« Notre système de santé est en grand péril ». C’est le constat que font, dans le Journal du dimanche du 11 décembre, le professeur de médecine et homme politique Jean-Louis Touraine et l’économiste Frédéric Bizard. Ils estiment qu’il est temps de « reconstruire un système (de santé) adapté aux besoins et au contexte du XXIe siècle, tout en gardant les principales valeurs des “pères fondateurs” (de 1945) ».
Les auteurs de l’article plaident pour faire remplacer l’AMO (assurance maladie obligatoire), chroniquement déficitaire (20,3 milliards d’euros en 2022) par… l’ASO (assurance santé obligatoire) – qui intégrerait davantage les dépenses à titre préventif. Ce nouveau cadre permettrait de mieux définir les activités relevant respectivement de la Sécurité sociale et des complémentaires santé, afin d’avoir « un payeur unique pour chaque prestation » et d’éviter ainsi les redondances dans leur financement. Dans le nouveau système de l’ASO, la Sécurité sociale, définie par eux comme « l’institution démocratique pivot de la protection de la bonne santé de tous les citoyens », serait responsable des actes essentiels pour la vie des Français, et les autres assurances couvriraient le reste.
Peut-on voir dans ces propositions celles qui permettraient de refondre, de manière juste et efficace, notre assurance maladie ? En aucune manière, dans la mesure où elles continuent de procéder du même vice fondamental : le refus de laisser les individus choisir les risques contre lesquels ils veulent être assurés – or ce sont pourtant les individus qui sont le mieux placés pour évaluer ces risques et décider eux-mêmes en conséquence ! Ce sont eux qui sont aussi les mieux placés pour choisir la compagnie d’assurance ou mutuelle capable de les assurer. Pascal Salin l’avait déjà dit : ce n’est pas aux hommes politiques ni aux gestionnaires du système de santé de confisquer cette liberté de choix qui ne peut être qu’individuelle, et chacun devrait bien plutôt être rendu responsable du paiement de ses cotisations d’assurance (Libéralisme, Paris, Odile Jacob, 2000, p. 332). La bonne réforme du système de santé consisterait donc plutôt à désengager l’État de l’assurance maladie, à y introduire davantage de concurrence, et à redonner aux individus leur liberté de décision.
3 commentaires
Quelle que soit le système de cotisations dès lors que l’on soigne gratuitement le monde entier qui ne cotise pas il y aura des problèmes insolubles.
Parfait LAURENT 46 ! mais le français est bouché en économie … Il est content ????
En fait, cette révision du système est effectivement une pseudoréforme qui vise juste à anticiper la dépense et donc à renforcer la manie incorrigible qu’a l’état d’emprunter à tout-va. Cela n’a donc évidemment rien à voir avec une quelconque bonne gestion prudente par anticipation. Et c’est donc une autre gabegie bien organisée sous couvert de réforme. Ce qui est nécessaire et vital par contre, c’est la liberté de choix rendue possible à travers une privatisation pure et simple du système. Que l’état nounou et ses nervistres aillent se brosser. ON N’A PAS BESOIN D’EUX ET ENCORE MOINS DE LEURS PYRAMIDES DE PONZI.