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Elections en Allemagne dans un contexte économique mauvais et une situation internationale très tendue

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Près de 59 millions d’électeurs allemands sont appelés aux urnes ce dimanche en Allemagne suite à la rupture de la coalition au pouvoir (sociaux-démocrates, libéraux, Verts) à l’automne par suite de désaccord notamment sur la dette. Ces législatives anticipées surviennent à un moment de grand trouble existentiel de la principale économie européenne, aux indicateurs économiques pourtant bien plus sains, en termes de balance des paiements, chômage, ou dette publique que la France. Mais l’industrie allemande est très atone, notamment en raison du renchérissement de l’énergie du fait des déceptions des renouvelables et du recours aveugle au gaz russe, désormais coupé en raison de l’invasion de l’Ukraine.

La guerre à huit heures de voiture de sa frontière orientale est précisément un des principaux points de friction dans le paysage politique, à l’issue d’une campagne où les services de contre-espionnage allemands ont annoncé, vendredi après-midi, avoir contrecarré de multiples tentatives d’ingérence russes. Le numéro un du parti de droite CDU/CSU, Friedrich Merz, très probable future chancelier puisque son parti est crédité de 30 % des voix, est favorable à un soutien solide à l’Ukraine. Il diffère en cela du chancelier démocrate, Olaf Scholz, d’une prudence depuis le début qui confine au velléitaire, et qui s’oppose notamment à la livraison de missiles longue portée à Kiev, visiblement impatient que la guerre s’arrête et qu’on puisse revenir au bon vieux partenariat avec Moscou, à base de gaz bon marché. Le SPD ne devrait pas obtenir plus de 16 % des suffrages. En revanche, l’AfD, le parti nationaliste qui a surgi ces dernières années dans le paysage politique allemand, crédité de 20 % des voix, est totalement aligné sur Moscou. Ce sont surtout ses positions virulentes sur l’immigration, avec un projet d’expulsion massive des étrangers, qui lui valent un certain ostracisme des autres partis, la CDU s’étant engagé à ne pas former de coalition avec lui.

Toutefois, les conservateurs et l’extrême droite ont fait tomber un tabou majeur en alliant leur voix pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, lors d’un vote fin janvier sur l’immigration, à rebours de ce qu’on appelle le « cordon sanitaire », version teutonne du « faire barrage » français.

Du coup, puisque la CDU ne peut rêver de disposer de la majorité seule, elle devra vraisemblablement s’allier avec le SPD dans le cadre d’une Gross Koalition, dite Groko, déjà pratiquée à trois reprises dans l’histoire politique allemande moderne, au risque de fortes dissensions sur l’économie, puisque Friedrich Merz a des convictions libérales relativement affirmées.

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1 commenter

Boutté 22 février 2025 - 10:42 am

Voulez vous laisser entendre que les Allemands sont en train d’ouvrir les yeux ? Si c’est le cas ils vont se rendre compte du suicide lent de la dépopulation germanique . C’est sans douleur (la grenouille dans l’eau tiède)au début et dommage
car la mort à échéance d’une génération (voire deux) est certaine.

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