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Laissez-nous bosser !

Lionel Roques

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Ce livre est une bouteille à la mer, comme le dit son auteur. Entrepreneur depuis l’âge de 25 ans, Lionel Roques est à la tête d’un groupe d’une centaine de salariés. Contestant « l’illisibilité de la politique et de la vision gouvernementales vis-à-vis des entreprises », il décide d’envoyer une lettre au président de la République Emmanuel Macron en juin 2023. Sans réponse de l’Elysée, il décide alors d’écrire ce livre pour que le grand public (et peut-être certains politiques) puisse avoir connaissance de la situation.

Lionel Roques constate que le pays est en pleine ébullition ; les PME et leurs salariés sont selon lui « au bord du burn out », la France qui « travaille encore est exaspérée de devoir bosser plus et en silence pour financer « le droit à la paresse » des autres. » Il dénonce le fait que quand les politiques parlent des entreprises, ce n’est que rarement pour en dire du bien, en particulier la gauche qui accuse les dirigeants d’entreprise d’être des « parasites ». Il accuse aussi l’Etat et son habitude de mettre en place des réglementations sans s’inquiéter ou s’interroger des conséquences de ces dernières ; certaines lois sont mêmes tout simplement impossibles à appliquer ! Pour l’auteur, « tout se passe comme si la bureaucratie était engagée dans une compétition visant à créer le plus d’obstacles et de freins possibles à la vie des PME et des TPE » (p.52). Il déplore également le cercle vicieux dans lequel la France est engagée, celui du socialisme pour l’IREF, qui consiste à imposer et réglementer massivement les entreprises pour ensuite les subventionner quand elles sont en difficulté. On pourrait citer ici l’ancien président américain Ronald Reagan : « Les gouvernements ont une vision très sommaire de l’économie. Si ça bouge, ajoute des taxes. Si ça bouge toujours, impose des lois. Si ça s’arrête de bouger, donne des subventions. »

L’une des cibles de ce livre est la vision française de l’économie et de l’entreprise, dans un pays qui s’est converti tardivement à l’économie de marché et dont la conception du travail se résume à cette assertion : on travaille uniquement pour gagner de l’argent et pouvoir vivre, et moins on travaille, mieux on se porte. Un pays où l’Education nationale a banni le mot « entreprise », où le système éducatif oriente les jeunes vers des cursus sans débouchés de peur qu’ils ne soient au contact du monde du travail trop vite. Un pays où les grèves de la SNCF (qui déjà existent en si grand nombre) ne sont inquiétantes que quand elles impactent les vacances des Français et non quand elles menacent les salariés et les entrepreneurs de poursuivre convenablement leurs activités professionnelles. Un pays où les politiques, quels qu’ils soient, demandent aux entreprises de « redistribuer » davantage de pouvoir d’achat aux salariés, « comme si elles étaient responsables de l’état économique désastreux du pays » (p.92). Les entreprises, en particulier les TPE et les PME, sont au « bord de la crise de nerf ». Selon Lionel Roques, qui dénonce l’interventionnisme étatique, « le poids des structures étatiques pompe l’énergie et éteint la passion » (p.103).

Face à la communication permanente et les injonctions contradictoires du gouvernement, M. Roques propose une série de mesures pour renouer avec le succès économique : alléger la bureaucratie, remettre le travail au centre du discours et arrêter de le décourager, réhabiliter l’entreprise et en particulier les PME, « poumon économique d’un pays ».  Aussi, il explique clairement que les salariés français ne gagnent pas assez d’argent, non pas parce que les entreprises cherchent à les payer le moins possible comme la gauche nous l’explique, mais à cause, en grande partie, des charges énormes que payent les entreprises sur les salaires. Selon l’auteur, à raison, « l’Etat aime les salariés mal payés ! ».

Lionel Roques conclut son livre par ce cri du cœur : « Laissez-nous bosser pour nous laisser rêver ». Les responsables politiques qui n’ont jamais connu le monde de l’entreprise, tout comme les hauts fonctionnaires ainsi que les futurs énarques devraient au moins lire cet ouvrage afin d’appréhender un minimum ce qu’est la vie d’un entrepreneur en France.

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