Il est souvent dit que la France ne peut être un pays libéral à cause de ses racines catholiques. De façon générale le libéralisme serait mieux reçu dans les pays anglo-saxons que dans les pays latins. Parallèlement Max Weber et Alain Peyrefitte ont soutenu que le capitalisme était le fruit du protestantisme – une thèse combattue par Michael Novak.
Journal des Libertés
Un homme politique peut-il décider froidement que tous les jeunes Français iront désormais à l’école primaire jusqu’à l’âge de 17 ans ? Qu’il n’y aura donc plus en France de véritable enseignement secondaire ? Avec comme conséquence que les études supérieures et la recherche scientifique seront grevées d’un handicap irréparable ? Peut-il prendre seul, sans débat public, une décision aussi absurde, aussi manifestement contraire à l’intérêt général ? Tout citoyen sensé répondra par la négative. Et pourtant, c’est ce que vient de faire M. Jean-Michel Blanquer en mettant en œuvre une catastrophique réforme du concours donnant accès à l’enseignement des collèges et lycées, le CAPES (« Certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré »).
Le coronavirus a mis la mondialisation en accusation. Un virus venu de Chine, diffusé par des touristes et des gens de tous pays, y compris des immigrants. Des masques, des tests, des médicaments venus d’ailleurs, rançon de notre dépendance du reste du monde : pourquoi ne pas vivre heureux à l’intérieur de notre Hexagone, voire d’une Europe réduite à sa plus simple expression ?
La presse et les médias se sont faits les échos de l’idée développée par certains experts (Blanchart 2019) suivant laquelle la hausse de la dette n’était pas un problème. De fait, si le poids de la dette publique a augmenté dans tous les pays développés, le coût du service de la dette a dans le même temps baissé. Plus les États s’endettent et plus les taux d’intérêt de long terme auxquels se financent les États baissent (Figure 1). La conséquence pour un pays comme la France est un recul du poids des intérêts dans la dépense publique. En 2018, la part des intérêts représentait 3,1% des dépenses publiques totales contre 6,6% en 1996. Dans ces conditions, conclut l’économiste du FMI, il n’est pas nécessaire de réduire les déficits et de prendre le risque de freiner la croissance en réduisant la demande. Le gouvernement doit au contraire dépenser plus en éducation, en formation professionnelle et en santé.
Individualisme méthodologique et individualisme politique Une des questions méthodologiques les plus importantes dans le domaine des sciences sociales est le rapport entre les théories individualistes et les théories holistiques. Il…
L’épidémie de coronavirus a mis en exergue les imperfections de notre système de santé. Alors que la plupart de nos concitoyens se félicitaient d’avoir le meilleur système au monde, celui-ci a révélé d’importantes carences au cours des derniers mois. Afin d’éviter la saturation des hôpitaux, certains patients furent envoyés dans les hôpitaux des pays voisins ; d’autres furent accueillis au sein d’hôpitaux créés en urgence, et un confinement fut imposé à la population afin de ralentir l’évolution de l’épidémie.
Depuis le début des années 1980, de nombreux intellectuels du monde musulman ont dû se réfugier en Occident, contraints de fuir leurs pays respectifs où leur liberté mais aussi leur vie étaient menacées soit par le pouvoir d’État, soit par des groupes religieux ou des masses de croyants fanatisées. Les noms des premiers venus sont bien connus : Salman Ruhsdie, Taslima Nasreen, Ayaan Hirsi Ali, Chandortt Djavaan, Waleed Al Husseini. Puis d’autres ont suivi jusqu’à nos jours, moins placés sous les projecteurs de l’actualité mais qui ont pris avec éclat la relève — on trouvera leurs noms dans une note bibliographique à la fin du texte. Leurs crimes à tous ? Avoir tout simplement voulu vivre en libres individus dans leurs pays d’origine, en disposant d’eux-mêmes sans autorisation des autorités et groupes religieux, en bénéficiant de la liberté de conscience et de celle, pour les femmes, d’être les égales des hommes pour se vêtir et exercer leur sexualité. Et pire : d’avoir osé non seulement le faire mais le dire, de publiquement protester quand ces exigences élémentaires leur étaient refusées. Autant de manières censées offenser la religion — impardonnable en terre d’islam, et y méritant forcément la relégation carcérale et, souvent, la mise à mort.
Les travaux d’un futur ouvrage m’ont conduit à lire un opuscule que j’avais jusqu’alors délibérément délaissé : les quelques feuilles de l’« activiste » suédoise Greta Thunberg parues au mitan de 2019 (Rejoignez-nous. #grevepourleclimat, traduction Flore Vasseur, Kero, 2019, 33 p.). Elles se présentent comme l’expression et la défense des idées promues par la jeune ex-écolière en « grève pour le climat ».
De la nécessité d’introduire l’esprit d’entreprise dans les secteurs aujourd’hui publics
Évidemment, parler de coopération au sein de la sphère publique est quelque peu problématique puisque cette sphère se distingue des deux précédentes par la possibilité d’un recours éventuel à la coercition. Pour autant il est difficilement envisageable d’imaginer — au moins pour les quelques décennies ou quelques siècles à venir — une société sans État et, même s’il n’est pas interdit d’imaginer une telle société, mon propos ici sera plutôt d’examiner comment organiser aujourd’hui cette sphère publique de telle sorte qu’elle ne puisse nuire à l’épanouissement des autres formes de coopération.
Saviez-vous que le grand philosophe pragmatiste américain John Dewey (partisan d’une « appropriation collective des moyens de production »), Lord Keynes (qui plaidait pour un « contrôle des mécanismes économiques par l’État ») et le philosophe John Rawls (pour qui « les talents supérieurs sont un atout » à utiliser par l’État afin de réduire les inégalités) sont désormais non seulement à considérer comme d’éminents penseurs libéraux, mais mieux encore les seuls à véritablement l’être au XXème siècle ? Et vous doutiez-vous que « l’orientation socialisante du libéralisme n’a fait que se renforcer au cours du XXème siècle », que dans la confrontation entre le « libéralisme planificateur » de John Dewey et le « collectivisme libre » de Walter Lippmann en 1925/1940, ce sont « deux conceptions opposées du libéralisme qui vont s’affronter », et accessoirement enfin que « le libéralisme ignore la société et est indifférent aux valeurs » ? Extraits de Il faut s’adapter – Sur un nouvel impératif politique (Gallimard), La fin des libertés – ou comment refonder le libéralisme (Robert Laffont) puis… Contre le libéralisme (Éditions du Rocher), trois ouvrages parus début 2019 et respectivement signés de Barbara Stigler, Monique Canto-Sperber et Alain de Benoist, ces « scoops » sont bien entendu autant d’assertions arbitraires qui, déplaçant le libéralisme sur la gauche du prisme idéologique en le teintant fortement d’étatisme et de collectivisme, contredisent l’historiographie libérale qui faisait consensus jusqu’à l’orée des années 2000.