Le trésor américain piraté par l’Etat chinois

Le département du Trésor américain a été piraté par un acteur parrainé par l’État chinois viaun fournisseur de services logiciels tiers, selon une lettre que l’agence a envoyée au Congrès. Le Trésor a qualifié l’intrusion d’incident « majeur de cybersécurité », puisqu’elle a été attribuée à un acteur agissant pour le compte d’un État. Le 8 décembre, le Trésor a été informé par un fournisseur de logiciels tiers, BeyondTrust Inc. qu’un pirate informatique avait accédé « à une clé utilisée par le fournisseur pour sécuriser un service basé sur le cloud utilisé pour fournir à distance une assistance technique aux utilisateurs finaux des bureaux départementaux du Trésor (DO) ». D’après les informations disponibles, des pirates informatiques avancés liés à la Chine sont à l’origine de l’incident. Pékin a dénoncé des opérations de « dénigrement sans base factuelle ». Le pirate a pu accéder à distance à certains postes de travail du Trésor et à « certains documents non classifiés conservés par ces utilisateurs », a indiqué le ministère.

La divulgation de cette faille intervient alors que la Maison Blanche continue d’enquêter sur ce qu’elle considère comme une vaste campagne de cyber-espionnage menée par des pirates informatiques à la solde de l’État chinois à l’encontre d’entreprises de télécommunications américaines. Vendredi, la Maison Blanche a déclaré que neuf entreprises de télécommunications avaient été touchées par les attaques, qui ont été attribuées à un groupe que Microsoft Corp. a surnommé Salt Typhoon. Les pirates auraient passé des mois à se dissimuler dans les réseaux de télécommunications américains et à recueillir des informations sur un nombre indéterminé d’appels téléphoniques et de messages textuels d’Américains. Parmi les téléphones visés, on trouve ceux du candidat à la présidence de l’époque, Donald Trump, de son colistier JD Vance, de membres de la famille Trump et de membres de l’équipe de campagne de la vice-présidente Kamala Harris, entre autres, a rapporté le New York Times. Ce nouvel incident, dont l’impact en terme sécuritaire reste à évaluer, illustre combien la rivalité entre les Etats-Unis et ce qui est devenu depuis la dissolution de l’URSS il y a exactement un tiers de siècle son principal rival, la Chine, prend un tour de plus en plus acrimonieux.