Nombreux ont été ceux qui se sont réjouis du blocage de la signature du traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada. De Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon, en passant par plusieurs responsables politiques de droite et de gauche, adversaires de la liberté des échanges, ils ont érigé le refus des Wallons en symbole de la révolte des peuples face à la mondialisation en victoire de la démocratie.
Europe
Exportations agricoles : L’Amérique et l’Union européenne sont à égalité
D’après les chiffres de la Banque Mondiale reprises par le Wall Street Journal, les exportations agricoles aux Etats-Unis et en Europe représentent respectivement environ 10.4 % et 10 % du…
Ce 30 août, la Commission européenne a conclu qu’au regard des règles de l’UE en matière d’aides d’État, l’Irlande avait accordé à Apple des avantages fiscaux indus pour un montant de 13 milliards d’euros et a demandé à l’Irlande de récupérer ces aides considérées comme illégales. Or, plutôt que de conduire à une condamnation hâtive d’Apple ou de l’Irlande, ce cas devrait permettre de réfléchir sur les questions de concurrence fiscale entre Etats et d’égalité de tout contribuable devant l’impôt.
Qu’on se le dise : pour la France le TAFTA, le traité de libre échange entre les USA et l’Europe, c’est terminé. Matthias Fekl, secrétaire d’État au commerce extérieur a en effet declaré le 30 août « A la fin du mois de septembre […] je demanderai, au nom de la France, l’arrêt des négociations sur le Tafta ». Alors, « fini-fini » le TAFTA pour la France ?
Nombreux étaient les journalistes et autres spécialistes qui prévoyaient un désastre économique au Royaume-Uni après le vote en faveur du Brexit. C’est une catastrophe qu’on nous annonçait, mais dont la France pourrait profiter économiquement. Or, les données publiées récemment montrent, au contraire, un après-Brexit plutôt rassurant pour le Royaume-Uni.
Le 3 juillet sur TF1 le Premier Ministre Valls a fustigé la directive européenne de 1996 permettant le travail détaché. Dénonçant « un dispositif européen qui fait des ravages majeurs, terribles », M. Valls a appelé à « changer » afin d’obtenir « une égalité de traitement, par le haut, pour lutter contre le dumping social » qu’il a qualifié d’« insupportable ». L’idée du Premier ministre est ainsi que les cotisations sociales à payer d’un salarié détaché soient désormais celles du pays « où elles sont le plus élevées ». Menaçant l’Europe, le Premier ministre a insisté : « Si on ne nous entend pas, il faudra dire que la France n’applique plus cette directive »,
Le BREXIT et les réactions qu’il provoque jettent une lumière crue sur les contradictions de la construction européenne, tiraillée entre libéralisme et dirigisme bureaucratique. Deux sujets d’actualité, parmi d’autres, témoignent de cette profonde ambigüité : la procédure bruxelloise lancée contre la France à propos du SMIC et du transport routier d’une part, la politique de prêt sélectif de la BCE d’autre part.
Le Grexin a favorisé le Brexit comme, selon la loi de Gresham, La mauvaise monnaie chasse la bonne lorsque deux monnaies se trouvent simultanément en circulation avec un taux de change légal fixe, les agents économiques préférant conserver la « bonne » monnaie et laisser la mauvaise aux autres. C’est le choix qu’ont fait les Britanniques en assumant la leçon de ce commerçant et financier anglais Thomas Gresham qui avait contribué à la création de la bourse de Londres au XVIème siècle.
En 1999, le magazine The Economist publiait une enquête réalisée auprès de 164 économistes britanniques qui montrait que deux tiers de ces économistes considéraient que la Grande-Bretagne allait aussi adopter l’euro. Fin juin 2016 : non seulement l’euro n’est pas la monnaie des Britanniques mais leur pays a même choisi de quitter l’Union européenne. Les économistes se sont trompés dans leur grande majorité mais qui aurait pu anticiper de tels changements ? D’ailleurs, au moment où l’on apprenait les résultats du référendum, étaient rendues publiques aussi les statistiques du chômage montrant que le taux d’emploi du Royaume-Uni atteignait 77.8 %, le taux le plus élevé depuis 40 ans ! Et le taux de chômage est à son plus bas niveau depuis 20 ans : 4.9 %, deux fois moins élevé qu’en France. Même le taux de criminalité a drastiquement baissé : les violences sur personnes sont deux fois moins élevées qu’au début des années 1990.
À quelques jours du référendum britannique sur le maintien du Royaume-Uni (RU) dans l’Union européenne (UE), qui se tiendra le 23 juin prochain, les électeurs britanniques semblent pencher majoritairement pour le Brexit selon plusieurs sondages, même si le match s’annonce serré. Pourtant, même s’ils pourraient se libérer du fardeau réglementaire et des politiques d’harmonisation fiscale, la sortie du Royaume-Uni de l’UE pourrait avoir des conséquences dramatiques à la fois pour l’économie britannique mais aussi pour l’économie européenne et mondiale : d’ici à 2020, le PIB britannique pourrait être moins élevé de 70 Md€ à 125 Md€, et l’emploi total pourrait être inférieur de 350 000 à 600 000 personnes, en fonction des différents scénarios de sortie étudiés.