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Quand l’État force les pauvres à payer pour les riches

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Avec 48 % de prélèvements obligatoires en 2016 selon Eurostat, l’État français est le champion européen de l’imposition. Pour beaucoup, la « redistribution sociale » des plus riches vers les plus pauvres serait légitime pour lutter contre les inégalités. Mais la pratique rejoint-elle la théorie ? De nombreux impôts et taxes constituent de véritables cas de « Robin des bois à l’envers ». SNCF, agriculture, culture, dette, inflation : voici cinq exemples concrets d’un État qui force les pauvres à payer pour les riches.

1. SNCF : 480 € par ménage et par an même pour ceux qui ne prennent jamais le train

Le système ferroviaire français représentait en 2016 un coût brut pour les finances publiques, toutes administrations confondues, de 10,5 milliards d’euros. Il faut y ajouter 3,2 milliards d’euros de subventions d’équilibre au régime de retraite SNCF. Cela correspond à une moyenne de 480 € par ménage et par an, même lorsqu’on préfère les cars ou le covoiturage au vu des tarifs du TGV.

2. Agriculture : subvention des grands groupes et de la consommation « bio »

Parmi les premiers bénéficiaires de la Politique agricole commune, on trouve de grands groupes comme la société Doux, premier producteur européen de volailles (28 millions d’euros de subventions en 2013) ou des associations de producteurs de vins haut de gamme comme le Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (3,3 millions d’euros en 2015). Dans le cas de l’agriculture dite biologique, tous les contribuables, riches et pauvres, sont forcés de financer des aides au « bio » alors que ce sont les plus riches qui consomment ces produits : 24 % des catégories sociales les plus aisées (CSP+) consommaient du « bio » une fois par mois en 2012 contre 15 % des employés, des ouvriers et des professions intermédiaires (CSP-). Voir notre dossier agriculture.

3. Musées : les tickets d’entrée des riches sponsorisés par les pauvres

D’après une enquête du CREDOC datant de 2014, ce sont surtout les riches qui vont au musée : 85 % des CSP+ avaient visité une exposition ou un monument l’année précédente. Près d’un ouvrier sur deux n’avait pas fréquenté de tels lieux. Pourtant, les uns comme les autres doivent payer pour les subventions du ministère de la Culture. En 2016, son budget s’est élevé à 11 milliards d’euros, soit l’équivalent moyen de 386 € par ménage, visites de musée ou non.

4. Dette : les pauvres et leurs enfants remboursent les obligations détenues par les riches

Cela fait plus de 40 ans que l’État et ses organismes publics n’ont pas équilibré un seul budget. Les déficits accumulés alourdissent la dette publique qui a atteint 2226 milliards d’euros fin 2017, soit 98 % du PIB d’après l’INSEE. Un budget déséquilibré pénalise doublement les générations futures de contribuables, pauvres et riches : elles devront rembourser l’argent qu’elles n’ont pas dépensé tout en payant les intérêts des obligations. Or, l’État emprunte de l’argent à ceux qui en ont, c’est-à-dire aux plus riches. La dette est donc une rente que les plus pauvres sont forcés de payer à ceux qui ont les moyens de prêter à l’État. À l’heure actuelle, chaque nouveau Français naît avec une dette de plus de 33 000 € à rembourser.

5. Inflation : notre pouvoir d’achat amputé pour renflouer les canards boiteux

La Banque centrale européenne fait tourner sa planche à billets (politique d’« assouplissement quantitatif ») depuis début 2015 pour renflouer le cartel bancaire et les canards boiteux de l’Union européenne, dont l’État français. Chaque mois, entre 30 et 80 milliards d’euros sont injectés dans le circuit financier. Cette augmentation de la masse monétaire est allouée en premier lieu au financement des Etats et de grandes entreprises en connivence avec les ministères publics. Le pouvoir d’achat, et en particulier celui des plus pauvres, est détourné vers les plus fortunés, ceux qui détiennent des obligations et des actions dont la valeur augmente artificiellement sous l’effet de ces politiques monétaires. Ce mécanisme constitue un facteur d’aggravation considérable des inégalités de patrimoine.

En redistribuant les richesses de manière forcée et aveugle, l’État nie d’abord le droit de disposer du fruit de son travail. Cet interventionnisme peut même accroître les inégalités entre riches et pauvres. Le périmètre d’action de l’État devrait être réformé pour éviter ce genre d’aberrations. En ce sens, l’IREF milite aussi pour une baisse généralisée des prélèvements et la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG pour instaurer une flat tax à deux taux. Une telle réforme fiscale permettrait de rétablir les incitations au travail et à l’initiative entrepreneuriale tout en laissant plus de liberté à chacun pour choisir ce qu’il veut faire de ses revenus.

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4 commentaires

JB 20 mars 2018 - 2:43

Les "vieux" méprisés en France
Merci, vos analyses sont positives, réalistes. Enfin une voix qui met en lumière les « ponctions aberrantes de l’état » sur les « pauvres » qui servent à enrichir les « riches »
Après avoir travaillé jusqu’à 64 ans dans l’espoir que ma retraite couvrirait mon hébergement en maison de retraite, je constate qu’aujourd’hui, il n’en ait rien. Les pertes de pouvoir d’achats depuis 4-5 ans puis cette ponction supplémentaire de la CSG pour enrichir des personnes, des familles bien plus aisées que moi, me révolte… Est-on riche avec une retraite de1700€ par mois ??? de laquelle il faut déduire : l’impôt sur les revenus, les taxes foncières, la taxe d’habitation, les assurances diverses l’entretien de l’habitation… Que reste-t-il pour « vivre »…
Lorsqu’on voit les commentaires des « jeunes et moins jeunes » qui sont ahurissants d’une méconnaissance totale de ce que nous avons vécu.
Notre président n’aime que les riches. Il méprise « les vieux »,et il entraîne les jeunes dans cette voie. C'est humainement révoltant.

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theano 20 mars 2018 - 7:39

Eh oui, le squatteur de l'Elysée oppose les jeunes aux vieux, le public au privé… On appelle ça 'diviser pour régner'. Révoltant, en effet!

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John Sheppard 21 mars 2018 - 9:53

Chacun pour soi
Dans sa conclusion l'article fustige la redistribution des richesses forcée par l'État, qui nierait ainsi le droit de disposer du fruit de son travail.
Alors, chacun pour soi, à bas la solidarité et vive l'égoïsme des riches ?
Ce n'est pas vraiment ce qu'annonçait le titre …

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Courbois 22 avril 2018 - 10:56

Subventions
Le choix de subventionner est incompatible avec une gestion saine des finances publiques.
Vous citez cinq cas de pauvres payant pour des riches mais que dire des syndicats payés pour bloquer le pays et détruire des industries, voire tuer des malades car les soins ne peuvent être prodigués, que dire des journalistes, tous subventionnés et qui mentent impunément : prendre pour exemple la description des participations aux manifestations avec des chiffres reconnus faux allant de 1 à 4… Comment croire ce qui nous est raconté par ces subventionnés.

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