Malgré l’échec cuisant de l’Éducation nationale, les partisans de la doctrine égalitariste continuent de se vautrer dans leurs préjugés. Mardi 11 avril, Pierre Ouzoulias, sénateur membre du Parti communiste français (PCF), a déposé une proposition de loi pour « conditionner les subventions accordées aux établissements privés sous contrat à des critères de mixité sociale et scolaire ». Une loi qui s’inscrit dans les grands objectifs du ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, qui espère augmenter la proportion d’élèves boursiers dans ces établissements. Selon les indices de position sociale (IPS) du ministère, les établissements privés représentent moins de 4 % des 10 % des collèges les plus défavorisés de France, contre près des deux tiers des 10 % les plus favorisés.
L’objectif de la loi n’est donc pas d’améliorer le niveau général des élèves en chute libre dans tous les classements internationaux, mais bien d’égaliser les conditions par principe. Nos représentants politiques sont vraisemblablement incapables de comprendre que, si une telle inégalité persiste entre élèves de différents milieux sociaux, c’est en raison de l’intervention excessive de l’État dans l’éducation. Tocqueville nous avait déjà mis en garde : la recherche absolue de l’égalité perpétue les inégalités. Voilà tout le problème de l’Éducation nationale : à force de s’engouffrer dans l’idéologie égalitariste, elle n’a fait que creuser les inégalités entre ceux qui ont les moyens de s’extraire, un tant soit peu, d’un système en perdition via des écoles privées, et les autres. Pap Ndiaye en est la meilleure illustration : le ministre a lui-même placé ses enfants à l’École alsacienne, un établissement privé élitiste, afin qu’ils puissent bénéficier d’une « scolarité sereine ». La mixité sociale ne s’applique-t-elle qu’aux autres ?
Les écoles publiques et privées n’ont pas besoin de plus d’argent, de plus d’État, ni de plus de mixité sociale, mais de plus de liberté dans leur organisation, leur recrutement et leur financement. Les pays étrangers comme la Suisse, le Royaume-Uni ou les Pays-Bas le démontrent chaque jour : seule la méritocratie permet de s’extraire de son milieu social. Pour assurer l’égalité des chances, l’IREF propose, parmi d’autres mesures, la mise en place d’un chèque éducation. Il serait temps de se réveiller et de rompre avec la phraséologie vaseuse de la « cohésion sociale » et de la « promesse républicaine ».
5 commentaires
Comme cela l’argent public circule sans vraiment savoir dans quel panier tout cet argent public va tomber.
Nous sommes face à un monde d’escrocs. Comment respecter encore toute cette mafia politique qui n’est plus respectable ?
Ne nous le cachons pas, derrière la com, le nivellement par le bas est un réel objectif politique de notre gouvernement, car il crée un terreau fertile pour la « communication » (vs « éléments de langage » ou propagande de la pseudo élite technocratique qui a comblé le vide laissé par les gens d’envergure, passés dans les entreprises). Ce n’est pas pour rien que Pap Ndiyae lui même scolarise ses enfants à l’Ecole Alsacienne…
Est-ce une raison pour demander encore des chèques, outil de domination par le servage financier : je prélève la richesse nationale et je la redistribue selon mon bon plaisir à ceux qui voteront pour moi… : « vous dépendez de moi » maxime préférée du petit coq qui chante de moins en moins fort.
Après la tumultueuse période de la réforme des retraites, il fallait faire de la diversion pour occuper les médias sur d’autres sujets. Stratégie déjà largement utilisée par la macronie. Pap ndiaye ferait mieux de consacrer son énergie pour redresser l’école publique qui est en totale déliquescence grâce à ses amis. Il est vrai qu’il aimerait bien y mettre un peu de wokisme juste pour semer la m… Au juste dans quelle école sont ses enfants ? Quel hypocrite !
Qu’un ministre de l’éducation mette ses enfants dans le privé est une aberration sans nom, et en dit long sur le niveau de notre éducation. Cela décrédibilise tout son discours. Il y a trois sortes d’élèves, ceux qui bossent s’en sortent et pour lesquels il faut élever le niveau pour les pousser à progresser encore. Ceux qui bossent et on du mal, et pour lesquels il faut créer des classes spécifiques pour les accompagner et ne pas qu’ils décrochent, et ceux dont le seul objectif est de pourrir la vie des établissements, ne font aucun efforts, et admettons le, dès lors ils n’ont pas leur place dans les établissement scolaire de la république…et pour ceci, nul besoin de chèque éducation, après le chèque fuel, le chèque alimentation, le chèque carburant…. cette méthode de chèque sans contrôle, toujours pour les même, c’est de la gestion à la petite semaine, il y a déja des aides sociales, et l’école est déjà quasi gratuite, nul besoin de chèque, juste d’aider et protéger ceux qui veulent travailler et s’en sortir. Il est grand temps de revoir qui touche quoi comme aide sociale, et pour cela, il faut un régime unique de distribution. Ceux qui paient toutezs ces gabegies, ont le droit de savoir ou va leur argent
Bravo ! La phrase clé est « L’objectif de la loi n’est donc pas d’améliorer le niveau général des élèves en chute libre dans tous les classements internationaux, mais bien d’égaliser les conditions par principe. »
Ce principe est extrêmement prégnant, et pas seulement à gauche. Une grande majorité des élus et des « responsables » politiques se sent obligé de le proclamer, sans le respecter eux-même à titre privé et sans se demander si leurs électeurs, notamment les parents d’élèves, sont de cet avis
Je suis frappé par la convergence des idées avec mon propre article : https://www.yvesmontenay.fr/2023/04/04/leducation-nationale-se-trompe-dobjectif/