L’inflation ne profite à personne, sauf à l’État : c’est ce que l’IREF ne cesse de marteler. Certains persistent pourtant à accuser le secteur privé d’en profiter, voire d’en être la cause, à l’instar de Benoît Cœuré, président de l’Autorité de la concurrence. Dans une interview publiée le 17 juin par Le Parisien, il affirme que « l’inflation est en partie due aux profits excessifs des entreprises » qui « profitent de la situation actuelle pour maintenir des prix élevés ».
Heureusement, l’Autorité de la concurrence veille ! Entre 2012 et 2021, le montant annuel moyen des sanctions imposées par cette administration a été de 719,7 millions d’euros, soit plus de 7 milliards d’euros en dix ans. Rien qu’en 2022, les amendes payées par les entreprises étaient de 468 millions d’euros. À entendre M. Cœuré, l’interventionnisme serait rentable pour les contribuables, qui récupéreraient 20 euros sur 1 euro versé à l’Autorité de la concurrence. Deux remarques : tout d’abord, les sommes colossales récoltées par l’État ne leur bénéficient pas nécessairement. Certes, l’administration se targue du fait qu’elles entrent dans le budget général, mais aucune information n’est à ce jour disponible pour vérifier précisément la manière dont sont utilisés les fonds. Ensuite, la hausse des prix pratiquée par les entreprises s’explique non par le fait de tirer profit de la situation inflationniste, mais par un mécanisme économique simple : le prix est un signal de la rareté. Cela vaut en particulier en cas de crise d’approvisionnement, comme nous l’avons vu au plein cœur de la guerre en Ukraine.
L’opération de communication de l’Autorité de la concurrence ne résiste pas à l’analyse des faits : un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) de novembre 2022 rappelait déjà que l’industrie agroalimentaire avait comprimé ses marges et que la grande distribution n’avait pas contribué à la hausse des prix des produits alimentaires, malgré le fait que l’excédent brut d’exploitation (EBE) était en 2022 supérieur de 50 % à celui de 2019. À travers leurs diverses opérations de blocage des prix, les entreprises de la grande distribution en font probablement bien plus pour le pouvoir d’achat des Français que l’administration.
4 commentaires
L’inflation pourrait être due au mémorable « quoi qu’il en coute » et aux parasites qui se sont gavés (dont bon nombre d’entreprises en effet).
Bien à vous
Bonjour Gilles, sans ajouter les choix délétère de la Macronie et des socialistes, tous deux alliés aux verdâtres, concernant l’énergie. La perte de notre supériorité nucléaire, le scandaleux système de l’Arenh: https://climatetverite.net/2022/12/12/les-pays-pronucleaires-doivent-ils-payer-pour-les-pays-antinucleaires/
La France est et a été gouvernée par des traitres à la nation, ils devront rendre des comptes. https://climatetverite.net/2023/05/25/le-projet-de-loi-industrie-verte-la-france-se-tire-une-balle-dans-le-pied/ Merci
C’est un peu dommage de parler d’inflation et de ne pas parler de la politique monétaire accommodante qui a réellement créer celle-ci.
En effet, c’est un choix de ma part, j’ai préféré me concentrer sur les propos de M. Coeuré (nous avons déjà eu l’occasion d’expliquer les causes de l’inflation maintes fois dans d’autres analyses !)