Bruno Retailleau a raison de dire qu’il faut « tout refaire » à droite… mais à condition que ce ne soit pas qu’un énième « changement de marque »

Le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau a déclaré sur TF1 le 8 juillet 2024 que la « marque » LR est morte et il faut désormais « reconstruire un grand parti de droite pour la France ». Il faut, dit-il, « tout refaire » à droite. Il a raison et l’IREF ne cesse de le dire depuis des années. Mais à condition de revoir de fond en comble l’offre politique que propose la boutique « LR » et de ne pas s’en tenir à un simple coup de peinture sur la façade. Car ce n’est pas seulement la « marque » qu’il faut changer, mais l’ensemble du logiciel politico-économique de la droite française, qui fleure encore aujourd’hui bien trop l’étatisme et le gaullisme.

Cela étant, Bruno Retailleau nous rassure en disant que la droite doit faire en sorte que « le travail paie plus que l’assistanat » et « qu’il y ait plus de fermeté » et « moins de laxisme vis-à-vis de l’immigration ». Rappelons toutefois que l’immigration en elle-même n’est pas nécessairement le problème numéro 1 : si un immigré observe les lois de la République, s’il consent à s’intégrer culturellement et linguistiquement, s’il trouve un employeur qui accepte de le faire travailler, et s’il n’exige pas de la société qu’elle le prenne en charge, il n’y a priori pas de raison d’être contre l’immigration. Ce qui est en revanche hautement condamnable, c’est l’immigrationnisme, c’est-à-dire l’idéologie délétère de gauche consistant, par pur clientélisme électoral, à attirer une immigration d’autant plus abondante qu’elle est davantage attirée par notre (bien trop) généreux système de redistribution, financé par le contribuable.

Si la droite française entend un jour renaître de ses cendres (même si elle s’est maintenue à l’issue du deuxième tour des législatives), il faut qu’elle se montre ferme sur le respect intégral de l’État de droit, intransigeante vis-à-vis de l’immigrationnisme, incitatrice du travail personnel, et qu’elle mette un terme à la fâcheuse tendance de notre État à détrousser, au moyen d’un impôt confiscatoire, les citoyens les plus « solvables » qui ont gagné leur argent à la sueur de leur front.  Il existe en France un électorat qui voterait pour un candidat libéral en économie, tout en étant ferme sur le respect du droit et contre l’immigrationnisme. (Rappelons-nous le bon score de François Fillon en 2017 malgré les casseroles judiciaires de celui-ci.)