Contrairement à tous les autres secteurs économiques, dont les dirigeants accompagnent depuis 20 ans la révolution numérique, la plupart des patrons des médias traditionnels français semblent continuer à rester dans le déni de la réalité et refusent les évolutions induites par la révolution digitale.
Sous perfusion d’argent public, les syndicats de la presse, conscients de l’état de délabrement des finances publiques, cherchent depuis quelques années de passer de cette logique d’aide d’Etat – ou de la compléter – à (par) une forme de racket des “GAFAM”, coupables selon eux d’avoir « siphonné » une grande partie des recettes publicitaires.
Dans ce contexte, Google vient de faire une offre intéressante en annonçant une initiative « de long terme » baptisée Google News Showcase et dotée d’1 milliard de dollars sur trois ans pour rémunérer les éditeurs qui « créent et organisent du contenu de grande qualité ».
numérique
L’étude de l’IREF consacrée à la souveraineté numérique est présentée dans Les Echos (18 septembre). Lire.
Coincée entre le géant russe et la mer Baltique, face à la Finlande, l’Estonie ne fait généralement pas parler d’elle. Il est vrai que si elle a une superficie équivalente à l’ancienne région Midi-Pyrénées (45 000 km2), sa population est plutôt celle d’un gros département (1,3 million d’habitants, soit l’équivalent de la Gironde), mais avec la densité d’un petit (29 habitants/km2, comme l’Ariège ou la Haute-Marne). Que pourrait donc bien apprendre un si « grand pays » comme la France d’un si petit État ?
Ceux qui passent leur temps à réclamer plus de réglementations et de taxes pour les GAFA devraient faire profil bas. Que ferait-on sans internet et sans les réseaux sociaux ces jours-ci ? Imagine-t-on combien d’emplois sont préservés grâce au télétravail rendu possible à travers la toile internet ? On fait appel à Uber pour le transport et les livraisons, à Amazon pour les colis, à Google pour la recherche et les informations, à Facebook pour communiquer et garder le contact avec les proches, les amis, les relations, à Skype, WhatsApp pour les voir… Adobe et Google mettent des outils d’apprentissage à distance à la disposition des écoles, des universités et des parents.
Seule la responsabilité individuelle peut lutter efficacement contre les dérives numériques
Actuellement et selon la directive européenne sur l’e-commerce du 8 juin 2000, transposée en France par une loi du 6 mai 2004, lorsqu’un contenu considéré comme illicite apparaît sur le site des plateformes d’hébergement , celles-ci « ne peuvent pas voir leur responsabilité civile engagée … si elles n’avaient pas effectivement connaissance de leur caractère illicite ou de faits et circonstances faisant apparaître ce caractère ou si, dès le moment où elles en ont eu cette connaissance, elles ont agi promptement pour retirer ces données ou en rendre l’accès impossible. » (article 6).
Pratiquement tout a été mis en cause dans l’affaire Griveaux, depuis le Russe qui a mis en ligne la vidéo jusqu’aux réseaux sociaux, faciles et parfaits coupables. “Il faut réguler encore plus Internet”, ont clamé les politiques à l’unisson. En fait, cette affaire est symptomatique des comportements de nos « responsables » politiques. Tout le monde est coupable sauf eux. Rien d’étonnant. Rares sont ceux qui reconnaissent leurs fautes.
Dans une récente interview, le journal Le Monde (20/12/2019) a demandé à Margrethe Vestager quelles étaient ses priorités pour une réforme de la politique européenne de la concurrence. « Il nous faut tenir compte des nouvelles caractéristiques de l’économie. Depuis cinq ans, par exemple, les plates-formes Internet [Uber, Deliveroo, Airbnb…] se sont énormément développées, on en compte 7 000 en Europe. Autre évolution, qu’il faut intégrer à notre réflexion, les données sont désormais au cœur du business model de nombreuses entreprises : elles leur sont fournies gratuitement mais augmentent leur valeur, c’est un sujet majeur ». Et elle a déclaré au Point qu’il « faudra se demander s’il ne faut pas trouver un moyen de permettre à leur propriétaire de monétiser [leurs data] ou d’empêcher cette collecte.
Les dangers de la taxation du numérique préconisée par l’OCDE
La Note du GIS démontre que le nouveau plan fiscal sur le numérique de l’OCDE aurait des effets dramatiques sur nos économies. La taxation pousserait les acteurs du numérique et à prendre des mesures qui pourraient pénaliser les consommateurs et ouvrirait la porte à un impôt minimum mondial sur les bénéfices des sociétés.
Données personnelles : à chacun de choisir ce qu’il veut en faire !
Comment réguler l’usage et la commercialisation des nouvelles technologies de l’information et des communications ? Le débat se vivifie sous l’initiative de nombreux centres de réflexion qui investissent cette question. En janvier 2018, le think tank Génération Libre sortait un premier rapport très médiatisé désireux d’instaurer une « patrimonialité des données personnelles ». Le laboratoire d’idées poursuit et détaille sa réflexion dans un nouveau rapport sorti en septembre 2019. En analysant les propositions de Génération Libre à la lumière des arguments développés dans une première publication pour l’IREF, la présente réflexion a l’ambition de contribuer au débat sur la régulation de l’industrie du traitement des données.
Il faut démanteler les GAFA ! L’injonction raisonne aussi bien en Europe que de l’autre côté de l’Atlantique. Aux États-Unis, le combat est porté par des politiciens qui surfent sur les sentiments anticapitalistes, comme la sénatrice Elisabeth Warren. Celle-ci a récemment appelé à briser les figures emblématiques du secteur des nouvelles technologies de l’information et des communications (NTIC). En France, le candidat malheureux aux élections présidentielles Benoît Hamon appelle à « démanteler les GAFA » pour tenter de revenir sous les projecteurs. Il peut compter sur le soutien du parti communiste en surfant sur les ressentiments anticapitalistes et protectionnistes que certains intellectuels et entrepreneurs se plaisent à entretenir à l’encontre de ces firmes emblématiques. Cette proposition de démantèlement hostile à la liberté du commerce et de l’industrie est-elle cependant crédible et souhaitable pour le consommateur ?