Avec Trump, on le sait maintenant, on peut s’attendre au pire mais aussi espérer le meilleur. Ses dernières déclarations sur la guerre en Ukraine, tout comme celles de son secrétaire à la défense, Pete Hegseth, c’est du pire. Se coucher devant Poutine, ce qui revient à fouler aux pieds l’héroïsme d’une nation qui se bat depuis maintenant trois ans pour sa souveraineté et son indépendance, n’est pas digne du président de l’Amérique, terre des libertés et du droit des individus. Non, Trump n’a pas réglé le conflit en 24 heures comme il s’était vanté de le faire pendant sa campagne électorale et il n’est pas Reagan, on s’en était déjà aperçu. Il est très étonnant qu’il semble ne pas prendre en compte – ou ne pas vouloir prendre en compte car on l’en a probablement dûment averti – ce constat pourtant simple et jamais démenti : on doit, avec les dictateurs, être en position dominante et se montrer en toutes circonstances intransigeant. Surtout avec quelqu’un comme Poutine qui ne connaît que la force et qui, Trump le sait très bien, n’a jamais respecté aucun traité. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, en octobre 2018, le président américain s’est retiré du INF (Intermediate Nuclear Forces Treaty) sur les armes nucléaires de portée intermédiaire : « La Russie n’a pas respecté le traité. Nous allons donc mettre fin à l’accord et développer ces armes. »
Oui, l’Europe doit se renforcer et dépenser plus pour se défendre. Oui, la Chine est une menace majeure pour l’Amérique. Là , l’administration Trump a raison. Mais laisser tomber l’Ukraine n’est pas favoriser la paix, c’est encourager certaines puissances prédatrices à occuper les territoires de leurs voisins moins forts. C’est ce qui s’est passé à Yalta en février 1945, quand Roosevelt et Churchill ont abandonné la moitié de l’Europe dans les griffes de l’URSS contre des garanties que Staline n’a jamais honorées. Les despotes n’ont que faire des aspirations des peuples à la liberté. C’est ainsi, mais les dirigeants démocratiques ont parfois du mal à l’admettre.
Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a déclaré mercredi que l’Ukraine ne pouvait pas rejoindre l’OTAN et que le retour aux frontières qui étaient les siennes avant la première invasion russe en 2014 était « irréaliste ». Jeudi, il s’est montré un peu moins affirmatif concernant l’OTAN, affirmant que M. Trump en déciderait. Si l’Ukraine avait fait partie de l’OTAN – comme il en avait été question à la conférence du Bucarest en 2008 mais Sarkozy et Merkel s’y étaient opposés – cette guerre n’aurait jamais eu lieu. Si l’Ukraine doit céder du territoire à la Russie, elle a besoin de garanties de sécurité crédibles pour que Poutine ou son successeur ne puissent pas se réarmer et l’envahir à nouveau. Ce qui a permis de maintenir la paix en Corée pendant plus de 70 ans, c’est une force de dissuasion américaine soutenant une forte armée sud-coréenne.
Tout n’est pas pourtant pas perdu. Dans une interview accordée aux Wall Street Journal, moins de 48 heures après les déclarations de Trump et Hegseth, le vice-président JD Vance a changé de ton et affirmé que l’Ukraine devait être « indépendante et souveraine ». Il a brandi la menace de nouvelles sanctions et même d’actions militaires pour pousser Poutine à conclure un accord avec Volodymyr Zelensky. Il a même affirmé que «  l’option d’envoyer des troupes américaines en Ukraine si Moscou ne parvenait pas à négocier de bonne foi restait sur la table. » Il faut espérer que c’est ce discours-là qui est le bon.
6 commentaires
Excellent article , auquel je souscris à 100% !
Il ne faut pas trop prendre au pied de la lettre ce que dit Trump. Car il tente ainsi d’influencer les autres. Ses véritables intentions sont plutôt dévoilées par Vance. Ce n’est pas son genre de se coucher devant quelqu’un.
Votre manque d’objectivité depuis le début de ce conflit me déplaît fortement. La guerre est toujours le pire moyen. Il faut stopper ce conflit qui n’aurait jamais eu lieu si Zelinski s’était montré un vrai chef d’état. L’agneau a voulu provoquer le loup au lieu de tout faire pour eviter cette guerre atroce. Zelinski a mis le feu sur la braise.Biden a joué un rôle très équivoque sur lequel il faudra nécessairement revenir. La guerre a profité aux USA
Celui qui parle de la paix mérite le respect monsieur Lecaussin plus , beaucoup plus que votre article plein de fiel
Laissez le travailler et gardez je vous prie vos à priori .
Les loups savent s’entendre
Trump est la seule personne au monde de pouvoir rétablir la paix
Prétendre que la recherche de la paix est une marque de faiblesse est une contre vérité
Cette guerre doit stopper
Si je suis votre voisin et je veux prendre une grande partie (voire tout) de votre jardin et de votre maison et vous ne voulez pas les céder, cela veut dire que vous êtes un agneau ?
Vous aviez montré dans un précédent article que Trump avant d’être élu soutenait fortement l’Ukraine. Je ne pense pas qu’il ait changé, il pousse Poutine à dévoiler son jeu sans le prendre de front.
Les agneaux, ce sont les “Munichois” de l’UE, les dévoyés des deux extrêmes qui sont déjà vendus ou qui sont prêts à se vendre à Poutine.