En 2005 la Roumanie a adopté l’impôt à taux unique, l’une des recommandations principales de l’IREF. Les résultats ont été spectaculaires : bond en avant des rentrées fiscales et de la croissance. Mais la suite est également révélatrice : la classe politique en a profité pour augmenter les dépenses publiques
C’est en 2005 que la Roumanie a adopté ce qu’on appelle la Flat Tax ou le taux unique d’imposition. Ce taux a été fixé à 16 % pour les individus et aussi pour les entreprises. Quelles ont été les conséquences de l’adoption du taux unique ?
Parmi les plus connues, rappelons la hausse des rentrées fiscales et la baisse de l’évasion fiscale (et, implicitement, de la fraude fiscale). Entre 2006 et 2010, les rentrées fiscales de l’Etat roumain ont augmenté de 35 % tandis que les cas de fraude fiscale ont diminué de plus de 25 %. Entre 2005 et 2009 lorsque la crise économique a commencé, la Roumanie a connu une croissance moyenne de 7 % par an, du jamais vu depuis 1990.
Rentrées fiscales | + 35 % |
Croissance du PIB | + 7 % |
Salaire minimum | + 100 % |
Salaire moyen | + 13 % |
Mais d’autres effets moins connus se sont produits après 2005. Les analystes ont pu remarquer une hausse plus rapide du salaire minimum et une accélération de l’apparition d’une véritable classe moyenne. En effet, entre 2006 et 2009, le niveau du salaire minimum a doublé alors que le salaire moyen a augmenté de 13 % en moyenne par an sur la même période. Cette hausse a été la plus importante depuis 1990 et la chute du communisme.
La croissance économique a eu un effet important sur l’apparition d’une véritable classe moyenne en Roumanie, qui n’était qu’à l’état embryonnaire jusque là. Après 1990, on a pu surtout remarquer les nouveaux riches roumains… La flat tax a fait un peu le tri dans ce milieu et a permis l’émergence d’une vraie classe moyenne dont les effectifs ont doublé entre 2005 et 2010. Malheureusement, la crise économique de 2009 a eu des effets dévastateurs sur l’économie roumaine : – 6 % de chute du PIB. Mais ces effets ont été « préparés » par la classe politique qui a pratiquement dilapidé les richesses provoquées par le taux unique d’imposition. Ainsi, avec la « cagnotte » des rentrées fiscales, le gouvernement a augmenté de 70 % les salaires des fonctionnaires et les retraites de 50 % en une année !
Nourrir l’Etat n’a jamais été la bonne solution…