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Les taux d’imposition n’auraient qu’une faible incidence sur les recettes fiscales en pourcentage du PIB aux États-Unis

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The American Mind, une publication du think tank Claremont Institute aux États-Unis, a fait paraître dernièrement un article des plus intéressants. La conclusion à laquelle parvient son auteur (Alexandre William Salter, professeur d’économie à Texas Tech University) est que les modifications des taux d’imposition décidées par les gouvernements successifs des États-Unis depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale n’ont finalement eu que peu d’effets sur le montant des recettes fiscales perçues en pourcentage du PIB.

De manière générale, les présidents démocrates (Clinton, Obama, mais non Kennedy) ont augmenté les taux marginaux d’imposition des revenus, alors que les présidents républicains (Reagan, George W. Bush et Trump) les ont abaissés. Kennedy a d’abord décidé de ramener les taux  à 70% – ils étaient de l’ordre de 90% dans les années 50 ! -, avant que Reagan ne les fasse tomber à 50% en 1981, 38,5% en 1986 et 28% en 1988. Ils sont aujourd’hui à 37%.

L’article nous rappelle que les taux d’imposition sur les sociétés ont eux aussi largement évolué depuis 70 ans. Ils ont également été abaissés dans les années 80, à 46 % puis à 34 %, avant que Trump ne les fasse tomber à 21 %.

Or comment ont évolué les recettes fiscales rapportées au PIB au cours de la même période ? Elles se sont révélées être étonnamment stables : « Il semble qu’il existe une contrainte économique structurelle, peut-on lire dans l’article. À moins de serrer très fort la vis, il est peu probable que nous puissions générer[ avec ces impôts] plus de 18 % du PIB. Et à moins de devenir très laxiste, il est peu probable que nous générions moins de 15 % du PIB ».

C’est donc l’effet Laffer qui se trouve ici encore être confirmé par les chiffres. « Lorsque l’on augmente les taux d’imposition, écrit l’auteur de l’article, on affaiblit l’incitation à faire ce qui est taxé. Des impôts sur le revenu des particuliers plus élevés se traduisent par une baisse du revenu des particuliers ; des impôts sur le revenu des sociétés plus élevés se traduisent par une baisse du revenu des sociétés ». Au motif louable (c’est même un impératif) de vouloir lutter contre les déficits, les politiques favorables à la taxation imposent des taux qui réduisent en conséquence les incitations productives, avec à la clef une moindre création de richesses à l’échelle du pays.

Qui plus est, même si les États-Unis enregistraient des recettes fiscales des impôts directs de l’ordre de 18% du PIB, ils ne parviendraient pas à résoudre le problème du déséquilibre budgétaire puisque les dépenses publiques fédérales excèdent régulièrement les 20% du PIB depuis 2008. Ce n’est donc pas du côté de la taxation que l’Amérique parviendra à remettre de l’ordre dans ses finances publiques. Le mieux serait de laisser l’économie pleinement s’épanouir d’elle-même en continuant à pratiquer des taux bas d’imposition, voire en les abaissant davantage, tout en réduisant le poids de l’État pour réduire les dépenses publiques.

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