Institut de Recherches Economiques et Fiscales

Faire un don

Nos ressources proviennent uniquement des dons privés !

Journal des Libertes
anglais
Accueil » Les industries européennes fuient aux États-Unis

Les industries européennes fuient aux États-Unis

par
827 vues

Pour riposter à l’Inflation Reduction Act (IRA) de Joe Biden, un plan massif de 369 milliards de dollars de subventions aux entreprises américaines, la France et l’Allemagne envisagent d’assouplir les règles relatives aux aides d’État et d’adopter des « subventions ciblées et des crédits d’impôt » pour les secteurs stratégiques.

Il faut le dire : la stratégie protectionniste de Washington a montré sa relative efficacité dans son objectif initial. Depuis l’adoption de l’IRA en août dernier, de nombreuses entreprises européennes délocalisent outre-Atlantique. Plusieurs facteurs se conjuguent pour les y inciter fortement : les subventions massives bien sûr, mais aussi la guerre en Ukraine et les coûts de l’énergie qui sont aux Etats-Unis cinq à six fois moins élevés.. « Les industriels voient un signal prix qui les conduit à arrêter leurs usines, à déplacer des productions dans d’autres régions du monde » explique Jean-Pierre Clamadieu, PDG d’Engie.

Cette réaction de Paris et Berlin est révélatrice de l’absence totale de réflexion sur les réels facteurs qui poussent les entreprises à quitter l’Union européenne. Si, ces dernières années, la part d’entreprises européennes affichant les plus fortes capitalisations s’est réduite au profit des entreprises américaines et asiatiques, ce n’est pas le fruit du hasard. Les contraintes réglementaires et fiscales imposées par Bruxelles pèsent lourdement sur les industries européennes.

Dernier exemple en date : l’adoption de la taxe carbone aux frontières, qui impose aux importateurs de marchandises d’acheter des certificats dont les prix seraient indexés sur celui du CO2 dans le marché carbone européen. Une menace bureaucratique qui pousse certaines entreprises à relocaliser leur production en dehors de l’UE. Cet exemple s’ajoute à l’adoption récente de l’impôt minimal de 15 % sur les multinationales – une mesure qui vient notamment réduire la compétitivité des petits pays européens.

Au lieu de résoudre les problèmes rencontrés par les industriels, un nouveau plan de réindustrialisation, à l’instar du Fonds de Souveraineté européen, risque d’intensifier les tensions commerciales avec les États-Unis. Pour éviter cette situation et limiter la dette commune, la stratégie envisagée consiste donc, pour l’instant, à réorienter des fonds européens non utilisés, comme ceux du plan de relance post-Covid.

Si l’UE souhaite rattraper son retard sur les États-Unis, une meilleure piste consisterait à lever les freins à l’investissement industriel, comme les droits de douane sur les importations en provenance de pays qui n’ont pas l’intention de réduire leurs émissions de carbone. Et pourquoi pas renouer avec l’idéal d’une assemblée de nations autonomes coopérant les unes avec les autres, embrassant une véritable économie de marché, de concurrence et d’innovation.

Abonnez-vous à la Lettre des libertés !

Vous pouvez aussi aimer

Laissez un commentaire

5 commentaires

JR 26 décembre 2022 - 10:48

Bonjour, quand l’idéologie, la médiocrité et la néo-religion carbo-climatique déterminent la législation, la résultante ne peut être que catastrophique. Hélas, ne comptons pas sur la Macronie aux ordres et sur UVD. Leyen pour redresser la situation. Merci . Bien à vous

Répondre
Laurent46 27 décembre 2022 - 8:24

Les idiots utiles qui gouvernent dans l’UE n’ont encore rien compris, ou alors ils sont tous tellement corrompus qu’ils laissent faire la destruction de toute cette partie du monde qui doit servir de poubelle pour ceux qui ont une tête mieux faite. Au regard de ce qui se passe dans cette République de France et du comportement des gouvernances nationales et locales il y a de quoi se poser des questions.

Répondre
Stioui 27 décembre 2022 - 9:46

Bonjour,
J’ai déjà écrit à ce sujet, il me faut recommencer !
L’IREF critique, à juste titre, les dites «cryptomonnaies » (qui ne sont pas des monnaies !) qui sont une gigantesque fumisterie.
Il est déplorable qu’une rédactrice de la revue fasse état, dans sa signature, de son activité dans ce secteur. Votre crédibilité est affectée.

Répondre
Daniel 1945 27 décembre 2022 - 10:16

l’Europe, hier, l’Union Européenne, aujourd’hui, est de plus en plus l’ancien monde par rapport au nouveau monde.

Répondre
Astérix 30 décembre 2022 - 3:00

Lorsque le secteur privé doit supporter, comme en France, 70 % du P.I.B. en dépenses publiques, il est vital que nos industriels fuient aux USA. Mais le français va pleurer lorsqu’il devra vivre avec un demi SMIG ! C’est normal, il ne comprends RIEN !

Répondre