Dans la perspective de l’élection présidentielle et de propositions d’aides séduisantes faites aux jeunes, Adélaïde Motte, ancienne étudiante précaire, estime dans une lettre ouverte aux politiques que la précarité étudiante apprend la responsabilité et la liberté.
Mesdames et Messieurs les membres de divers partis politiques,
Diverses échéances électorales, régionales ou nationales, vous portent à faire des promesses aux jeunes, dont je suis encore, et aux étudiants, dont j’étais il y a peu. Revenu universel, transports en commun gratuits, protections périodiques gratuites pour les jeunes femmes, les idées fusent et se ressemblent.
Peut-être n’avez-vous pas connu la précarité étudiante, et ne la voyez-vous que par le prisme de ceux, peu nombreux mais bruyants, qui demandent toujours plus à l’État. Peut-être n’avez-vous rencontré que peu d’étudiants décidés à se sortir par eux-mêmes de situations qui, c’est vrai, ne sont pas toujours simples.
Durant les quatre ans que j’ai passés à Paris pour mes études, j’ai été boursière pendant trois ans, à l’échelon 0bis, qui donne droit à 100€ par mois, en plus de diverses aides sur lesquelles je reviendrai en partie. Mes parents ne sont pas particulièrement à plaindre financièrement, mais, après moi, ils avaient quatre enfants, qui devaient eux aussi pouvoir faire des études. Lorsque j’ai été admise dans une école privée parisienne en 2016, mes parents m’ont prévenue que, s’ils prenaient à leur charge le prêt étudiant contracté pour payer l’école, je devrais me loger par mes propres moyens. Nous avons pourtant, tous les trois, décidé que j’irais dans cette école dont le diplôme me garantissait de trouver du travail facilement. Nous avons accepté les quelques années de précarité qui m’attendaient, parce qu’elles étaient un investissement sur l’avenir. J’ai choisi d’aller étudier à Paris, j’ai choisi de poursuivre mon cursus dans une école pour laquelle je me suis endettée, j’ai choisi des études longues. J’aurais pu faire des études plus courtes, plus proches de chez moi, moins chères, et travailler plus tôt. D’autres le font. Et j’estime que ceux-là n’ont pas à payer pour des études que j’ai faites sans leur demander leur avis. Ils n’ont pas à m’offrir un revenu universel et des protections périodiques parce que je n’ai pu, mais c’était délibéré, travailler à temps plein. Ils n’ont pas à assumer mes choix pour moi.
J’ai pour ainsi dire vécu à Paris avec 100€ de bourse pendant trois ans. Ce budget ne permet pas, en effet, de sortir tous les soirs, même pas toutes les semaines, ni d’aller voir le dernier film en vogue au cinéma. La précarité étudiante force à faire un tri dans ses loisirs, non seulement en fonction de leur prix, mais aussi en fonction du temps dont on dispose. Si vous travaillez le soir pour payer votre loyer et pour vous nourrir, vous ne pouvez pas sortir avec vos amis.
6 commentaires
«La dépendance aux aides sociales n’aide pas à se construire en tant qu’adulte responsable»
BRAVO a cette jeune fille. petite parisienne de base je dis que cette société est rongé par le mal !!! nous avons eu nos malheurs et quand nous n’attendons pas que la caille rôtie nous tombe dans la bouche nous avons des RESSOURCES et oui il faut faire travailler ses méninges !!! savoir ce que l’on veut !!!
il est important de ramener les MOTS a leur vrai identité c’est vrai que je pense à ceux qui sont a mon cimetière ils ont été là et je leur devais le respect !!! je n’aurai pas pu vivre avec mon petit salaire et le plus important c’est de veiller à être en harmonie avec ses pensées ne pas se laisser acheter par les gueulards !!!
à l’école nous respections nos enseignants et nous étions des élèves sages à prendre le métro pour visiter nos musées !!! jamais on oublie ceux qui vous ont fait aimer LA FRANCE
commençons par la base d’une pyramide !!! avant de se voir au sommet je vous rappelle le principe de Peter !! la pyramide de MASLOW
courage !
«La dépendance aux aides sociales n’aide pas à se construire en tant qu’adulte responsable»
Il y a manifestement précarité et précarité.
– Il y a ceux qui sont soutenus par leurs parents (au moins moralement), et qui doivent se priver d’un peu de fantaisies et de loisir ; et
– il y a ceux qui ne peuvent compter strictement que sur eux-même et qui, s’ils ne connaissent ni le prix du pain au chocolat, ni celui d’une place de cinéma, ni celui d’un abonnement à Internet, c’est parce que ces dépenses sont très loin de leurs habitudes d’achat !
L’auteur a raison de critiquer les revendications déraisonnables des étudiants « enfants gâtés ».
L’auteur a raison de critiquer la démagogie de promettre un revenu suffisant sans travailler.
L’auteur a raison de dénoncer la dépendance aux aides qui déresponsabilise.
Mais :
1/ la précarité vraie existe.
2/ les effets pervers des aides ne viennent pas du simple fait de recevoir de l’argent ; ils viennent du fait de recevoir ces aides « sous condition de ressources ».
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«La dépendance aux aides sociales n’aide pas à se construire en tant qu’adulte responsable»
Bonjour,
Merci pour votre message. Je vous invite, pour comprendre mon propos, à lire la suite de l’article sur Figaro Vox :
https://www.lefigaro.fr/vox/societe/la-dependance-aux-aides-sociales-n-aide-pas-a-se-construire-en-tant-qu-adulte-responsable-20210709
«La dépendance aux aides sociales n’aide pas à se construire en tant qu’adulte responsable»
Bonjour,
Je comprends votre tribune, mais je crois que l’on devrait revenir à des règles plus simples et plus directives. L’assistanat (je ne parle pas d’assistance) n’existait pas (ou infiniment peu) il y a 60 ans. Il suffit d’analyser comment tout était organisé, à l’époque, pour comprendre où le bât blesse. Mais l’idéologie (80 % de cerveaux contaminés) socialiste semble avoir définitivement fermé les yeux au peuple de France. Demandez-vous pourquoi en Chine communiste l’éducation est aussi performante. Je crois savoir que leur mode est une assez large copie de l’ancien système français, réputé alors comme l’un des meilleurs du monde. Il ne s’agit même pas de communisme en l’occurrence, mais de modèle, et tous les modèles s’adaptent. Je plains sincèrement notre jeunesse que la politique vérolée française jette à la rue. J’ai des petits enfants et je vois bien comment ils sont traités et leur désarroi. L’un d’eux a déjà quitté la France. L’autre va sûrement suivre.
«La dépendance aux aides sociales n’aide pas à se construire en tant qu’adulte responsable»
Le sujet est complexe, car les différentes situations le sont également.
J’ai connu 4 ans de galère financière pour la fin de mes études supérieures entre 1977 et 81.
Mon père en profession libérale devenu brutalement handicapé a du cesser son activité professionnelle juste avant mon départ du foyer pour la fin de mes études.
Par chance mon petit pécule issu des boulots de vacances précédents m’a permis de faire le joint le premier trimestre. Boursier à l’échelon 9 j’avais pendant l’année scolaire 900F par mois dont les deux tiers partaient pour le logement en « cité U » et les « tickets du RU », le reste me suffisait pour vivre vu que je ne sortais pas et ne rentrais chez mes parents qu’une fois par mis avec le train..
Mes activités de loisirs les WE se limitaient à des promenades à pieds et, les longues balades à vélo avec une vieille bicyclette récupéré.
Issu d’une famille de six enfants (j’étais le N°4) on a été élevé « à l’ancienne » un peu façon militaire, chacun ses corvées. Bref bien loin de l’état d’esprit de se faire payer des vacances étant étudiant.
Pour moi cette période a été une très bonne expérience, j’ai pu faire des connaissances et j’en ai gardé de bons souvenirs.
A l’époque, on trouvait facilement des « jobs d’été » surtout avec quelques compétences en électricité et électronique comme moi.
Je suis d’accord avec vous, Adélaïde et suis contre l’assistanat.
Etant boursier je me sentais redevable, au moins de tout mettre en œuvre pour réussir mes études en me concentrant sur celles-ci en priorité.
Tout s’est bien terminé avec mon diplôme d’ingénieur généraliste et un DESS en Biomédical qui m’ont permis d’intégrer une entreprise de haute technologie en 1981 où j’a fait toute ma carrière (juillet 2019) en passant par différents postes et fonctions, en m’épanouissant malgré deux plans sociaux en 1993 et 2012.
Mais je reconnais qu’aujourd’hui, surtout avec la crise sanitaire, la situation est particulièrement difficile pour les jeunes.
PhB
«La dépendance aux aides sociales n’aide pas à se construire en tant qu’adulte responsable»
Tout revenu qui n’émane pas d’un travail réel constitue une imposture.
Étudiant, j’étais pompiste, fleuriste, facteur….!
Mais M. Macron tente de se faire réélire en 2022 et utilise tous les subterfuges.
Ce personnage est diabolique et j’espère que les Français, le moment venu, ouvriront les yeux ???
Mais les Français, dans leur très grande majorité, n’ont toujours pas compris et c’est dramatique !
Il suffirait que le sieur Macron leur dise d’aller se jeter dans les fleuves de France, ils iraient !!