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La taxe carbone aux frontières : une erreur protectionniste

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Nul doute que la guerre en Ukraine met à l’épreuve l’ambition des membres de la COP27 pour réduire leur impact carbone. En particulier celle de l’Union européenne (UE), qui dépend fortement des énergies fossiles. C’est ainsi que le projet de taxe carbone aux frontières a émergé au sein de la Commission européenne l’année dernière. Voté par le Parlement européen en juin, le texte est entré en phase de négociation.

Ce dispositif s’accompagne d’une suppression, en 2032, de la gratuité des quotas carbone pour de nombreux industriels européens – quotas considérés par certains comme des « droits à polluer ». En pratique, la taxe carbone aux frontières s’applique aux importations de l’Union européenne dans cinq secteurs d’activité : électricité, ciment, engrais, acier et aluminium.

L’objectif est double. Tout d’abord, réduire l’importation de produits carbonés – ce que l’UE dénonce comme une « fuite carbone » – et ainsi, respecter l’Accord de Paris pour 2030. Ensuite, lutter contre les délocalisations des industriels européens vers des pays où les coûts de production sont plus faibles, et la réglementation plus souple en termes d’émissions de gaz à effet de serre.

La bureaucratie européenne assomme l’industrie…

Rappelons que les industries européennes sont déjà soumises au système européen d’échange de quotas d’émissions de gaz à effet serre (SEQE), instauré en 2005. Contrairement à la taxe qui consiste à imposer un prix au carbone, le « marché du carbone » fixe une limite d’émissions de gaz à effet de serre à ne pas dépasser – avec des amendes de 100 euros par tonne de CO2 excédentaire. En 2020, ce commerce juteux aurait rapporté près de 19,6 milliards d’euros de bénéfices à l’UE.

Face à la menace bureaucratique de la taxe carbone aux frontières, des entreprises envisagent déjà de relocaliser leur production. En effet, les importateurs de marchandises devront acheter des certificats, dont le prix serait indexé sur celui du CO2 dans le marché du carbone. Les pays exportateurs, quant à eux, devront transmettre les données sur leurs émissions aux importateurs. Autrement, une procédure spécifique sera nécessaire pour appliquer les valeurs par défaut au secteur concerné… Difficile de ne pas craindre qu’un monstre bureaucratique, complexe et imprévisible, soit en train de s’installer.

… et détériore le pouvoir d’achat au nom de l’écologie

Certes, la taxe carbone aux frontières aura peut-être pour effet d’augmenter les profits de quelques industries européennes, puisque leurs concurrents étrangers paieront désormais une taxe semblable à la leur. Mais en majorant le coût des produits importés (biens de consommation, automobiles, machines), elle ne profitera nullement aux consommateurs. Une telle taxe risque plutôt de renforcer la spirale inflationniste, et d’impacter négativement le pouvoir d’achat des Européens. Comme toujours, ce n’est pas tant la concurrence étrangère, mais les consommateurs finaux qui payent le prix du protectionnisme.

Au-delà du protectionnisme, l’UE ne cesse de ruiner les citoyens européens au nom de l’écologie. Nous pouvons citer la fin de vente des véhicules thermiques neufs dès 2035, l’European Green Deal et son obligation de consacrer au moins un quart des terres au bio, ou encore le plan Repower EU qui prévoit une consommation d’énergie réduite de 13 % d’ici 2030. Certaines de ces politiques ont été expérimentées dans des pays comme le Sri-Lanka ou les Pays-Bas, avec des conséquences désastreuses pour les populations.

Une politique nocive pour la compétitivité de l’UE

Alors que son objectif était de devenir « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde » en 2000, l’UE s’éloigne de son projet européen originel – à savoir lever les barrières qui s’opposent à l’exercice de nos libertés et à la prospérité. Malheureusement, les avertissements de Margaret Thatcher, ancienne Première ministre britannique, ou de Vàclav Klaus, ancien président tchèque, se sont avérés prophétiques. L’UE est désormais semblable à un supra-État avec sa bureaucratie, ses lois et ses règlements… au détriment de l’innovation et de la concurrence. 

Aujourd’hui, nous en payons le prix. Si les entreprises affichant les plus fortes capitalisations sont en très grande majorité américaines, ce n’est pas le fruit du hasard. Lorsque l’on regarde de plus près, la tendance est plutôt inquiétante : la part d’entreprises européennes se réduit au profit des entreprises américaines et asiatiques. C’est ainsi que les GAFAM sont devenus les cibles préférées des bureaucrates européens, avides de taxes et de contraintes réglementaires.

Au début du XXIe siècle, 41 des 100 plus grandes entreprises étaient européennes. Aujourd’hui, elles ne sont plus que 15.

En définitive, la taxe carbone aux frontières s’inscrit dans la continuité des politiques écologistes qui détériorent le pouvoir d’achat des consommateurs – déjà sujets à des taux d’inflation inédits au sein de l’UE – et assomme l’industrie européenne de nouvelles normes. Ni le protectionnisme, ni la planification écologique ne protègent la planète. Seule une accélération de la recherche et des innovations dans le domaine énergétique y parviendra. 

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16 commentaires

JR 21 novembre 2022 - 9:15

Bonjour, indépendamment du bien-fondé ou non d’une taxe Carbone ou d’une taxe quelconque, tout d’abord les taxes sont rarement la solution. D’autre part, le Carbone colle décidemment à la peau des politiciens Européens et Français. Qu’est-ce que cela doit rapporter…
Dans l’yhopthèse ou il serait nécessaire d’inventer encore une nouvelle taxe, pourquoi la nommer taxe Carbone ? Le Carbone ne doit en aucun cas interférer dans l’économie. On se fiche royalement du Carbone, du moment qu’on n’en manque surtout pas.
Ces verts sont insupportables, UVD. Leyen ferait bien de faire comme N. Pelosi, de dégager le plancher, ce sont des parasites qui soutiennent l’escroquerie carbo-climatique en bande organisée et nuisent à la réindustrialisation de la France en déclin :
https://climatetverite.net/2022/11/21/la-pulsion-totalitaire-des-verts/ Merci. Bien à vous

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Penin 22 novembre 2022 - 9:48

Totalement d’accord avec vous. Cette dictature verte et carbonée, voire GIECquée, est insupportable et nous mène à la ruine

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Laurent46 22 novembre 2022 - 7:36

Le rôle des parlementaires n’est plus que pour faire des TAXES et des Contraintes. Faut-il encore aller votre pour ce genre de structure mafieuse qui n’a de raison que leur porte feuille et qui méprise la population ?

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Dupond 22 novembre 2022 - 8:47

Constater les énormes dégâts de la bureaucratie de l’UE et en même être vouloir toujours plus d »UE lors des élections est incompatible. Les citoyens sont intoxiqués par toutes ces manipulations médiatiques et associatives.
La lutte contre le co2 est une superbe escroquerie politique

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JR 22 novembre 2022 - 2:42

Bonjour Dupond, pour être en lien direct avec des parlementaires, effectivement, il n’est question que d’allouer ou non un budget et ceci ou cela ou de voter une nouvelle taxe, un nouvel impôt ou une interdiction quelconque. La politique au sens noble du terme a disparu depuis bien longtemps, c’est pour cela que notre pays est en déclin et que nous assistons au déclassement des Français.
Sur le registre du fameux et juteux gaz rare et indispensable sur terre, présent à 0,04 %; le C02 , après une période de doute il y a vingt ans, cette fois ci, la supercherie est démasquée et régulièrement dénoncée.
Des bandes parfaitement organisées sont identifiées, mais continuent d’agir en toute impunité, pire, elles sont encouragées par des gouvernants peu scrupuleux. Il ne reste plus qu’à rendre la justice. Récemment, encore un scientifique accepte de se confier, Steven E. Koonin, ancien conseillé d’Obama, physicien théoricien américain et ancien directeur du Center for Urban Science and Progress de l’Université de New York.
Rendons grace à Steven Koonin, ainsi qu’aux innombrables repentis carbo-climatique.
En 2010, Claude Allègre (pourtant socialiste et enseignant) dans son ouvrage « l’imposture climatique ou la fausse écologie  » alertait déjà sur la dérive religieuse et mensongère de ce faux théorème imposé par Maurice Strong et ses complices.
Rappelons que Maurice Strong était membre fondateur du Giec, organisation Onusienne tentant d’imposer une gouvernance mondiale chère à Attali, Schwab, Uvd. Leyen et autres illuminés de cet acabit, tous possédés par le démon et ayant pour idole le rôle du « Spectre » dans James Bond.
Le réchauffement climatique est une escroquerie ! Purement & simplement.
https://www.youtube.com/watch?v=r4ZPETbKeNY&feature=emb_logo
Merci. Bien à vous

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Stioui 22 novembre 2022 - 9:01

L’iref a raison de tirer à boulets rouges contre les crypto monnaies, qui sont l’une des grandes escroqueries du temps présent, mais, de grâce, que ses collaborateurs évitent d’indiquer dans leur signature et CV leurs activités passées dans ce domaine ! Question de crédibilité !

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Obeguyx 22 novembre 2022 - 11:19

Il n’y a pas erreur, mais tromperie et dans tout pays dit démocratique cela se poursuit. Mais pas en Occident, vous savez cet « Occident » qui détient LA vérité … Cet « Occident » qui est à la botte d’associations malfaisantes, nuisibles et sans mandat du peuple … Je ne reconnais plus rien à ces pseudos démocrates qui ont de plus en plus de réflexes de dictateurs à tendances bolcheviques.

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Dudufe 22 novembre 2022 - 11:21

Le pire étant qu’aux plus hauts sommets de l’État y compris ,hélas, Macron,tout le monde marche dans la combine. Si les verts utilisaient leurs idées pour la bonne cause on serait bien en France!
Comment peut-on tolérer et encourager un tel parti comme EELV ,entre autre, si néfaste pour notre pays.

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JR 22 novembre 2022 - 3:31

Bonjour Dudufe, les pseudo-écolos sont un fléau pour notre humanité et pour notre pays (oh, vilain mot…) après le communisme et le nazisme. D’autant plus qu’on ne va rayer la France de la carte du globe, bien que la doctrine pseudo-écolo incite notre jeunesse au suicide collectif. https://static.climato-realistes.fr/2021/01/FicheACR9-1.pdf Merci. Bien à vous

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orldiabolo 22 novembre 2022 - 2:34

Et dire que la responsabilité du CO2 sur le climat n’est qu’une hypothèse encore loin d’être scientifiquement démontrée !..

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JR 22 novembre 2022 - 3:23

Bonjour Orldiabolo, tout à fait : https://static.climato-realistes.fr/2021/01/FicheACR10-1.pdf Merci. Bien à vous

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Astérix 24 novembre 2022 - 8:47

Tout à fait d’accord. Il s’agit d’une gigantesque escroquerie tout comme le reste. Mais quand les français vont-ils accepter de reprendre leur liberté en quittant l’Europe, l’euro et en virant M. Macron, son gouvernement et les députés de la « majorité » ???

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JR 25 novembre 2022 - 9:09

Bonjour Astérix, et la France a fait ce qu’il fallait pour obtenir à un excellent niveau: https://static.climato-realistes.fr/2021/01/FicheACR9-1.pdf Il ne sert à rien de supprimer l’héxagone du globe, sauf si les ONG « dites » verts, mais en réalité verdâtres ou vert-de-gris travaillent pour des puissances étrangères. Merci. Bien à vous

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Astérix 10 décembre 2022 - 9:06

Si, si JR, il faut que l’hexagone retrouve son indépendance et sa liberté de décider sans ces crétins de la commission européenne non élue et sans les ordres imbéciles de Madame Van der La hyène….! Merci, bien à vous.

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JR 27 novembre 2022 - 8:20

Bonjour, plutôt que de vouloir prendre de l’argent dans la poche des autres, les Macronistes feraient mieux d’éviter de gaspiller nos impôts et taxes et ce n’est pas une paille : https://mythesmanciesetmathematiques.wordpress.com/2022/11/27/pas-assez-de-renouvelable-500-millions-damende/comment-page-1/#comment-33563 Merci. Bien à vous

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