Indignation générale, protestations et cris d’alarme ! La forêt amazonienne, le « poumon de la planète » est en train de brûler ! En voyant toutes ces images terribles, il y a de quoi s’inquiéter et s’empresser d’agir. Sauf que, derrière la réalité des incendies, se cachent les objectifs idéologiques. D’abord, la volonté de créer la panique et l’indignation mondiale. Comment expliquer sinon la publication de dizaines de photos qui n’ont rien à voir avec les incendies en Amazonie ? Même le président Macron a tweeté une photo faite par un photographe qui est mort en…2003.
Photo reprise, bien entendu, par des dizaines de milliers de personnes. Une autre photo montrant des feux terribles et diffusée par des stars « engagées » datait de l’année…1989. Ces « fake photos » (même l’agence AFP l’écrit dans un communiqué) auraient dû soulever des doutes car les feux en Amazonie sont réguliers à cette période de l’année, ils sont même en baisse depuis quelques années. Mais il existe une très grande différence avec le passé : aujourd’hui, c’est Bolsonaro qui est à la tête du Brésil, un président de droite. Ce n’est plus Lula ou Dilma Roussef, les anciens présidents socialistes. Quand le socialisme est au pouvoir, l’Amazonie brûle forcément beaucoup moins ou pas du tout. En tout cas, on n’en parle pas. Maintenant, elle brûle autant en Bolivie, des études récentes ont même tendance à montrer que la faune et la flore ont été encore plus détruites dans ce pays qu’au Brésil. Mais qui s’en prend au « progressiste » Evo Morales ? Personne.
Il y a moins d’incendies de forêts qu’avant
Il y a des photos fausses mais aussi des informations cachées. On a dit, à juste titre, que les incendies étaient plus nombreux cette année qu’en 2018. Oui, mais le 16 août dernier, une analyse des données satellitaires de la NASA indiquait que l’activité totale des incendies dans le bassin de l’Amazone cette année était proche de la moyenne par rapport aux 15 dernières années. (L’Amazonie s’étend au Brésil, au Pérou, en Colombie, en Bolivie et dans d’autres pays.) Supérieure à la moyenne, semble-t-il, dans les États d’Amazonas et de Rondônia, elle lui est probablement, jusqu’à présent, inférieure à Mato Grosso et à Pará, selon des estimations de Global Fire Emissions Database, un projet de recherche qui compile et analyse les données de la NASA. Les incendies en Amazonie sont provoqués par la sécheresse et par des actes criminels. Le président brésilien n’a pas hésité à accuser même les organisations écologiques auxquelles il a réduit les subventions publiques. Ces organisations étaient beaucoup moins actives sous Lula et Roussef qui les subventionnaient grassement.
D’autres données montrent qu’en réalité le nombre d’incendies baisse sur la Terre. Au niveau mondial, la superficie totale brûlée a diminué de 24% entre 1998 et 2015, selon une étude publiée par la prestigieuse revue Science. De même, selon les données de la NASA (voir graphique), les incendies de forêt dans le monde ont diminué de 25% de 2003 à 2019 et, au cours des 35 dernières années, la croissance de nouveaux arbres a même dépassé la déforestation. La superficie de la Terre couverte de forêts a augmenté d’une superficie équivalente à celle du Texas et de l’Alaska réunies.
Les boucs émissaires : le capitalisme et Bolsonaro
Incendies an Amazonie, déchaînement de tous les indignés de la planète. Des chefs d’Etat aux simples citoyens, ils ont tous versé des larmes et montré du doigt les inévitables coupables. Un ancien footballeur de grand talent, Vikash Dhorasoo, a écrit un tweet rageur : « Imaginez que vous discutez de croissance, de croissance et encore de croissance, tout l’inverse pour sauver l’Amazonie, la planète et les enfants qui meurent de faim à cause du capitalisme ! ». La grande mode est de clouer le capitalisme au pilori comme l’a fait aussi Bruno Le Maire et comme vient de le faire le président Macron lors de son discours de rentrée aux ambassadeurs et pour lequel, le «capitalisme produit des « inégalités insupportables » et « n’arrive plus à faire bien vivre les travailleurs ». Footballeurs et présidents de la république, main dans la main, pour attaquer l’horreur capitaliste. Horreur incarnée par le président Bolsonaro qui est en train de combattre la corruption et de faire des réformes libérales. Il s’en prend aux privilégiés des retraites, il a annoncé la semaine dernière qu’il privatiserait 17 entreprises publiques, dont le géant fédéral de l’électricité Eletrobras, la Monnaie nationale et les services postaux. Des dizaines de ports, d’aéroports, de chemins de fer et d’autres entreprises ont déjà été confiées à des sociétés privées depuis son entrée en fonction le 1er janvier.
Le ministre de l’Economie, Paulo Guedes, a déclaré que le produit des privatisations de cette année atteindrait 20 milliards de dollars et pourrait dépasser 90 Mds en deux ans. Le Congrès brésilien a aussi adopté un projet de loi – rédigé par l’équipe économique de Guedes – visant à renforcer les droits économiques des Brésiliens. La nouvelle loi facilitera l’ouverture et la fermeture d’une entreprise, limitera l’utilisation du contrôle des prix, réduira la nécessité d’obtenir des autorisations et ouvrira la voie au classement numérique des documents. En vertu de la nouvelle législation, si le gouvernement ne répond pas à une demande de licence, de permis, d’enregistrement ou autre dans un délai déterminé, la demande sera automatiquement approuvée. M. Guedes envisage également une réforme fiscale visant à abaisser les taux d’impôts et à simplifier les déclarations fiscales.
Après 13 années de socialisme, le Brésil change. Cela ne plaît pas aux progressistes. Leur est-il venu à l’esprit que les Brésiliens d’Amazonie aspirent, eux aussi, à vivre décemment ? Vingt-trois millions de personnes vivent en Amazonie brésilienne, dont 45% au-dessous du seuil de pauvreté. La région comprend cinq des six états les plus pauvres d’un pays pauvre, selon l’agence nationale brésilienne de statistique. Les gens pauvres ne se soucient pas beaucoup de la forêt. Ils veulent des maisons, des téléphones portables, des voitures et l’électricité chez eux. Ils ont le droit de vivre normalement, comme les écologistes occidentaux qui s’expriment en leur nom. Et qui devraient aller vivre quelques mois avec eux : ces brillants esprits rendraient alors un véritable service à leur cause et à celle des Brésiliens, s’ils trouvaient un moyen de concilier aspirations légitimes et écologie.
Ces incendies ont rappelé que l’idéologie est encore omniprésente dans le monde d’aujourd’hui est que les « actions progressistes » cachent des réalités bien plus complexes.
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Reforestation en France
Mais qu’attendent donc ces écolos ? Au lieu de pousser des cris d’alarme sur de fausses données, ne pourraient-ils pas se mettre à des travaux utiles : voyant le nombre de zones où des plantations de forêt pourraient être entrepris, qu’ils empoignent des outils et se rendent au travail, replantent à tour de bras !
Mais non l’efficacité n’est pas leur fort.