François Perret est un haut fonctionnaire détaché et directeur général de Pacte PME, une association dont le but est de « faire grandir les PME françaises » (il ne faut donc pas le confondre avec le célèbre chef pâtissier du même nom). Dans une interview accordée à la revue des anciens Sciences po, Emile, il explique ses propositions pour augmenter les salaires en France. Nous avons trouvé ses réponses symptomatiques de l’état d’esprit de nos hauts fonctionnaires : ils savent mieux que les entrepreneurs et les chefs d’entreprise ce dont l’économie, les salaries et l’entreprise auraient besoin. Il soutient d’abord que « pour augmenter les salaires, il y a urgence à créer une économie plus innovante ». D’abord, il n’est pas évident de décider la création d’une « économie innovante ». Elle l’est grâce aux entrepreneurs, au marché et aux consommateurs. Tout ce qui paraît innovant, ne l’est pas forcément. Ensuite, c’est surtout le plein emploi et la croissance économique qui font augmenter les salaires. La pénurie de main-d’œuvre aux Etats-Unis (et dans d’autres pays) par exemple a très fortement fait augmenter les salaires dans tous les secteurs d’activité, y compris dans ceux des loisirs et de la restauration.
François Perret veut proposer un « nouveau modèle, un nouveau capitalisme à visage plus humain, efficace économiquement et vertueux socialement. » Pour lui, il faut « soutenir prioritairement les rémunérations de ceux qui vont structurellement contribuer à la relance de l’innovation et des gains de productivité. J’identifie deux cibles prioritaires : les enseignants et les chercheurs. » Il ne se rend pas compte que c’est peut-être le statut public du chercheur français qui est la cause du retard de notre pays dans l’innovation. Il suffit de regarder les autres pays plus innovants et où les chercheurs sont des employés comme ceux du privé. Ensuite ? cela va de soi, il faut punir les entreprises : « Les entreprises qui parviennent à dégager des marges et seraient moins touchées que d’autres par les conséquences de la crise en Ukraine doivent montrer la voie en élevant la rémunération de leurs collaborateurs. » Donc, gare aux chefs d’entreprise qui obtiennent de bons résultats !
Ce n’est pas à l’Etat d’augmenter les salaires, de décréter l’innovation, ou de dire aux entreprises comment elles doivent se comporter. La France a plus besoin de transparence que de règlementations, de liberté que d’obligations. A force de décider à leur place, les hauts fonctionnaires font fuir les entrepreneurs.
La leçon étatique d’un haut fonctionnaire sur les entreprises et les salaires
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5 commentaires
Bravo, mais pour être entendu il faut paraître dans les medias et surtout à la TV aux heures de pointes
Un professeur de lettres bombardé « Sauveur des PME », alors là il fallait oser, mais il est vrai qu’un professionnel des entreprises n’aurait pas été conforme à l’esprit « pantouflard » de ce pseudo haut-fonctionnaire.
Tant que l’on n’est pas passé par la case « créateur d’entreprise », on ne connait rien. Un fonctionnaire, qui ne connait qu’un budget, ne sait pas ce qu’est un chiffre d’affaires, et n’imagine pas la notion de marché, encore moins une marge (d’exploitation ….), ou un résultat. Le fonctionnaire ne connait que ce qu’il a appris à l’école : des théories sans application…. Les « grands patrons » nommés , malgré toutes leurs compétences ne connaitrons jamais la vie des commerçants ou artisans qui doivent faire face à la réalité. La « machine » étatique occulte la réalité de l’économie réelle et empêche les choix adaptés.
Et c’est le coût de ce fonctionnaire et de sa cohorte de collègues qui fait que l’entreprise a moins les moyens que sa concurrente étrangère d’augmenter les salaires.
C’est tout de même extraordinaire qu’un fonctionnaire fût il qualifié de haut, un fonctionnaire dis-je qui ne connaît strictement rien à la gestion d’une entreprise se permette d’émettre des avis sur l’innovation, le développement, les rémunérations… On voit bien que ces gens n’ont aucune notion de la rentabilité. J’ai le souvenir d’un inspecteur des finances, un certain J.M.M. qui s’était mis en tête de diriger une grande entreprise, on a pu voir où il l’avait menée…