George Osborne, le Ministre de l’Economie britannique, a tenu ce discours prometteur à la conférence du Parti conservateur. Dans la perspective des futures élections, le discours avait pour but de convaincre les électeurs de la compétence en économie de ce Parti. « Je vous le dis franchement, la stratégie de la fiscalité pour réduire le déficit ne fonctionne plus, et elle n’a jamais fonctionné… » a-t-il affirmé le 29 septembre. En même temps, il soulignait l’importance de la concurrence fiscale dans le monde «au sein d’une économie moderne globalisée, où l’on peut déplacer son investissement d’un pays à un autre, et déménager d’un coup toute son activité à l’étranger…». Sans doute faisait-il référence aux fusions inversées qui permettent de délocaliser une entreprise dans un pays moins taxé (tax inversions) telles qu’organisées aux Etats-Unis.
Osborne a défini son Parti comme le parti de l’entreprise, – donc des salariés ; le parti qui protège ceux qui travaillent, bien mieux que le Parti travailliste. Par exemple, il a annoncé le gel de toutes les allocations pour ceux qui sont en âge de travailler.
Le Royaume-Uni connait actuellement une crise des salaires qui n’augmentent plus en termes brut. Osbourne a donc demandé à la Chambre s’il était juste que les allocations augmentent plus vite que les salaires de ceux qui les payent. Il a également réclamé que le système d’allocations soit ajusté en fonction de ceux qui en ont besoin, et également de « ceux qui le financent». Il a promis de limiter les allocations à £23,000 par an pour «qu’une famille qui ne travaille pas, ne gagne pas plus qu’une famille qui travaille…».
Mais il semble que l’on n’en ait pas fini avec la réduction de la taille de l’Etat : « le problème d’un pays comme le Royaume-Uni n’est pas qu’il taxe trop peu, mais qu’il dépense trop ». Le thème principal du discours du Ministre revenait à affirmer que l’on pourrait bénéficier d’une meilleure qualité des services publics, tout en dépensant moins. «Il s’agit en fait de rendre l’administration gouvernementale plus efficace».
Il imaginait le Royaume-Uni dans le futur comme un pays d’impôts légers, favorisant l’entreprise : ajoutant qu’un marché doit être juste si l’on veut qu’il soit libre. Osborne a préconisé une opposition vigoureuse à l’évasion fiscale ; il a promis en outre « des impôts bas certes, mais des impôts qui soient payés ».
En tant que pays doté de la plus forte croissance au sein du G7, le Royaume-Uni s’en tire mieux que la plupart des autres économies occidentales, mais il reste beaucoup à faire ! Osborne l’a reconnu, en promettant d’organiser la réduction des dépenses publiques sans hausses d’impôts, afin d’encourager la croissance. Quand suivra-t-on en France ces recommandations sur la compétitivité fiscale en faveur des entreprises, qui prennent également en compte la nécessité d’une plus grande austérité !? Le temps est venu peut-être pour le gouvernement français de suivre les exhortations de ses voisins d’Outre-Manche…
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Réduire le déficit…
en réduisant les dépenses de l'Etat et en réduisant les impôts, tel est le programme du Parti Conservateur. Par contre, les Lib/Dem et Travaillistes ne proposent, comme d'habitude, que d'augmenter la fiscalité. Espérons que les électeurs auront de la mémoire et choisiront avec sagesse.