La force – et en même temps le point faible – de la pensée libérale est d’être imprégnée de doutes, ce qui l’amène, dans un perpétuel mouvement, à remettre constamment en question ce qui semble être ses points forts.
Si ce n’était pas une contradiction intrinsèque, on pourrait dire que la pensée critique est naturellement libérale, puisque équivalente à la liberté de pensée. Contradictoire parce que l’une des essences du libéralisme est de ne pas revendiquer le monopole de la vérité, quel que soit le sens que l’on souhaite donner à ce terme.
Cela ne veut en aucun cas dire que la pensée libérale serait une sorte d’éclectisme insipide, essentiellement dépourvu de principes et adaptable selon les circonstances.
Alors que les idéologies – à travers les siècles, et cela inclut donc les religions – établissent un chemin à travers lequel on devrait et on doit concevoir le monde, et s’attacher à changer ce dernier en cohérence avec ses principes, le libéralisme s’est créé en prenant ses distances par rapport au dogmatisme. Pour cette raison, il n’impose pas, et ne peut pas imposer une nouvelle forme de dogmatisme, entendu comme des conclusions, qui, une fois atteintes, ne sauraient être remises en question sans tomber dans l’hérésie et courir le risque de l’anathème.
Le « politiquement correct » est précisément une forme de dogmatisme, d’autant plus odieux à la pensée libérale qu’il se développe prétendument sur un terrain libéral mais en pervertit sa signification et trahit son sens intime. Il transforme une méthode ouverte en un credo fermé. Il voit ceux qui pensent différemment – j’insiste, « pensent » – comme des ennemis contre lesquels un combat mortel doit être livré. Il utilise les méthodes les plus typiques de l’il-libéralisme : étiqueter ses opposants, les qualifier d’inaptes à une société civilisée, pour les mieux bannir, les éviter, les exclure en s’interdisant tout contact avec eux. Ce sont là exactement les méthodes contre lesquelles la pensée critique s’est dressée pour donner naissance au libéralisme philosophique et politique.
Dans les pages suivantes, j’essaierai de présenter quelques sujets d’actualité dominés par le « politiquement correct », ce qui fait qu’il est pratiquement impossible d’en discuter sérieusement, et que ces sujets deviennent semblables à des dogmes théologiques. En parler est tabou et tout juste peut-on en mentionner les noms. Mon intention toutefois n’est pas de provoquer, mais plus simplement de rappeler que la pensée libérale n’a jamais hésité au fil des siècles à remettre en question ce qui semble être la sagesse commune, en signalant les erreurs et les truismes.
Avant de débuter, une mise en garde importante – qui n’est pas sans conséquences logiques – s’impose : je discuterai ici de ces sujets en prenant pour point de départ la façon dont ils sont abordés à l’intérieur des systèmes démocratiques occidentaux, non seulement parce que le « politiquement correct » est, nous le verrons, le produit des sociétés occidentales, mais aussi parce qu’il n’a de sens que dans ce contexte.
1. Racisme
Dans l’univers du « politiquement correct », l’un des plus grands ennemis – si ce n’est l’ennemi public n°1 – est le racisme. Toute référence à des caractéristiques raciales, ethniques, linguistiques ou d’ascendance est, si elle est exprimée dans un contexte (même hypothétiquement) négatif, considérée comme une forme de racisme parce que – tel est le chef d’accusation – on associe à des aspects externes, visibles ou apparents d’une personne des évaluations négatives créant, ou plus exactement, renforçant par-là des stéréotypes néfastes.
Le racisme se heurte clairement au principe de l’égalité de tous les êtres humains, sans distinction de race, de sexe ou de croyance. Un raciste est quelqu’un qui nie le principe fondamental d’une société démocratique et ouvre la voie à la discrimination et à la persécution. C’est pourquoi être traité de « raciste » est une insulte pire encore que celles de « fasciste » ou de « criminel ».
Le problème qu’il y a à procéder de la sorte est que l’omniprésence du terme finit par en diluer le sens : tout le monde est raciste. Mais, plus important encore, ces utilisations abusives ne tiennent pas compte d’un aspect anthropologique fondamental. Toutes les communautés humaines, où qu’elles se trouvent de par le monde, ont été, sont et continueront probablement d’être xénophobes. Une communauté se protège elle-même (ou croit se protéger) en identifiant tout à la fois ses membres et ceux qui n’en sont pas.
Bien que la xénophobie soit autre chose que le racisme, le « politiquement correct » assimile ceux – et ils constituent bien souvent la majorité de la population – qui craignent, pour des raisons légitimes ou non, une « invasion » d’étrangers, à des racistes. Le xénophobe est ainsi confondu avec ceux qui revendiquent la supériorité d’une « race » (quel que soit le sens donné à ce terme) sur les autres races et encouragent ou approuvent des politiques de ségrégation, de discrimination et même d’élimination physique.
Est-ce à dire que, puisque (presque) tout le monde est « xénophobe » ou se comporte comme tel, nous nous devons d’être complaisants à l’égard de ces comportements ? La réponse est évidemment NON, mais les facteurs suivants doivent être pris en compte.
a) Alors que la xénophobie (et sa dégénérescence dans le racisme) est mondiale, seul le monde occidental a développé une théorie philosophique, politique et psychologique profonde de la xénophobie, du racisme et de leurs maux ; seul le monde occidental a essayé de prendre des mesures visant à combattre la xénophobie et le racisme ; dans le monde occidental seulement, l’incitation à la xénophobie et à la haine raciale est un crime. Cela a des raisons historiques très claires : des millions de Noirs réduits en esclavage pendant plus d’un siècle aux États-Unis, privés de tout droit et de toute dignité humaine, avec des conséquences immédiatement perceptibles pour quiconque voyage aux États-Unis. En Europe, six millions d’êtres humains ont été exterminés pour leur prétendue identité juive (ce qui est encore plus monstrueux que le racisme fondé sur la couleur de la peau).
b) Le fait que les civilisations occidentales aient réagi à l’esclavage et à l’holocauste d’une manière aussi forte ne doit cependant pas être interprété comme si le racisme était une caractéristique exclusive du monde occidental, et sa honte. Ce serait comme si les pays les plus soucieux de protéger l’environnement, de lutter contre la corruption ou encore de limiter les erreurs médicales étaient pointés du doigt comme les pays les plus polluants, les plus corrompues, et les plus dépourvus de compétences professionnelles. Certes ce n’est pas parce que les autres — tous les autres — sont racistes, que nous devons fermer les yeux ou tolérer nos errements. Mais en même temps nous ne pouvons accepter, d’un point de vue critique, que le racisme soit présenté comme une caractéristique typique des communautés « blanches » (quel que soit le sens que nous donnions à une notion aussi large). Seuls les « blancs » sont racistes : les autres groupes ethniques ne peuvent être victimes que du racisme « blanc ».
c) Il y a une autre conséquence du traitement « politiquement correct » du racisme. D’une part on est appelé à promouvoir des sociétés multiculturelles / multiethniques, mais il est par contre interdit d’indiquer une quelconque préférence parce que cela est, explicitement ou implicitement, raciste. On ne peut même pas simplement exposer – y compris sur une base sociologique rigoureuse – quelles sont les caractéristiques de certaines communautés. Tout le monde, tous les groupes sont égaux, non seulement d’un point de vue juridique, mais surtout dans leur identité sociale. Les différences sont éliminées simplement parce qu’on ne peut en parler sans être accusé de tenir un « discours raciste ».
d) Dans cette perspective, les minorités (ethniques, linguistiques, religieuses) qui s’enorgueillissent de leur identité et font de leur mieux pour la préserver et la promouvoir et se distinguer du reste de la nation, ne peuvent être critiquées sous certains aspects, car de telles critiques seraient encore qualifiées de « racistes ». La majorité, et seulement la majorité, est raciste et doit être terrassée par des centaines de minorités lilliputiennes. Seules les minorités peuvent se moquer d’elles-mêmes ; seuls les Juifs peuvent exprimer leur witz (ce que Woody Allen fait si magistralement). Qu’un Gentil se risque à l’exercice, il sera traité d’antisémite.
En conclusion, le racisme a été un fléau horrible pour les sociétés occidentales. Mais faire mémoire des innombrables victimes de l’esclavage et de la persécution ne peut être une malédiction qui conduise à étouffer toute critique identitaire.
2. Colonialisme
Se déplacer à l’étranger, établir des comptoirs commerciaux, occuper des terres inhabitées ou déjà habitées et par la suite établir la souveraineté de la patrie sur les nouveaux territoires fait partie de l’évolution de l’humanité. En Méditerranée, les Phéniciens et les Grecs se sont déplacés à l’Ouest et à l’Est. Évidemment, l’Empire romain a étendu ses frontières à travers ses colonies. Le terme est révélateur : le colonus est un agriculteur qui cultive la terre. La ville allemande de Cologne porte encore la marque de son origine : Colonia Agrippina.
Ce phénomène n’est pas unique au monde occidental. D’autres civilisations et empires, en particulier en Extrême-Orient, se sont développés de la même manière. Avec la découverte du Nouveau Monde, la colonisation prend un tournant dramatique : l’occupation des nouveaux territoires passe, sur le continent américain, par l’éradication des cultures antérieures et l’extermination des populations indigènes. Un processus qui s’étend du XVIe au XIXe siècle et qui, en Amérique du Nord, est glorifié par des centaines de films sur la conquête du Far West.
En Afrique, la colonisation a une nature différente : au début il y a eu la création de comptoirs et ce n’est qu’au XIXe siècle, du fait d’une concurrence croissante entre les nations européennes, que l’on est passé à l’occupation politique d’immenses territoires par les Anglais et les Français, et dans une moindre mesure par les colonies espagnoles, portugaises, allemandes, belges et italiennes.
Le contrôle de ces régions et de ces gens visait à exploiter les ressources naturelles, créer et protéger des moyens de communication et freiner l’expansion des concurrents. Nul désir de mener à bien une politique d’extermination, mais simplement la superposition de la société occidentale sur ce qui était considéré comme des populations non civilisées et sauvages.
L’histoire de la colonisation occidentale en Orient et en Extrême-Orient est encore différente. L’Australie suit une voie semblable à celle empruntée en Amérique du Nord. Mais en Inde, en Indochine, en Indonésie, aux Philippines, les puissances occidentales doivent tenir compte du niveau de développement des sociétés existantes. En Inde en particulier, l’histoire des présences portugaise, néerlandaise, française et anglaise est celle d’une recherche continue d’équilibre entre les sociétés existantes et les États souverains avec, en toile de fond, la nécessité de contrôler les ressources naturelles, la production et le commerce. Dans d’autres régions – comme la Chine – la pénétration occidentale est purement nominale et les « colonies » (Hong Kong, Macao…) ne sont que de petits comptoirs sous contrôle occidental.
Il existe donc de nombreuses formes de colonialisme, et le colonialisme est loin d’être mort, surtout dans un monde globalisé.
Dans le vocabulaire politiquement correct, le « colonialisme » est un autre de ces crimes impardonnables, dont seules les sociétés occidentales sont responsables. Seuls les Blancs sont racistes, seuls les pays occidentaux, principalement européens, ont un comportement colonisateur. On met ainsi de côté la pensée critique qui consiste à raisonner sur des faits et des événements, à regarder ce qui s’est passé, ce qui aurait pu se passer et ce qui pourrait se passer. En particulier, on s’interdit toute distinction. Ainsi, si l’histoire de la colonisation occidentale des Amériques est impardonnable, quelles que soient les normes appliquées (ajoutant à l’extermination des populations et cultures autochtones le fléau de l’esclavage), dans d’autres parties du monde, il est, et devrait être, largement contestable que le bilan ne puisse être que négatif. Mais déjà suggérer un tel doute est tenu pour criminel aux yeux du politiquement correct. Pourtant ces doutes doivent être levés, non pas pour clore un débat théorique, mais parce que cela est nécessaire à notre compréhension du monde d’aujourd’hui.
S’agissant en particulier des pays africains, dont la plupart sont devenus indépendants dans les années 60 du siècle dernier, il convient de s’interroger sur l’usage que la plupart de ces nations ont fait de leur souveraineté. Il ne s’agit pas ici de débattre autour de la mise en place, par des procédures parfois douteuses, d’un système démocratique – nous aborderons ce point dans un autre paragraphe. Plus simplement il s’agit de comprendre l’état actuel des conditions nécessaires à une vie décente : santé, éducation et infrastructures. Peut-on raisonnablement affirmer que la situation lamentable dans laquelle se trouvent encore nombre de ces pays à cet égard soit l’amer héritage d’un passé colonial pour lequel les pays européens doivent être tenus responsables ? Peut-on comparer l’exploitation des ressources naturelles par les puissances coloniales et les entreprises internationales à celle mise en place par les classes dirigeantes indépendantes ? En d’autres termes, le fait que, du moins en Afrique, les pays occidentaux aient colonisé, pendant un siècle et demi au plus, le continent, ne peut devenir un prétexte pour rejeter toute critique des formes d’administration domestiques qui sont bien en deçà des normes occidentales et qui sont sans aucun doute responsables de l’émigration massive de millions de personnes. Le paradoxe est le suivant : d’un côté, suivant les principes d’indépendance et d’autodétermination, l’ère coloniale doit être jugée – et condamnée – quels que soient les mérites éventuels de son action. Parallèlement, quiconque s’aventure à ne serait-ce que suggérer que ce qui se passe aujourd’hui dans ces pays – guerres continuelles, internes et externes, massacres, extermination ethnique, crimes déchaînés, déprédations systématiques par les classes dirigeantes – n’a jamais été mis en place par aucune puissance occidentale sera réduit au silence pour néocolonialisme avéré.
La stigmatisation idéologique que le politiquement correct met sur le terme colonialisme empêche tout débat raisonné et documenté sur les événements historiques. Il empêche même de s’interroger, non pas de manière provocatrice mais parce que l’on veut tirer les leçons des erreurs du passé, sur ce qui a mal tourné dans le processus que l’on nomme décolonisation.
Mais il y a pire encore. La pensée « correcte » n’autorise pas une discussion sérieuse sur les formes que revêt le colonialisme – qui est une caractéristique immanente des sociétés avancées – dans notre XXIe siècle. En particulier, elle force à fermer les yeux de l’Occident sur la colonisation chinoise contemporaine de l’Afrique, au Nord comme au Sud du Sahara. Le politiquement correct – qui est une idéologie pour les somnambules – ne comprend pas que dans l’ordre mondial, que l’on se place un millénaire avant Jésus-Christ ou deux millénaires après Jésus-Christ, lorsque le siège du pouvoir est vaquant (dans ce cas suite au départ des pays occidentaux « coloniaux »), il ne le reste pas longtemps.
De ce point de vue, le politiquement correct est très proche du populisme. Il part du principe que les relations internationales devraient être gérées comme l’on gère des relations personnelles, et non sur la base d’une analyse complexe et multiforme qui doit examiner certains aspects qui échapperont fort probablement à un jugement naïf (au sens d’inexpérimenté). L’intérêt national est perçu comme une insulte ; la recherche d’un équilibre géopolitique et les alliances comme des crimes.
6 commentaires
Comment le politiquement correct est en train de tuer la pensée critique (et avec elle le libéralisme)
L’ANATHÈME POUR PRINCIPE, ÉTENDARD DE LA PENSÉE UNIQUE
Merci de cette publication aussi intéressante qu’exigeante. Le libéral qui doute est fort de son doute, mais faible de ses certitudes qu’il interroge sans cesse. À l’inverse, le doctrinaire se croit fort de ses certitudes et pourchasse le doute qu’il ne veut pas connaître. Le libéralisme est une ouverture constante de l’esprit qui admet l’erreur pour la corriger. Le politiquement. correct lui détient par principe la vérité et , sans rien examiner, il combat aveuglément tout ce qui dérange son ordre par essence non pas seulement supérieur, mais rigoureusement unique.Vis-à -vis de l’extérieur, La démarche naturelle du libéral est la persuasion, celle du politiquement correct, l’excommunication, ce qui est paradoxal pour un mouvement qui se veut laïc jusqu’au bout des ongles.
Une suggestion quand même, il y a un dernier entrant dès discret et pourtant omniprésent dans la liste des mauvais « ismes »: l’âgisme officiellement et universellement infligé aux anciens par des gens qui se croient très bien sous tous rapports et dénoncé seulement du bout des lèvres , mais quasiment jamais sanctionné par des pouvoirs publics fort complaisants. Les discriminations sont sans fin: exclusion des assemblées de la République, dénigrement systématique, accusation de parasitisme (malgré la Covid les vieux ne meurent pas assez vite!), spoliations de tous ordres, avec tout dernièrement la volonté de châtier les retraités parce que les survivants ont continué à percevoir l’intégralité de leurs pensions pendant la Covid! etc. Mais nos « agistes » pleins d’entrain ont oublié une chose: en s’en prenant ainsi aux vieux, ce sont leurs parents et leurs grands-parents qu’ils mortifient. La fameuse solidarité intergénérationnelle est en train de voler en éclats, sans que personne ne se soucie de la défendre. Assurément on est bien loin du temps où l’on considérait que la grandeur d’une civilisation se mesure à l’attention qu’elle porte aux plus vulnérables de ses membres.
En réalité, de manière plus générale et depuis un certain temps, on n’est plus du tout sûr que ce soit encore la liberté qui guide nos pas. Le sectarisme et la stupidité satisfaite tracent peu à peu leur chemin unique, inacceptable pour tous ceux qui n’ont pas abdiqué leur droit de réflèchir par eux-même et en dehors des ukases majoritaires.
Comment le politiquement correct est en train de tuer la pensée critique (et avec elle le libéralisme)
Le doute et l’orgueil, la recherche de la vérité et la violence des fausses convictions, les rodomontades envers la modestie et bien d’autres attitudes, montrent à l’envie que le libéralisme est une pensée qui ne se compare à aucune autre.
Comment le politiquement correct est en train de tuer la pensée critique (et avec elle le libéralisme)
Banissez donc le mot de complotisme de votre vocabulaire libéral et écoutez les propos de ceux que vous rejetez d’un gros mot: « complotistes »….
Comment le politiquement correct est en train de tuer la pensée critique (et avec elle le libéralisme)
Article synthétique, clair, objectif, dont je partage l’essentiel sur un tel sujet aussi complexe et si mal abordé par ailleurs. Merci à l’auteur et à l’IREF.
Comment le politiquement correct est en train de tuer la pensée critique (et avec elle le libéralisme)
Et la colonisation arabe ? elle a mis sous sa coupe le Proche orient, l’Afrique du Nord, l’Espagne, l’Asie Centrale l’Inde……
On n’en parle jamais et pourtant………
Comment le politiquement correct est en train de tuer la pensée critique (et avec elle le libéralisme)
Pour vous, aussi, la traite arabo-musulmane de l’an 800 à 1800 est un tabou. Tartuffe est éternel.