Ah, la Joconde, ce symbole mystérieux qui suscite tant de fascination… Voilà qu’elle devient le prétexte d’un grand projet présidentiel. Mardi 28 janvier, Emmanuel Macron, en véritable maître de cérémonie, a annoncé le lancement d’un nouveau plan : « Nouvelle Renaissance du Louvre ». Derrière cet intitulé pompeux se cache un chantier titanesque pour rénover le musée et lui offrir une nouvelle entrée, un nouvel espace pour Mona Lisa et, bien sûr, une nouvelle grille tarifaire. L’urgence était là . Après tout, quoi de plus essentiel, dans une France en déficit, que de réorganiser la file d’attente des touristes devant la pyramide de Pei ?
On pourrait penser, naïvement, que le chef de l’État a d’autres chats à fouetter. Un déficit public de 166,6 milliards d’euros en 2024, une dette qui dépasse les 3 000 milliards, des services publics à bout de souffle… Mais non ! Ce qui mérite toute l’attention présidentielle, c’est de garantir aux visiteurs un accès VIP à la Joconde. La solution miracle ? Une entrée à 400 millions d’euros. Mais rassurez-vous, le contribuable ne paiera qu’une « part très minoritaire » de cette coquette addition. Et parce qu’un projet présidentiel ne saurait se contenter d’un simple ravalement de façade, il fallait bien trouver une nouvelle façon d’optimiser la rentabilité du Louvre. Pour renflouer les caisses, Emmanuel Macron n’a pas trouvé d’autres idées que la tarification différenciée entre les Européens et les étrangers en provenance de pays non membres de l’UE… En l’occurrence, une majorité des visiteurs du Louvre sont étrangers (68 %) et proviennent des États-Unis (13 %). Nul doute qu’ils nous remercieront !
L’exécutif peine à réduire les dépenses publiques, mais il réussit à trouver un budget compris entre 700 et 800 millions d’euros pour fluidifier l’accès à un musée. Faut-il en déduire que, pour ce gouvernement, voir la Joconde sous un meilleur angle pèse plus lourd que de réformer l’État en profondeur ?