Dans une Tribune publiée sur le site du Figaro, l’actuel président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, ainsi que plusieurs anciens présidents de l’AN, François de Rugy, Claude Bartolone, Patrick Ollier, Jean-Louis Debré et Louis Mermaz, s’insurgent contre ce qu’ils appellent « l’ingérence étrangère dans les élections européennes ». D’après eux, une personne, Steve Bannon, essaie, « depuis un palace parisien », d’ « influencer les élections ». Les personnalités signataires tirent des conclusions bizarres et inquiétantes sur la présence de ce personnage, autrefois conseiller du président Trump mais qui ne l’est plus depuis août 2017. La démocratie française serait-elle si malade qu’un simple individu puisse la manipuler à partir de sa chambre d’hôtel ? Si c’était vrai, on pourrait commencer à se poser des questions sur la résilience et la représentativité de l’Assemblée.
Nicolas Lecaussin
Nicolas Lecaussin
Directeur de l'IREF, Nicolas Lecaussin est diplômé de Sciences-po Paris, ancien président de l'IFRAP (Institut Français de Recherche sur les Administrations Publiques), fondateur de l'association Entrepreneur Junior et auteur de plusieurs ouvrages sur le capitalisme, l’Etat et les politiques publiques. Auteur et co-auteur de plusieurs ouvrages dont : Cet État qui tue la France (Plon, 2005), L’absolutisme efficace (Plon, 2008), Au secours, ils veulent la peau du capitalisme ! (First Editions, 2009), A quoi servent les riches, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Lattès, 2012), L’obsession antilibérale française (Éditions Libréchange, 2014), Anti-Piketty, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Éditions Libréchange, 2015), Echec de l'Etat, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Éditions du Rocher, 2017), Les donneurs de leçons (Éditions du Rocher, 2019).
C’est le modèle social français qui détruit des emplois, pas les robots, ni l’IA, ni l’Europe, ni la mondialisation !
Parmi les boucs émissaires préférés de nos politiques figurent, on le sait très bien, la mondialisation, l’Europe, l’Amérique, l’ultralibéralisme, la Chine… considérés comme étant à l’origine des malheurs économiques et sociaux français. Depuis quelque temps, d’autres boucs ont fait leur apparition, que nos experts montrent du doigt à chaque occasion. Il s’agit de la robotisation de l’économie et de l’Intelligence artificielle. Beaucoup de ceux qui en parlent se transforment en marchands de peur et brandissent la menace des robots avec autant de conviction et de passion que même un Steven Spielberg ou un George Lucas seraient impressionnés. Les robots et l’IA disent-ils, vont remplacer l’humain et tout le travail sera fait par les machines. A la rigueur, pourquoi pas, si l’on peut trouver des robots pour nous décharger des taches quotidiennes et rendre notre vie plus facile.
Il y a quelques jours, un conseiller régional mélenchoniste, qui avait participé à la campagne présidentielle du leader des Insoumis en 2017, annonçait son soutien à la liste du RN (Rassemblement National), « la seule liste souverainiste qui met en avant l’indépendance de la France », selon lui, tout en précisant que seule Marine Le Pen l’avait « rassuré » sur les « questions sociales ». Surprenante pour certains, cette prise de position n’est en réalité nullement étonnante tant les programmes et les propositions de ces deux partis se ressemblent. L’anti-libéralisme est leur ADN, d’où leur haine envers l’Europe, l’Amérique, la mondialisation et le libre-échange qui seraient les causes du malaise français. Le libéralisme, drôle de coupable dans un pays qui est champion du monde des dépenses publiques et des prélèvements obligatoires ! Les similitudes entre les deux partis vont au-delà des prétendues « origines de nos malheurs économiques ». Leurs programmes pour les européennes visent la « justice », fiscale et sociale. La France est forcément la victime des autres qui auraient forcément mal agi : le terme de « justice » sous-entend une action injuste et incorrecte de la part des autres.
Le président américain a souvent de la suite dans les idées et concernant sa guerre commerciale contre la Chine, ses arguments sont justes. La Chine ne respecte pas les règles du commerce international, ses entreprises sont dans leur très grande majorité détenues et subventionnées par l’Etat, le pays se moque de la propriété intellectuelle et s‘adonne au vol des brevets sans le moindre état d’âme. Ces pratiques ont toujours été la marque déposée des pays communistes et la Chine ne les a jamais abandonnées. Notre pays en est aussi victime. Une enquête du Figaro réalisée l’année dernière montre très bien la manière dont l’espionnage économique chinois vise la France qui devrait d’ailleurs soutenir Trump dans ses initiatives.
Les travaux de l’IREF sur l’industrie française sont cités (14 mai) par le prestigieux quotidien suisse, NZZ . Lire.
L’article de Nicolas Lecaussin est publié (7 mai) sur le site du Figaro . Lire.
L’Institut Hayek de la ville de Iasi (Roumanie), en partenariat avec l’IREF et les éditions Libréchange, vient de publier, à l’occasion d’un colloque à l’université de Iasi auquel j’ai participé, la première traduction de plusieurs écrits de Turgot en langue roumaine. Une occasion excellente de rappeler aux intellectuels et à tous les politiques que la France a bien une tradition libérale et que c’est bien Turgot qui a influencé Adam Smith et les libéraux anglo-saxons.
Les écologistes devraient absolument lire cet ouvrage – Nature’s Mutiny (La révolte de la Nature) – qui vient de paraître chez Liveright. L’auteur, l’historien et journaliste Philipp Blom, raconte que pendant le grand hiver de 1620, une personne pouvait se rendre d’Asie en Europe en traversant la glace du détroit gelé du Bosphore ! Durant l’hiver encore plus rigoureux de 1657, le sol danois a tellement gelé que l’armée suédoise a marché du Jutland à Copenhague sur la glace. En 1683, à Londres, sur la Tamise gelée, la glace était tellement épaisse qu’on pouvait organiser des courses de traîneaux, installer des boutiques et même quelques maisons closes en toute illégalité.
Monsieur Bruno Le Maire, ce n’est pas le capitalisme qui doit changer, c’est votre politique !
Dans une interview accordée au journal Les Echos (3-4 mai), le ministre Bruno Le Maire affirme : « Au-delà des réponses politiques, une chose est sûre : le capitalisme doit changer. Sinon, les colères nous emporteront ». Le ministre se trompe et il prouve qu’il n’a rien compris. Si la France va mal, ce n’est pas parce que le capitalisme doit changer. C’est parce que les politiques économiques mises en place ne visent qu’à renforcer l’Etat au détriment de la liberté et de l’initiative individuelle. Qu’il s’agisse de François Hollande et de son gouvernement socialiste ou d’Emmanuel Macron et son gouvernement LREM qui est, en fait, une nouvelle forme d’étatisme, c’est bien le poids croissant de l’Etat qui attise les colères.
Ces derniers jours, plusieurs articles, reportages et émissions de radio et télévision ont été consacrés à la tragédie du Venezuela sans que l’on insiste sur le fait qu’il s’agit d’un désastre socialiste ! Chavez et Maduro après lui ont bien appliqué à l’économie vénézuélienne les recettes marxistes – nationalisations massives, destruction du secteur privé, création de monnaie, rejet des investisseurs étrangers, suppression des libertés individuelles, etc – qui ont donné les résultats que l’on voit. Ce qu’on « oublie » aussi de dire c’est que le drame était prévisible car, partout où le socialisme est passé, la catastrophe économique a suivi ! Ce trou de mémoire volontaire est souvent colmaté par une condamnation des « crises du capitalisme », qui apparaît comme beaucoup plus porteuse et économiquement correcte qu’une critique du socialisme. Pourquoi ?