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Pour plus de pouvoir d’achat, moins de taxes et de réglementations !

Nicolas Lecaussin dans Le Point

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Il a été beaucoup question de pouvoir d’achat pendant la campagne pour les législatives. Tous les politiques en ont parlé mais pratiquement aucun n’a donné de chiffres précis, la plupart se contentant de promesses électorales plus coûteuses les unes que les autres alors que c’est l’une des inquiétudes majeures des Français. Environ 73 % d’entre eux se disent à ce sujet « mécontents », « impuissants » ou même « frustrés », selon un baromètre publié par OpinionWay pour Bonial, en juin dernier.

Les Français affirment désormais être « plus attentifs aux prix », « s’intéresser davantage aux promotions » et surtout rogner sur certains budgets. Ils regardent, ils comparent les étiquettes et attendent le meilleur moment pour acheter. Certains acteurs numériques jouent un rôle central dans le secteur de la seconde main et des prix bas. Leur modèle doit être encadré légalement mais sans faire l’objet d’offensives législatives ou réglementaires qui pourraient nuire à leur développement.

Les politiques réglementent, le pouvoir d’achat baisse

Rappelez-vous. Le 14 mars dernier, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi dirigée contre la « fast fashion ». Plusieurs aspects sont abordés dans le texte porté par la députée Horizons Anne-Cécile Violland, récemment réélue. Pour la première fois, la loi française définit la fast fashion : « La mise à disposition ou la distribution d’un nombre élevé de nouvelles références de produits neufs […] dépassant des seuils fixés par le Conseil d’État relève d’une pratique commerciale consistant à renouveler très rapidement les collections vestimentaires et d’accessoires. »

Si le texte était promulgué, les entreprises concernées par ce type de pratique devraient afficher sur leur plateforme de vente en ligne « des messages encourageant la sobriété, le réemploi, la réparation, la réutilisation et le recyclage des produits et sensibilisant à leur impact environnemental ». En vertu du principe de la responsabilité élargie du producteur, des pénalités financières seraient appliquées à chaque produit vendu, débutant à un seuil de 5 euros en 2025 pour augmenter progressivement jusqu’à 10 euros en 2030. Taxe qui bien entendu sera reportée sur la facture du consommateur.

Après cette taxe, on a failli avoir droit aux taxes sur les livres d’occasion ou le streaming musical. On a aussi échappé à une augmentation des taxes sur les carburants. C’était juste avant la dissolution… Il y a un peu plus d’un an, en mars 2023, dans le cadre d’une commission mixte paritaire (CMP), députés et sénateurs se sont également accordés sur une proposition de loi qui encadre les relations commerciales entre les enseignes de grande distribution et leurs fournisseurs : les supermarchés n’ont plus le droit de proposer de rabais supérieurs à 34 % sur les produits d’hygiène. Qui en fait les frais ? Les « plus modestes » dont nos politiques affirment tellement se préoccuper.

Hausse discrète des taxes et des impôts

Les décideurs politiques ne s’attaquent pas seulement aux mastodontes, ils s’activent à tous les échelons. Les travailleurs indépendants et les petites entreprises ont vu leurs cotisations sociales augmenter. Pour les autoentrepreneurs exerçant une profession libérale et affiliés à la Cipav (caisse de retraite des professions libérales), le taux global passe de 21,20 % à 23,20 %, soit une augmentation de 2 points. Or, plus les Français sont taxés, plus le pouvoir d’achat baisse.

Les impôts, c’était 600 milliards d’euros en 2013 et 802,8 milliards en 2022 : une augmentation de plus de 25 %. Les recettes fiscales étaient de 740,9 milliards en 2021, elles ont grossi de 8,35 % en 2022, plus vite encore que le taux d’inflation. Les impôts sur les salaires ont rapporté 50,7 milliards en 2022 contre 46,9 milliards en 2021, soit une augmentation de 8,10 %, là encore plus forte que l’inflation.

L’indice des prix à la consommation ne prend pas ce phénomène en compte ! Le pouvoir d’achat des Français est ainsi rogné par ces hausses de manière discrète, mais bien réelle. Prenons un autre exemple : la facture EDF. Les Français savent-ils tous que la consommation réelle d’électricité n’en représente qu’environ la moitié de la facture ?

Le reste, c’est l’accumulation de l’abonnement (qui sert, entre autres choses au financement et à l’entretien des infrastructures), des taxes et autres contributions dont la « contribution tarifaire d’acheminement » qui finance le régime des retraites des personnels d’EDF-GDF. Donc, même si l’on réduisait notre consommation, comme nous y incite le gouvernement, la facture ne baisserait pas beaucoup.

Libre concurrence

Pour augmenter le pouvoir d’achat des Français, il faudrait arrêter de faire des promesses coûteuses et souvent irréalisables. « Nos compatriotes » – pour reprendre une expression chérie de nos politiques – sont pour la plupart conscients des enjeux et capables de faire la part entre les comportements « responsables » (autre mot quelque peu galvaudé) et les achats parfois impulsifs qui le sont moins, mais quelle serait une société qui dicterait au centime près, par des règles et des taxes, ce qui doit sortir de nos porte-monnaie et ce qui doit y rester ?

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