L’ancien président de la LICRA a prétendu que LFI était un « mouvement fasciste » et qu’il y avait un parallèle à faire entre son fondateur et le nazi Goebbels. Stupide, mais révélateur.
Décidément La France Insoumise et son fondateur, Jean-Luc Mélenchon, sont toujours au centre de l’actualité. Le plus souvent, c’est un parlementaire Insoumis qui cause un scandale. Le 8 mai, c’est l’ancien Président de la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme, Alain Jakubowicz, qui a provoqué un esclandre, d’une part, en estimant que l’ouvrage récent sur La France Insoumise, La Meute, racontait « l’histoire d’un mouvement fasciste », d’autre part en voyant, « toutes proportions gardées, un parallèle entre Mélenchon et Goebbels », le ministre de l’Education du peuple et de la Propagande du Reich nazi.
Tollé chez les Insoumis : sur X, Jean-Luc Mélenchon a immédiatement fait part de sa volonté de porter plainte contre notre confrère : « Sa mise en examen sera une invitation à la mesure de la légitime polémique politique publique ». Ses affidés n’ont pas été en reste : la députée européenne Manon Aubry a rappelé le même jour sur X que « les mots ont un sens », tandis que Manuel Bompard, le coordinateur du parti, a parlé d’« outrances infamantes ».
Les Insoumis, leur chef en tête, ne manquent pas de témérité à se plaindre des propos déplacés dont ils sont victimes, eux qui passent leur année à insulter, injurier, diffamer. Mais il y a bien plus important. Ce qui est navrant, c’est l’utilisation déplacée et à tout va des termes « nazi » et « fasciste ». Michel Onfray ne qualifie-t-il pas ainsi depuis des années de fasciste « l’islamo-gauchisme » ? Ne parle-t-il pas de la « fachosphère de gauche » ?
Il faut rappeler, n’en déplaise à certains, que nazisme et fascisme (qui sont au demeurant des idéologies distinctes, le nazisme étant une partitocratie, le fascisme un étatisme poussé à son acmé, entre autres différences) sont morts en 1945. Certes, il existe toujours des imbéciles au sein de quelques groupuscules pour s’en déclarer les héritiers. Mais si l’on doit qualifier idéologiquement les Insoumis en général et Jean-Luc Mélenchon en particulier, « toutes proportions gardées », pourquoi ne pas plutôt faire « un parallèle » avec le communisme ou le gauchisme ? Que l’on sache, Jean-Luc Mélenchon a été formé dans les années 1970 par les trotskistes de l’Organisation communiste internationale, pas par les anciens fascistes ou nazis du Front National de 1972.
Les mots ont effectivement un sens ou du moins ils devraient en avoir un. Citant librement Confucius, Friedrich Hayek écrivait cette phrase profonde : « Quand les mots perdent leur sens, les hommes perdent leur liberté ».
3 commentaires
le député LFI Aymeric Caron a déclaré publiquement sur Twitter que les gens qui ne partagent pas ses idées “n’appartiennent pas à la même espèce humaine”… une rhétorique “biologique” digne d’Himmler… Il est incontestable que Mélenchon plonge ses racines philosophiques dans les macabres doctrines génocidaires marxistes (Staline, Trotsky, Mao, Pol-Pot, etc.) mais que son mouvement agrège des éléments venus d’horizons racistes, antisémites, néopaïens, islamistes, séditieux ou décroissants. Une mouvance mélenchoniste en pleine dérive idéologique.
Vous semblez oublier à votre tour que nazisme et fascisme avaient en commun avec le communisme la religion de l’Homme avec un grand H, de la primauté de l’Etat sur les libertés individuelles fondamentales, du” bien” du Peuple au prix de l’asservissement et du malheur de chacun, en somme que des “valeurs” de gauche. Il ne paraît donc pas incohérent, après 50 ans d’assimilation bien commode du fascisme à tout ce qui vient de la droite, de renvoyer le concept dans la figure de la gauche et de l’extrême gauche qui sont bel et bien “fascisantes”.
Alain Jakubowicz est déjà ‘ l’ancien ‘ président de la LICRA ?