Mardi 19 octobre, l’IREF a eu l’opportunité de participer aux 14èmes Rencontres sur le système de santé, qui portaient sur la « stratégie nationale de santé » et les « leviers pour une gestion plus efficiente de notre système de santé ». Nombreux étaient les invités, qu’ils soient députés, représentants d’organisations professionnelles, d’agences gouvernementales, de sociétés privées, de mutuelles, d’associations… Les profils étaient suffisamment variés pour avoir des débats fructueux. Nous avons toutefois ressenti la recherche d’un consensus qui n’a pas permis d’aller très loin dans les débats.
Les constats étaient pourtant justes : une centralisation et un manque d’autonomie des établissements de santé ; une bureaucratisation et une absence d’évaluation des politiques publiques, la détérioration des comptes publics, le déficit abyssal de la Sécurité sociale et le manque d’anticipation de l’État ; le manque de passerelles et de formation continue des professionnels… Mais rares étaient les solutions qui remettaient en cause la doctrine interventionniste. Malgré les échecs de l’État-providence, la députée Agnès Firmin Le Bodo persiste à croire que la santé est une « politique régalienne ». Didier Lepelletier, président du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), a défendu un « système social partagé » (devrait-on dire : collectivisé) de préférence à un système assurantiel, sans apporter plus d’arguments.
En 2024, il n’est plus possible de nier les problèmes auxquels notre système de santé est confronté. C’est la raison pour laquelle Louis Champion, président de la Fédération des prestations de santé à domicile (FEDEPSAD), a insisté sur une approche davantage axée sur l’expérience, qui consiste à évaluer ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. De son côté, Jean-Carles Grelier, député de la Sarthe, a soutenu l’idée selon laquelle il faudrait passer à une politique de l’offre imposée par l’État à une politique plus orientée sur la demande. Il a également appelé à plus d’autonomie pour les établissements de santé qui passent leur temps à répondre aux requêtes de l’administration, y compris pour « repeindre un hôpital en rose ». Lors des questions-réponses avec le public, des professionnels ont suggéré plus de territorialisation, ainsi qu’un retour à une culture de la clinique locale.
Toutes ces idées vont dans le sens d’une décentralisation et d’une libéralisation progressive. Nous regrettons de n’avoir entendu aucune comparaison avec des pays étrangers comme la Norvège, les Pays-Bas ou le Danemark, qui ont introduit plus de concurrence dans leurs systèmes de santé, avec de bons résultats en termes de performance et de qualité du service, ou sur Singapour, qui fait pourtant partie des meilleurs systèmes de santé au monde.