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La Chine encercle Taïwan – Macron en Nouvelle-Calédonie – Campagne et débat pour la présidence de la Commission européenne

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Chine

Des forces aériennes et navales chinoises ont débuté des manoeuvres jeudi matin au nord, au sud, à l’ouest et à l’est de l’île de Taïwan en un simulacre sans précédent d’encerclement. Il s’agissait, selon les mots de Pékin, d’une « punition sévère » en riposte au discours d’investiture, lundi, du président taïwanais, Lai Ching-Te, élu en janvier dernier, que le régime communiste a assimilé à un « aveu d’indépendance ». Un tel simulacre constituait clairement un message sur les possibilités de blocus ce Pékin afin d’obliger un jour Taïwan à se laisser absorber, malgré le soutien américain, par la Chine continentale. La plupart des spécialistes de la région disent s’attendre à une tentative par la force de Pékin entre 2027 et 2049 mais hésitent sur les scénarios les plus probables, succession de menaces et corruptions, blocus, ou invasion pure et simple. La moitié des conteneurs transportés par mer dans le monde passent par le détroit de Taïwan et l’île produit les deux tiers des semi-conducteurs de la planète.

Le ministère taïwanais de la Défense a annoncé avoir « déployé des forces maritimes, aériennes et terrestres pour défendre la liberté, la démocratie et la souveraineté » du territoire, démocratie libérale d’à peine 23 millions d’habitants. Des navires taïwanais ont intimé l’ordre par haut-parleur à leurs homologues chinois de faire demi-tour, sans que ces derniers, toutefois, n’aient pénétré les eaux souveraines. Taïwan n’a été sous contrôle effectif de Pékin que de 1685 à 1895.

Nouvelle-Calédonie

Emmanuel Macron a promis jeudi de ne pas passer « en force » sur la réforme, par voie constitutionnelle, du corps électoral à l’origine, il y a dix jours, d’émeutes en Nouvelle-Calédonie qui ont fait six morts, pour un milliard d’euros de dégâts et paralysé l’île où l’Etat a dû instaurer l’état d’urgence. En même temps, le président de la République a affirmé qu’il était hors de question de revenir en arrière sur cette réforme qui accorde le droit de vote aux élections régionales aux résidents arrivés entre 1998 et 2014. Ces derniers ont déjà le droit de vote pour les municipales et l’élection de l’exécutif du territoire. En visite expresse sur cette île du Pacifique sud située à 17.000k m de Paris, le président de la République a dit souhaiter un vote des Calédoniens en cas d’accord politique global sur le statut institutionnel de l’île.

Après s’être dit prêt à « regarder en conscience les choses et prendre les décisions sur la suite institutionnelle à donner », il s’est engagé à faire un point d’étape d’ici un mois, a promis une « aide d’urgence » après les dommages « colossaux » provoqués par les émeutiers et a demandé une levée des barrages « dans les heures qui viennent » avant de lever l’état d’urgence. Le dilemme pour l’Elysée est assez simple, et semble difficile à résoudre : soit il passe en force au risque d’un nouvel embrasement, soit il repousse indéfiniment la ratification au Congrès de la réforme, et il donne l’impression de céder aux émeutiers, soit il « achète » le retour au calme par une pluie d’euros…

Union Européenne

Les candidats des grands partis de l’Union européenne briguant la tête de la Commission se sont affrontés jeudi lors d’un débat pré-électoral à Bruxelles organisé par le Parlement européen et diffusé par l’Union européenne de radio-télévision (UER, qui chapeaute également le concours de l’Eurovision). L’actuelle cheffe de l’exécutif européen, l’Allemande Ursula von der Leyen, candidate du PPE (droite) à sa reconduction, a affronté quatre autres prétendants, le socialiste luxembourgeois Nicolas Schmit (actuel commissaire européen à l’Emploi), la candidate des Verts Terry Reinke, le communiste autrichien Walter Baier (Parti de la gauche européenne), et le candidat de Renew Europe (centristes et libéraux) Sandro Gozi. Seuls le PPE et Renew défendent ponctuellement quelques idées favorables à l’entreprise, mais fortement mâtinées d’interventionnisme étatique, subventions et régulations.

Aucun représentant de la coalition d’extrême droite ID (Rassemblement national français, la Ligue italienne, le PVV néerlandais de Geert Wilders et l’AfD allemand – avec lequel le RN a annoncé vouloir rompre) ou d’ECR (Conservateurs et réformistes, qui compte dans ses rangs Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni, premier ministre d’Italie, Droit et Justice (polonais), Vox (Espagne) et Reconquête (France) n’a été convié. Ces groupes réunissent des partis en tête dans leurs pays respectifs selon les sondages, mais ils n’ont pas désigné « de candidat tête de liste pour la présidence de la Commission européenne », condition pour participer au débat, a expliqué une porte-parole du Parlement, réfutant toute « exclusion ».

 

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2 commentaires

Yuropp 24 mai 2024 - 10:10 am

Taïwan : « l’île produit les deux tiers des semi-conducteurs de la planète. »
J’ajouterai un dièse et un bémol :
1) Sur les semi-conducteurs numériques au silicium, si on se limite au « top » de la technique, Taïwan a un quasi-monopole.
2) la plus grande partie de la production taïwanaise est encore le fait d’usines implantées en RPC (ils ont cru « civiliser » leurs voisins avec de l’investissement… après tout nous avons fait la même erreur en Russie). Or, la RPC ne respecte la propriété privée que quand ça l’arrange. Tout dépend de la qualité de la crypto sur les fichiers « industriels » de TSMC et de sa drome…

Il a fallu des décennies pour que les politiciens comprennent le caractère critique de cette industrie. Aux US, TRUMP (indépendamment de son « petit caractère ») a été le premier président à le comprendre, quelques mois de plus pour que les médias US en fassent autant. En France, certains n’ont toujours pas compris (vous?)

Et quand on s’intéresse aux conséquences d’une destruction ou d’une spoliation de TSMC (et de sa drome : TSMC n’est que le « navire amiral », mais des dizaines de petites boîtes « pointues » gravitent autour, nécessaires à son fonctionnement. L’une d’elle se trouve aux Pays-Bas, plusieurs (dont Cadence) sont aux US, mais la plupart sont « sur le trottoir d’en face », à Taïwan ou en RPC), on part d’encore plus loin… Les économistes, ceux qui voient le monde à travers les liasses de pognon, vont voir les conséquences « économiques » :
Apple pourrait faire faillite, faute de processeurs à mettre dans ses iPhones ou dans ses Mac. Idem pour AMD ou pour nVidia. En fait, c’est toute l’industrie des « gamers » et du minage de cryptomonnaies qui pourrait s’écrouler. Même Intel n’aurait plus rien à proposer en entrée de gamme ! Malheur, malheur ! Sauf que ça… on s’en fiche un peu, du moins à court terme…

Plus de puces TSMC (logique programmable, essentiellement, les micro-processeur n’ayant pas la puissance nécessaire), ça signifie plus moyen de fabriquer des Rafales ou des F35, des Scalp ou des Acms. Fin brutale de la supériorité technologique de l’arment occidental, faute de quelques dizaines de milliers de composants (trois fois rien, ramené à la production d’iPhones) fournis par Taïwan. exclusivement par Taïwan. Trump a réussi à « convaincre » TSMC de traverser le Pacifique. Biden a décidé d’abonder de 6,5Md$ les 65 Md$ d’investissement prévu par TSMC. L’usine, une fois sortie de terre, aura encore besoin de plusieurs années de « rodage ». Et d’ici là…

En pratique, la seule réponse « rationnelle » des US en cas d’attaque chinoise sur leur fournisseur de puce, c’est… la bombe ! Et pas une petite frappe « symbolique », pour « prévenir », non… Cham-Pi-Gnon ! Destruction de leur base industrielle comme de leur population. Plus de Chine pendant 10 ans, le temps de « se refaire ». Le gouvernement chinois le sait, le problème étant que leur vieux dictateur risque de vouloir rester dans l’histoire « coûte que coûte ». Et les dirigeants de Taïwan le savent aussi : ils ne sont pas forcément pressés de voir disparaître une telle « motivation » US pour les protéger.
D’autres qui ne sont pas nécessairement très pressés non plus, ce sont les Dassault, Thales, Airbus et similaires : TSMC « américanisé, c’est le passage d’un fournisseur critique (oh combien) « sous ITAR ».

Désolé, mais par rapport à ÇA, vos histoires de conteneur…

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Jean-Aymar de Sékonla 25 mai 2024 - 1:06 pm

Passionnant!
Nos « zélites » n’ont (encore) rien vu venir!
Les sanctions devraient pleuvoir sur tous ces ignards, rentiers de la politiques.
Les conséquences de leur incompétence sont immense, mais leur responsabilité nulle!
Il faut changer cela.

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