnaissants en le reconduisant dans ses fonctions.

Bien sûr, quelques pays sont à la traîne. Parmi eux, la Grèce, l’Italie et… la France, en queue de peloton depuis plus de trente ans pour les emplois dans le secteur privé. Et ce ne sont pas les robots les coupables, mais l’incurie de nos politiques qui n’ont pas réformé le « modèle social français ».

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2 commentaires

jack 28 mai 2019 - 11:16

pro robots
Merci pour ces infos réconfortantes. Reste le plus dur:
rendre nos politiciens capables de proposer un autre modèle et les citoyens mal formés de l'accepter

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Pierre Michon 30 mai 2019 - 12:33

La vraie cause de la baisse du pouvoir d'achat en France
Bien sur que ce ne sont pas tous les "faux nez" que le pouvoir en place veut nous faire gober et dans cette liste vous avez oublié les riches !
La tare de la France c'est au dela du "modèle social" français, son chômage et une des causes de ce chômage au dela d'un code du travail à supprimer purement et simplement, c'est d'abord d'avoir intégré les pays de l'Est de l'Europe dans notre marché commun. Et ceci sans prévoir de barrières entre l'est et l'ouest les 20 premières années au moins. Le pouvoir d'achat en hausse dans ces pays se fait au détriment du pouvoir d'achat en France en particulier et personne ne le dit.
Pourquoi la GB a voté pour le Brexit si ce n'est pour éviter cette libre circulation chez eux des ressortissants des anciens pays de l'Est.
Comment les intégrer et les enrichir pour les mettre à notre niveau avant que d'ouvrir les frontières, certainement pas en laissant, au dela du problème des travailleurs détachés leurs productions industrielles ou agricole nous envahir.
Pour les soustraire à l'emprise de la CEI et de la Russie le plus vite possible, nos gouvernants ont ouverts les bondes et nos pays sont inondés trop brutalement. Il y avait mieux à faire, il y a mieux à faire, comme d'intégrer la Russie dans l'UE qui devra être confédérale, afin de donner à leurs anciens satellites des terres vierges à conquérir et à mettre en valeur plutôt que de venir, sans contreparties "manger" de notre pouvoir d'achat.

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