Les deux candidats à la présidence des Républicains se sont confiés au sujet de leur corpus culturel et doctrinal. Pas rassurant…
Le Point (8 mai 2025) a eu l’idée d’interroger Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez sur leurs goûts et leurs références culturelles dans le cadre de la bataille pour la Présidence des Républicains. En fait de « grande confrontation », il s’est agi de recueillir séparément leurs confidences. Ce type de questions est très français, car nos hommes politiques, longtemps présentés comme les plus intelligents du monde (aujourd’hui, on n’ose plus guère cette forfanterie), se doivent d’être cultivés, même s’ils ne le sont guère, et de bien le montrer.
Bruno Retailleau avait clamé il y a quelque temps déjà que l’élection ne se jouerait pas tant suivant les programmes, très proches, mais suivant les personnalités. Il ressort de cette fausse confrontation entre les deux candidats un certain malaise sur leur corpus culturel et doctrinal, si tant est qu’il y en ait un, et un malaise autrement plus prononcé s’agissant de Laurent Wauquiez, ce qui à vrai dire ne surprendra personne.
- Quel est le philosophe que vous avez le plus lu ? Hannah Arendt pour Bruno Retailleau ; Kierkegaard pour Laurent Wauquiez, autrement plus chic.
- Le philosophe actuel qui vous inspire le plus ? Pierre Manent, d’un côté ; Marcel Gauchet, de l’autre.
Bruno Retailleau croit bon de citer comme son présent livre de chevet L’Etrange défaite de Marc Bloch, dont la « panthéonisation » a été assez récemment annoncée, mais on oublie de dire de cet ouvrage, aussi connu que peu lu, combien il est contestable dans ses thèses principales avec la mise en cause, entre autres, de la « bourgeoisie » et du « capitalisme » comme causes du désastre français. Le ministre de l’Intérieur cite certes avec faveur plusieurs textes de Benoît XVI, mais il omet de citer sa belle et profonde encyclique Caritas in veritate.
Sur la question du « grand penseur de l’écologie », Bruno Retailleau cite le penseur conservateur Roger Scruton, mais c’est Laurent Wauquiez qui devient franchement inquiétant lorsqu’il déclare : « Hans Jonas, trop souvent détourné par les écologistes idéologues, alors qu’il défend une écologie humaniste et rationnelle ». Nous n’avons pas dû lire les mêmes livres… De même lorsqu’il fait du portrait de Bonaparte par David son « moment stendhalien ». Quant à sa devise de « grand homme », c’est à Richelieu qu’il se réfère ; quant au nom à donner à une rue, « Simone Weil » (à ne pas confondre évidemment avec son homophone Simone Veil…) ; quant à son roman le plus lu, Michel Houellebecq (pas vraiment une référence).
Certaines des réponses des deux candidats sont convenables, d’autres plus que discutables, mais ce qui frappe, c’est l’absence de corpus libéral, tout particulièrement chez Laurent Wauquiez.
5 commentaires
Question importante : Que demander à un homme politique? Qu’avez-vous lu ou qu”allez-vous faire?
La lecture c’est bien car ça inspire mais beaucoup de politiciens se contentent de lire pour avoir réponse à tout et laissent l’action au suivant…
Leur programme devrait pourtant être simple, moins d’immigration, moins d’impôt afin que le travail paie, plus de respect de la famille, de la propriété privée et du bien d’autrui et enfin soutien sans faille à toutes les forces de maintien de l’ordre public. Et évidemment interdiction des ennemis irréductibles de la République à savoir les frères musulmans et les diverses organisations écolo islamo gaucho immigrationno extrémistes.
Avec Wauquiez, on est sur de bien manger;si vous faites parti de ces amis.C’est mille balles le repas payé par nos impôts!!
Dans les moments que nous vivons, pour moi ce qui compte c’est l’efficacité de l’élu; il n’y a plus de temps à perdre. Le sexe des anges ont verra plus tard.
Ce sont des radicaux-socialistes élevés à la mamelle de l’Etat, des fonctionnaires congénitaux en quelque sorte, incultes et cuistres.