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Déficit public : la France est l’un des plus mauvais élèves d’Europe

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Le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, a averti qu’il ne fallait « pas plaisanter » avec « la crédibilité des finances publiques vis-à-vis des marchés financiers », un avertissement d’une fermeté très inhabituelle et faisant allusion au risque de brusque flambée des taux d’intérêts sur la dette de pays jugés impécunieux par les investisseurs. D’ores et déjà, le service de la dette, c’est-à-dire le coût de ses intérêts, est le deuxième poste de dépenses de l’Etat.

Le ministre allemand était interrogé sur le déficit de la France, deuxième économie de la zone euro dont Berlin est le « taulier » implicite, à l’occasion d’une réunion à Luxembourg des ministres des Finances de l’Union européenne. Son nouvel homologue français, Antoine Armand, a tenté précisément de les convaincre du sérieux budgétaire de Paris. Le budget français pour 2025, qui doit être présenté jeudi, « s’inscrira pleinement dans les nouvelles règles budgétaires européennes », a-t-il promis lors d’une réunion des 27 ministres, listant le report de l’indexation des retraites, la fusion de certains services publics et la baisse du nombre de fonctionnaires.

La France s’est tellement écartée du seuil de 3% du PIB défini par les règles budgétaires de la zone euro qu’elle fait désormais figure de mauvais élève, après l’Italie, dont la trajectoire paraît toutefois plus sérieuse, puisqu’elle dégage un excédent primaire, c’est-à-dire avant service de la dette. L’objectif affiché par Paris est de ramener le déficit de 6,1%, alors qu’il semble plausible qu’il dérape au contraire à 7 %cette année, à 5% l’an prochain, avant de passer sous les 3% à l’horizon 2029, deux ans plus tard que ce qui était promis par le précédent gouvernement. Le commissaire européen à l’Économie, Paolo Gentiloni, a toutefois salué de premières discussions « prometteuses » avec le nouveau ministre français. « Nous reconnaissons tous les difficultés » auxquelles la France fait face, a-t-il souligné.

La dette, à 3.228,4 milliards d’euros fin juin, soit 112% du PIB, a gonflé d’un millier de milliards depuis 2017, quand Emmanuel Macron est devenu président. Elle frôlera 115% l’an prochain, presque le double du maximum fixé à 60% par Bruxelles.

Le plan de réduction du déficit de 60 milliards d’euros prévu par le gouvernement Barnier se fonde sur un tiers de hausses d’impôts et deux tiers « d’efforts » en matière de dépenses publiques, mais qui ne correspondent pas à une baisse de ces dernières, contrairement à ce que beaucoup ont cru puisque les dépenses augmenteront, en fait, de 2.1 % au total. Simplement, les dépenses seront inférieures de 40 milliards à ce qui était prévu initialement. En gros, l’Etat prétend qu’il va faire un effort comme un obèse annonçant à son cardiologue qu’il ne mangera des rillettes que quatre fois par semaine alors qu’il en mangeait auparavant tous les jours…

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