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Dette publique : les dettes de l’Etat français coûtent de plus en plus cher

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Grâce à la névrose du déficit public de la haute administration et du monde politique de tout bord, illustrée par des comptes de l’Etat dans le rouge chaque année depuis cinquante ans (une performance sans équivalent au monde et sans précédent en France depuis Louis XIV), aggravée en 2023 et cette année par divers dérapages plus ou moins mystérieux, la dette publique de la France a continué de gonfler à la fin juin. Elle frôlait 3.230 milliards d’euros à 112% du PIB, selon les données présentées par l’Institut national de la statistique (Insee). La dette s’est alourdie de 175,2 milliards d’euros en un an et de 842,3 milliards d’euros depuis fin 2019, quand elle pesait encore moins de 100% du PIB, avant la crise du Covid.

Le chiffre diffusé ne tient donc pas encore compte des effets de la crise politique depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, début juin, sur un déficit attendu en fait désormais à 6.2 % du revenu national en fin d’année, sinon plus, la deuxième pire performance depuis soixante ans. Bien pire, en tout cas, que les 5,1% du PIB espérés par le précédent gouvernement et hors des clous de l’Union (3%), qui a lancé en juillet une procédure pour déficit excessif contre la France. Cette nouvelle indication de la forte détérioration des finances publiques françaises survient à deux semaines de la présentation d’un projet de budget 2025 à haut risque pour le gouvernement.

Le paiement des intérêts devrait passer de 46 milliards d’euros en 2022 à plus de 72 milliards en 2027, deuxième poste de dépense de l’Etat juste derrière l’Education nationale. En clair, la France dépense aujourd’hui plus pour régler les impérities d’un demi-siècle que pour sa Défense et environ dix fois plus que pour sa Justice.

La dégradation des finances publiques françaises et l’incertitude quant à la capacité, voire la détermination du gouvernement à restaurer les comptes poussent les marchés financiers à demander une prime de risque brusquement plus élevée sur les obligations d’Etat françaises. Le taux d’emprunt de la France à 10 ans, à 2,97 %, a dépassé celui de l’Espagne jeudi, une première depuis 18 ans. De même, la Grèce, pourtant en banqueroute en 2012, paye une « prime de risque » d’à peine 0,16 % de plus que la France. L’écart avec l’Italie, actuellement le pays d’Europe à la dette la plus risquée, a été aussi divisée par deux depuis le printemps, au plus bas depuis une décennie. La France paye aussi ses emprunts plus chers que le Portugal, pays en grande difficulté financière il y a quelques années. A une échéance à cinq ans, la dette française s’échange même à un taux plus élevé que pour la Grèce, l’Espagne et le Portugal. Quant à l’Italie, le gouvernement de Giorgia Meloni prévoit de ramener le déficit public dès 2026 à 2,8% du PIB, bien en dessous du plafond de 3% fixé par le Pacte de stabilité, alors que cet objectif est considéré comme irréaliste pour la France par la haute administration à Paris. Rome compte aussi réduire le déficit public à 3,8% du PIB dès cette année.

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