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L’objectif caché de l’industrie du cinéma : inciter les jeunes à fumer

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C’est sous le titre « Quand la pop-culture est au service du lobby du tabac » que l’Alliance contre le tabac (ACT) vient de publier une étude qui dénonce la présence de cigarettes dans les films, les séries et les clips musicaux.

L’ACT nous assure que, dans les années 1970, les industriels du tabac ont fait appel « à des agences de placement de produit pour valoriser la cigarette sur grand écran ». Elle affirme que le cinéma français a été soutenu jusqu’en 2013 par la Seita pour placer ses Gauloises, par exemple dans le film « Amélie Poulain ».

Mais si ces pratiques ont pu exister, elles sont désormais prohibées. Et si, comme l’ACT s’est amusée à le faire, on peut compter 9 minutes de cigarettes à l’écran dans « Asteroid City », 11 minutes dans « L’Amour ouf » ou 14 dans « Anora », il est tout même hasardeux d’y voir la main des cigarettiers. Car qui peut distinguer à l’écran une Gauloise d’une Marlboro, ou une Camel d’une Lucky Strike ? Même les paquets ne permettent plus aujourd’hui de différencier les marques.

L’ACT demande cependant à ce que cette « surreprésentation du tabac dans les films et séries » cesse car elle « nuit aux progrès réalisés dans la lutte contre le tabagisme en particulier chez les jeunes ». En effet, selon l’ACT, 48% des 15-25 ans pensent que la « présence du tabac dans la pop-culture les incite à fumer ». L’association prétend que « le tabagisme dans les films double des risques de commencer à fumer et multiplie par trois le risque de commencer à vapoter ».

Il est dommage que l’ACT ait limité son étude à la cigarette, et ne se soit pas intéressée à tous les placements de produits pour vérifier la solidité de ses hypothèses. Il aurait été intéressant de savoir si le jeune public a eu des envies d’Aston Martin ou de champagne Bollinger en visionnant le dernier James Bond, ou s’il a préféré se jeter sur des succédanés comme la dernière Twingo ou le prosecco.

De même, il aurait été instructif de savoir si les jeunes se sont drogués après avoir regardé « Les Affranchis » ou « Scarface » ; s’ils se sont adonnés au viol après avoir vu « Festen » ou « Une histoire banale » ; si « Ocean’s eleven » et « Public enemies » leur ont donné des envies de braquage. Après avoir vu « Le massacre de Fort Apache » ont-ils subitement eu le désir de tuer des indiens ? Et en visionnant « Dracula » ont-ils voulu sucer du sang ou acheter de l’ail ?

En ce qui me concerne, après avoir vu l’excellent « Ce nouvel an qui n’est jamais arrivé », film qui narre les derniers instants de Ceausescu en 1989 et dans lequel la plupart des personnages fument abondamment comme c’était le cas à l’époque, j’ai eu envie d’un grand bol d’air. Aucunement de m’en griller une. C’est sans doute parce que je ne suis plus jeune.

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16 commentaires

Stephane 17 mai 2025 - 7:31 am

A quel âge a commencé à fumer l’auteur de cet article et pourquoi ? Fume-t’il encore ? Pour ma part : à 16 ans, un an pour devenir accros, 8 ans pour arrêter (la cinquième fois fut la bonne).

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Patrick Coquart 17 mai 2025 - 5:29 pm

Je vais vous décevoir : je n’ai jamais fumé !

Tout comme mon père. Pourtant son père fumait. Pourtant, il a été poussé à fumer lors de son service militaire : l’armée offrait généreusement des cigarettes aux conscrits à l’époque. Comme quoi il est possible de résister à la tentation…

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MIMOSAS 17 mai 2025 - 8:16 am

Puisque seule sa propre petite personne et sa propre expérience compte, alors oui, moi, quand je vois un acteur que j’aime bien, dans un film qui me plaît, fumer sa cigarette, je trouve que ça le rend cool et j’ai envie d’en faire autant.
J’ai aussi envie de l’Aston Martin mais pas les moyens et pas le courage de faire un braquage. Violer ou boire du sang ? On a le droit de chercher des contre-arguments excessifs mais quand on va aussi loin, c’est toute l’argumentation qui s’écroule.
La cigarette n’a aucune utilité dans les films, comme les scènes de sexe d’ailleurs, contrairement à tous les autres exemples cités, donc oui, les combattre relève juste de la logique.
D’ailleurs la « loi Veil » de 1976 a interdit toute publicité pour le tabac à la télévision. Les films ne devraient donc logiquement pas y être projetés.
A l’heure où l’on accuse les jeux vidéo d’être responsables de la violence de certains jeunes ou les « réseaux sociaux » de désinformation, sans preuve, bannir une représentation (fumer c’est normal) dont on sait parfaitement qu’elle incite les jeunes à fumer devrait être une priorité. On sait qu’elle les incite car la majorité d’entre eux commence à fumer par imitation.

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Patrick Coquart 17 mai 2025 - 5:34 pm

Vous approuverez peut-être le député Eric Coquerel qui prétend que les rodéos urbains sont la faute de Tom Cruise et de “Mission impossible” (https://www.lefigaro.fr/flash-actu/rodeos-urbains-l-insoumis-eric-coquerel-denonce-l-influence-de-mission-impossible-la-saga-portee-par-tom-cruise-20250512) !

Et la violence toujours plus présente dans la société, la facilité des Français à manier l’insulte, leur propension à défier la loi, ne viendrait-elle pas du mauvais exemples des parlementaires LFI ?

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MIMOSAS 19 mai 2025 - 5:22 pm

Non je n’approuve pas ce que dit Eric Coquerel, bien au contraire, tout comme je n’approuve pas qu’on dise que les jeux vidéo sont responsables de la montée de la violence des jeunes. Mais curieusement, ceux qui disent ça approuve la présence des cigarettes dans les films…
Ce que je dis, c’est qu’il n’y a absolument aucune justification à la présence d’une cigarette dans un film. Alors, pourquoi s’y trouve-t-elle ?
Contrairement aux cascades dans les Mission Impossible, au sang dans les films de vampires, aux braquages dans les films de braquages !
La société devient en effet de plus en plus violente, mais cela ne vient pas du mauvais exemple des parlementaires LFI car c’est exactement l’inverse : ils sont ainsi pour plaire à leur électorat, qui est, lui, violent. Electorat issu d’une certaine immigration dont on sait parfaitement qu’elle est plus violente que notre population historique. Suffit de voir la population des prisons.

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Mathieu Réau 18 mai 2025 - 5:17 pm

Je m’oppose fermement à toute lutte contre l’apparition de scènes de sexe au cinéma ! Et puis, quoi, encore ?

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MIMOSAS 19 mai 2025 - 5:23 pm

Mdrrrr !

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Dany 17 mai 2025 - 8:29 am

La cigarette dans les films donne une contenance à l’acteur qui sans doute ne sait pas que faire de ses mains. Mais a-t-on remarqué, sans doute dans le même but , qu’il n’y a pas de scène où le personnage n’a pas un verre à la main…c’est le verre de rouge en rentrant chez lui , discussions sur canapé un verre à la main, cocktails au resto…etc…ça n’arrête pas , et peut fort bien donner l’idée de faire pareil…
Quant à la violence, rien qu’à la TV , la majorité des films ne parle que de meurtres …

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Chevalard 17 mai 2025 - 11:36 am

Très d’accord avec vous c’est vraiment pénible pour ne pas dire autres choses
Cela n’incite certainement pas à boire

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Assens 17 mai 2025 - 9:01 am

Bravo pour le style ironique, « à la Feldmann » qui fait mouche.
Continuez. On adore !

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Carol 17 mai 2025 - 9:16 am

C’est ridicule de comparer l’effet de la cigarette au désir de s’acheter une voiture. Le tabac est une addiction et lorsqu’on voit quelqu’un fumer elle génère l’envie par mimétisme de fumer. Il est très clair qu’il y a une propagande du tabac cachée derrière ces séries !
et qu’elle importance si le spectateur veut se donner les moyens de se payer une Ashton ?
Oui, en effet, c’est parce que vous n’êtes plus jeune!

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Patrick Coquart 17 mai 2025 - 5:35 pm

Mais pourquoi la drogue dans les films n’est jamais dénoncée ?

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Val Guillaume 17 mai 2025 - 10:04 am

Bien sûr la “pop culture” (qui est dedans qui est dehors ?) n’est pas “au service” ici du tabac . Mais elle est certainement impliquée , un peu comme un chouf et pas seulement pour le tabac . Les films ont besoin de financement , alors des clopes, des décors , des fringues , des voitures , des portables, des verres de whisky (le nombre de séries où les acteurs picolent à tout va : la série Suits en est un bel exemple) . Pour les marques , les films sont une vitrine, ce sont des influenceurs . Nier l’impact comme vous le faites est risible , surtout pour un libéral … alors selon vous , la pub ça ne marche pas ? le marketing non plus ? Vous niez l’impact sur les jeunes de leurs “idoles” cinématographiques ? Amusez vous à regarder les décors des séries , vous retrouverez le style et les couleurs chez Ikea , hasard certainement .

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Patrick Coquart 17 mai 2025 - 5:39 pm

Comme je l’ai écrit plus haut, il est possible de résister à la tentation. Et comme libéral, je crois au libre arbitre. Je vous renvoie au livre de notre président Jean-Philippe Delsol (https://fr.irefeurope.org/publications/nos-ouvrages/article/civilisation-et-libre-arbitre-par-jean-philippe-delsol/).

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Virgile 17 mai 2025 - 12:29 pm

C’est un excellent exemple de la paranoïa qui sévit de nos jours!

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Mathieu Réau 18 mai 2025 - 5:26 pm

Personnellement, c’est plutôt l’usage de cannabis tel qu’on le voit dans un grand nombre de films français qui me scandalise (et qui ne semble pas heurter l’Alliance contre le tabac ; logique, me direz-vous).
Dans combien de nos films voit-on subitement apparaître à l’écran, d’un obscur recoin du décor comme d’une boîte à malice, un “innocent” petit sac d’herbe que les protagonistes auront tôt fait de se partager goulûment comme si c’était la chose la plus naturelle au monde alors que ça n’a aucune espèce de lien avec l’histoire : j’en suis sincèrement venu à me demander si les dealers ne venaient pas aussi placer leurs produits dans nos films !
Ça me scandalise parce que la plupart des films français touchent des subventions de la part du CNC. Qui concourt, donc, à une banalisation outrancière de l’usage de stupéfiants. Alors qu’il serait si facile de refuser, au contraire, le moindre financement du CNC à tout scénario qui présente ce genre de scènes parfaitement gratuites de consommation d’un produit illicite.
Entendons-nous bien : je parle de scènes vraiment gratuites, sans aucun lien d’aucune sorte avec le reste de l’intrigue, presque en disruption avec cette dernière pour certaines. Je n’envisage pas de lancer une croisade contre la représentation de drogues à l’écran lorsque celle-ci s’avère pertinente. Mais je vois trop, ces derniers temps, de ce genre de scènes où ça ne l’est clairement pas et qui semblent être juste mises là pour dire “eh, fumer un p’tit pétard, c’est cool, non ?”.

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