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Les idées libérales à la peine : deux exemples atterrants (le logement et le financement des entreprises)

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En France les think tank libéraux comme les organismes professionnels oeuvrent depuis des décennies pour faire aboutir des réformes dont les exemples étrangers montrent l’évidente nécessité.

Les membres des cabinets et nombre de députés ont une vue colbertiste de l’économie ; chez eux, les études théoriques priment toujours l’expérience concrète de la société civile. L’idée très ancrée que les citoyens ne comprennent rien aux vrais enjeux et risquent de faire des choix dangereux si on leur lâche la bride, conduit l’administration à souvent dédaigner des évidences apportées par l’expérience.

L’engrais des jeunes pousses aux Etats-Unis : l’investissement privé

Nous en avons un bel exemple avec le financement en capital des entreprises de la nouvelle économie aux Etats-Unis. Après s’être montré, pendant quatre ans, plutôt interventionniste dans ce domaine mais sans grand succès, l’Etat a instauré en 1986 une incitation fiscale qui encourageait les investisseurs privés à entrer au capital de jeunes pousses entrepreneuriales et à jouer en quelque sorte le rôle de mentors. Ainsi sont nées et se sont développées des sociétés comme Google, Amazon, Twitter et bien d’autres. C’était pour les Etats-Unis une très bonne affaire, l’impôt sur leurs bénéfices rapportant depuis dix ans environ trois fois le montant de l’incitation fiscale.

 Et pendant ce temps, la France…

La France, elle, n’est pas restée inactive. Elle a créé… près d’une dizaine d’organismes publics censés faire la même chose, aider de jeunes pousses, le dernier en date étant la BPI (Banque publique d’investissement). Certains auraient fait faillite s’ils n’avaient été discrètement liquidés avant, liquidés par la Caisse des Dépôts.

Ces tentatives ont débuté il y a  déjà une cinquantaine d’années. Dans les cabinets ministériels, on balayait d’un revers de main leurs piètres résultats :  investir dans les start-up est trop risqué, impossible de laisser les épargnants le faire sans garde-fous, il est impératif d’encadrer et de sécuriser tout ça !

Le dirigisme est une drogue dure : un autre exemple avec le logement

L’actuelle crise du logement locatif est annoncée de longue date par les professionnels. Les signes s’accumulaient avec, depuis 1981, une étatisation rampante qui empilaient les contraintes sur le secteur privé et avait rendu obligatoire d’augmenter le pourcentage de logements administrés. Les procédures pour se débarrasser de locataires mauvais payeurs, et même les squatteurs, sont longues, difficile et coûteuses, les logements doivent répondre à des critères de plus en plus nombreux et exigeants, entre autres freins. En ce qui concerne les logements administrés, nous avons sur la liste des effets négatifs : le pourcentage minimum obligatoire porté à 25% (Paris, lui, annonce 40%), la possibilité donnée aux préfets d’accorder des permis de construire à la place des maires et, dernièrement, le développement d’un secteur social intermédiaire accessible jusque 9000€ de revenu mensuel.

Tous cela a fait baisser l’offre locative, mais sans déclencher aucun retour en arrière de la part du gouvernement. Bien au contraire, les propriétaires privés ont eu droit à une nouvelle salve de mesures dirigistes pour les contraindre à louer quand même: taxation des logements vacants, prolongation autoritaire des baux en cas de vente d’immeuble pour empêcher la copropriété (loi ALUR), et dernièrement, mesures punitives pour empêcher les locations touristiques (dites locations Air BNB).

Comme l’urgence climatique donne une nouvelle impulsion au dirigisme et comme les effectifs de l’administration sont repartis à la hausse depuis 2012, la promotion de réformes libérales est de plus en plus un travail de Sisyphe ! Après tout, les gilets jaune et la CGT ont peut-être raison : pour obtenir une réforme, il apparaît plus efficace de mettre le feu à une préfecture ou de bloquer les raffineries de pétrole !

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2 commentaires

Traci 23 novembre 2023 - 11:59

Hélas
L’Etat lui même est plombé par le trop plein de règlements. Le principe de précaution est une catastrophe mentale qui rend les citoyens peureux de tout.
En santé et notamment en psychiatrie, les besoins sont directement proportionnels à la faiblesse et l’affaiblissement constant de l’efficience.
Autre exemple: l’écologie politique est vrai handicap à la vraie vie. Vous avez raison de poser à posteriori la pertinence des gilets jaunes.

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AlainD 26 novembre 2023 - 12:52

Quand la gestion d’un pays est laissée aux mains de fonctionnaires qui n’ont jamais connu la vie des entreprises et les prises de risques, comment voulez vous que ces gens soient capables de créer autre chose que des réglementations, parce que les fonctionnaires ne sont pas que dans les ministères, il y en a également à l’Assemblée Nationale…

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