Institut de Recherches Economiques et Fiscales

Faire un don

Nos ressources proviennent uniquement des dons privés !

anglais
Accueil » La neutralité de l’Ukraine est une utopie dangereuse pour elle et pas seulement

La neutralité de l’Ukraine est une utopie dangereuse pour elle et pas seulement

par
147 vues

Il était question, avant l’invasion, que l’Ukraine puisse être un pays neutre. C’était surtout la demande de Poutine et même certains leaders occidentaux semblaient être d’accord. Pour le Kremlin, cette neutralité signifiait que l’Ukraine, évidemment, ait un exécutif qui accepte les diktats de Moscou. Comme l’URSS avant, la Russie d’aujourd’hui ne peut pas avoir d’alliés. Elle a des vassaux qui n’ont que le droit de  la suivre et de lui obéir. L’Ukraine n’est pas la Suisse, un pays entouré de voisins pacifiques, riches et prospères. Elle a comme voisins la Biélorussie et, surtout, la Russie. Elle est à côté d’un empire qui ne cesse de vivre de son expansionnisme. La Russie ne se contenterait pas de rencontres amicales entre les chefs d’Etat et de relations économiques. Elle demanderait de plus en plus et tout changement qui ne serait en sa faveur provoquerait l’envie d’intervenir. Cela a été le cas pour les pays baltes, les pays de l’Est et même la Finlande en 1939. Après la Seconde Guerre mondiale, Moscou a autorisé la Finlande à conserver sa démocratie et son économie de marché à l’occidentale en échange d’un engagement implicite mais inviolable de ne pas rejoindre l’OTAN ou les organismes économiques et politiques occidentaux. Ce n’est pas un hasard si la Finlande n’est entrée dans l’Union européenne qu’après la chute de l’Union soviétique. Mais les relations entre la Finlande et l’Union soviétique pendant la guerre froide différaient énormément de celles qui existent entre l’Ukraine et la Russie de Poutine aujourd’hui.

L’Ukraine est infiniment plus importante pour la Russie que la Finlande ne l’était pour l’Union soviétique. Elle est au cœur à la fois de l’identité nationale de la Russie et des impératifs politiques de la survie du régime de Poutine. Helsinki n’est pas Kiev, que Poutine considère comme le « berceau du christianisme russe et la mère des villes russes ». Poutine n’a pas besoin d’une Ukraine « neutre » ; il a besoin d’une Ukraine soumise. C’est le but de sa guerre beaucoup plus que son souci d’éloigner  une menace imaginaire de l’OTAN. Et l’Ukraine pourrait n’être qu’un domino après la chute duquel la Russie voudrait en faire tomber d’autres. C’est pourquoi, l’Occident doit tout faire pour l’aider à repousser cette invasion.

Abonnez-vous à la Lettre des libertés !

Vous pouvez aussi aimer

Laissez un commentaire

2 commentaires

Daniel 1945 18 avril 2022 - 7:12

l’Ukraine comprend, mais trop tard, qu’elle a eu tort de renoncer à son armement nucléaire.

Répondre
Obeguyx 19 avril 2022 - 9:43

Drôle de conception de la neutralité pour quelqu’un qui affirme que les traités sont faits pour être respectés ?

Répondre