Le Premier président de la Cour des comptes, le socialiste Pierre Moscovici, tend à prendre quelques libertés avec le principe de neutralité qui le régit.
 L’Iref a relevé les manquements répétés de Pierre Moscovici, l’ancien ministre socialiste de l’Economie et des Finances, à l’obligation de neutralité qu’il doit respecter depuis sa nomination le 3 juin 2020 comme Premier président de la Cour des comptes.
Dès le 12 juin suivant, il avait déclaré de manière stupéfiante qu’il fallait « sortir de la logique austéritaire », comme si la France, déjà très lourdement endettée et dont l’équilibre budgétaire était aux abonnés absents depuis le milieu des années 1970, avait jamais versé dans « l’austérité »… Le 13 décembre 2023, il avait refusé de publier un rapport critique sur la politique de l’immigration au motif que l’on se trouvait en plein débat sur le sujet. Ce fut seulement le 4 janvier 2024 qu’il consentit à dévoiler le document.
Invité sur LCI « Face à Darius Rochebin » le 14 janvier 2025, quelques heures après le discours de politique générale de François Bayrou, Pierre Moscovici a excipé de la « sagesse », de l’« indépendance » et de l’« objectivité » propres à son institution. Il a d’ailleurs répété trois fois le terme d’indépendance, tout en citant également le « devoir de réserve » auquel il était soumis.
Sur ces points, il ne pouvait être contredit puisque la Charte de déontologie révisée de 2016 oblige la Cour des comptes à l’indépendance, à l’impartialité et à la neutralité. Quant au Premier président de la Cour des comptes, il est notamment prévu qu’il incarne l’institution dans les médias.
Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Passe encore qu’il défende son bilan, pourtant peu glorieux, de ministre de l’Economie sous François Hollande entre 2012 et 2014. Interrogé sur le point de savoir si l’État devait « maigrir » compte tenu de ses finances en capilotade, il a certes répondu qu’il convenait que l’État, les collectivités locales et la Sécurité sociale fassent des économies, mais que cela était « possible, de manière relativement indolore, sans abaisser le modèle social ».
Or, au-delà du fait que le « modèle social » français soit le problème et que tant qu’il ne sera pas largement réformé, aucune amélioration tangible des finances publiques ne pourra advenir, ce que toute personne informée devrait savoir, appartient-il à un Premier président de la Cour des comptes, tenu à une obligation de réserve, de faire ce type de déclarations ? Poser la question, c’est déjà y répondre.
6 commentaires
Monsieur MOSCOVICI est depuis toujours quelque soit la fonction qu’il occupe, un SOCIALISTE en première ligne. Il n’évoluera pas… Ce qui pose le problème de l’intégrité…
Mais cette posture n’est elle pas courante dans nos milieux politiques français ?
D’où la “”popularité et la confiance” du citoyen pour ses “”politiques”
C.Q.F.D.
Est il a l’abris de sanctions pour fautes professionnelles? …un petit licenciement par exemple?
En France le pouvoir est dans les mains du conseil d’état , du conseil constitutionnel et de la cour des comptes Mosco vient de nous le dire , nos députés n’ont plus la main .
Monsieur Moscovici reste profondément socialiste et se verrait bien au terme de son mandat , en 2026, retrouver une fonction ministérielle. Alors il prépare le terrain de peur d’être oublié !
Les socialistes ont toujours été très à l’aise avec le fric des autres , mais ce sont surtout des gens sans scrupules ! Je suis révoltée des années où la gauche a été au pouvoir , et ce triste personnage est comme FABIUS …..franc comme un âne qui recule !!!
Comment devenir neutre quand on a été socialiste dans l’âme et surtout ministre de l’économie d’un gouvernement de gauche
Cela doit être très dur pour lui, heureusement qu’il est bien indemnisé pour ce renoncement