Les analystes s’attendaient à ce que la candidate Kamala Harris choisisse comme colistier Joseph Shapiro, le très populaire gouverneur de Pennsylvanie, un État clé pour l’élection présidentielle de novembre prochain. Mais Shapiro est juif et il a été la cible d’une violente campagne menée par l’aile très à gauche du camp démocrate. Kamala Harris a donc élu Tim Walz, le gouverneur du Minnesota, qui était le favori des « progressistes ». C’est un choix risqué, comme l’écrit le Wall Street Journal. Depuis qu’il est arrivé à sa tête en 2019, M. Walz, 60 ans, a fait basculer son Etat nettement vers la gauche. Comme le gouverneur de Californie Gavin Newsom, il a augmenté les impôts, si bien que le Minnesota a maintenant le cinquième taux d’imposition sur le revenu le plus élevé aux Etats-Unis. Il a aussi ajouté une surtaxe de 1 % sur les revenus nets d’investissement supérieurs à 1 million de dollars, tout en réduisant les déductions. Le Minnesota est l’un des rares États à prélever encore un « impôt sur la mort » (death tax), c’est-à -dire sur les successions,  jusqu’à 16 % en plus du taux fédéral de 40 %. Dans la même veine progressiste, c’est grâce à lui qu’environ 81 000 immigrants illégaux ont pu obtenir un permis de conduire, ainsi qu’une assurance maladie ; il a financé le « programme North Star Promise », qui offre des études supérieures gratuites aux étudiants dont le revenu familial est inférieur à 80 000 dollars, y compris aux immigrants illégaux ; il a créé un système étatique de congés payés familiaux et médicaux, plafonnés à 20 semaines par an et financés par une taxe salariale de 0,88 % ; il a obligé les services publics à s’organiser pour produire 80 % d’électricité sans carbone d’ici 2030 et 100 % d’ici 2040. Walz est un fervent partisan de « l’action climatique » et subventionne les véhicules électriques et exige que les nouveaux bâtiments, commerciaux ou familiaux, soient dotés d’une borne de recharge, ou tout au moins puissent en disposer à proximité. Il a aussi adopté l’une des lois les plus permissives du pays en matière d’avortement, qui n’impose pratiquement aucune limite. Enfin, il a déclaré le Minnesota « refuge trans ».
En choisissant Tim Walz, Kamala Harris a montré clairement ce qu’elle voulait pour l’Amérique.
4 commentaires
L’Amérique de Kamara Harris dévoile ce que devient et deviendra le monde occidental. On peut alors comprendre pourquoi certains pays se réjouissent de cette évolution.
J’espère que l’Amérique saura se reprendre avant qu’il ne soit trop tard !
Donc, si KH est élue, la politique des États-Unis rejoindrait plusieurs orientations suicidaires déjà prises par l’UE. Cross the fingers…
Pour comprendre les Américains, il faut être attentif au sens des qualificatifs politiques qui ne sont pas les mêmes qu’en France. Le « gauchisme » exposé dans cet article serait de centre-gauche en France, et non pas de l’extrême gauche, comme le montrent d’ailleurs les exemples exposés. On est dans le réformisme plutôt que dans le révolutionnaire.
Bien sûr, ce n’est pas du libéralisme au sens français. D’ailleurs « libéral » (tout court) aux États-Unis signifie « de gauche »
C’est bien du gauchisme et même du wokisme chez Harris et son acolyte…