Turquie
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a concédé dans la nuit de dimanche à lundi la défaite de son parti AKP (islam conservateur) lors des municipales qui ont vu le parti CHP (laïc, nationaliste, social-démocrate) conserver, à la surprise des analystes et des sondeurs, les mairies d’Ankara et, surtout, d’Istanbul, respectivement avec plus de 10 points d’écart et un million de voix d’avance. Le CHP a emporté d’autres villes dans des bastions de l’AKP, comme Bursa, notamment en Anatolie centrale. Il s’agit de loin du plus grave revers subi par le régime depuis l’arrivée au pouvoir en 2002 d’Erdogan, aux discours incendiaires volontiers anti-occidentaux, mais qui a reconnu « un tournant » après ces élections. Les électeurs, qui avaient pourtant reconduit dès le premier tour Erdogan à la présidentielle de mai dernier, ont apparemment envoyé un message à propos de l’inflation de 65 % et la concentration extrême des pouvoirs entre les mains de l’AKP. Champion de l’opposition depuis sa victoire à Istanbul il y a cinq ans, le maire CHP de la mégapole turque Ekrem Imamoglu, très populaire dans tout le pays, se retrouve propulsé dans la course à la présidentielle de 2028.
Royaume-Uni
Le nombre de personnes ayant traversé clandestinement la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni a augmenté de 41,7 % au premier trimestre par rapport à la période équivalente de 20203, selon des données officielles britanniques diffusées ce lundi. Le nombre de personnes embarquées, généralement sur de petits bateaux pneumatiques sur les côtes françaises, s’est élevé à 5.373, un record. Un revers pour le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, qui depuis sa nomination il y a 18 mois, a fait de la lutte contre l’immigration clandestine une de ses priorités, et à qui les sondages promettent pour les législatives prévues une débâcle historique. Les Tories pourraient ne conserver que 80 à 100 députés, contre 348 sur les 650 de la Chambre actuellement. Comme quoi, il ne suffit pas de réaliser un Brexit pour reprendre efficacement le contrôle de l’immigration, face à des tentatives massives de rejoindre le Royaume-Uni et ses opportunités économiques.
Etats-Unis/Russie
Le mystérieux syndrome de La Havane, marqué par des migraines, vertiges, nausées, troubles de la vision, subi depuis 2016 par des dizaines de diplomates américains en poste à Cuba, est en lien avec une unité du renseignement russe, selon une enquête publiée lundi par le journal russe indépendant The Insider, le magazine allemand Der Spiegel, et la chaîne américaine CBS. Ces incidents ont ensuite été signalés par des diplomates américains en poste en Chine, Allemagne, Australie, Russie, Autriche et même à Washington. L’enquête pointe une arme « à énergie dirigée » qui serait utilisée par l’unité 29155 du GRU, le service de renseignement militaire russe. Cette unité s’est déjà retrouvée au centre de plusieurs affaires, accusée notamment de la tentative d’empoisonnement de l’ancien espion russe Sergueï Skripal au Royaume-Uni en 2018. Allez savoir pourquoi le Kremlin se serait donné tout ce mal pour donner des migraines à des diplomates…
3 commentaires
Ce qui m’inquiète, chez le populaire Ekrem Imamoglu, c’est qu’il ne serait pas aussi laïc qu’il le prétend…
Après des années de montée de l’islamisme en Turquie, laquelle menace directement l’Europe, il faudrait pourtant un nouveau Mustafa Kemal pour interrompre net la dérive. Et, selon toute vraisemblance, ce n’est malheureusement pas encore près d’arriver.
Concernant le syndrome de Migraine ophtalmique et autres troubles neurologiques de personnels américains ayant séjourné à La Havane, il n’est pas besoin de s’interroger sur les motivations de l’Etat Russe soupçonné d’en être à l’origine. Parce que depuis plus de 100 ans la Russie est un pays objectivement hostile à l’occident, une administration rompue aux coups tordus, foncièrement criminelle. Et avec le super prédateur Poutine, ça ne va pas s’apaiser. Il est patent que celui-ci prépare la guerre à outrance d’abord en Europe, Pays Balte, Pologne, Finlande puis, par enchaînement inévitable, contre les autre démocraties européennes profitant de l’incroyable apathie quasi complice de l’Allemagne. Dormez, brave gens, l’Histoire se répète. Qu’on le veuille ou non, la seul chef d’Etat à ouvrir les yeux, c’est notre président, tant honni par les collabos d’extrême droite que par les ennemis viscéraux du libéralisme politico-économique d’extrême gauche.
Tout à fait d’accord !
NL