La guerre en Ukraine est un nouveau prétexte pour les négationnistes de gauche. En Vendée, un collectif d’enseignants syndiqués à Sud Éducation et à la CGT Education, soutenus par la fédération anarchiste de Vendée et l’antenne locale du lobby Attac, veulent débaptiser le collège Alexandre Soljenitsyne d’Aizenay au profit du communiste libertaire ukrainien Voline. Selon le collectif d’extrême-gauche, « Soljenitsyne était certes écrivain de talent, mais c’était aussi une personnalité proche de Poutine, malgré l’opposition de leurs engagements durant l’époque de l’URSS […] Peu avare de compliments envers le dictateur russe qui lui décerna le prix d’État, Soljenitsyne partageait avec lui sa vision de l’unité de la Russie (donc l’annexion de l’Ukraine), un patriotisme aveugle et une fascination pour les régimes autoritaires. ».
Ce texte issu de la pétition est tout simplement révisionniste. Il passe à côté du fait que Soljenitsyne s’est battu ardemment contre le régime totalitaire communiste de l’URSS et pour la liberté. C’est d’ailleurs le propos du vice-président du conseil départemental de la Vendée Guillaume Jean. La guerre en Ukraine ne semble être qu’un prétexte pour ce groupe de professeurs aux sympathies communistes de réécrire l’histoire.
D’ailleurs, s’il est vrai qu’Alexandre Soljenitsyne (né d’un père russe et d’une mère d’origine ukrainienne) était pour une Russie forte et considérait les Ukrainiens et les Russes comme un même peuple (il parlait de cruel partage si les ukrainiens décidaient de se détacher de la Russie), il écrivait dans son ouvrage Comment réaménager notre Russie, réflexions dans la mesure de mes forces (Fayard, 1990) que « si le peuple ukrainien désirait effectivement se détacher de nous, nul n’aurait le droit de le retenir de force. ». Dans ce même livre, il répondait, avec de l’avance, à la politique impérialiste de Poutine par ces mots : « Conserver un grand empire signifie conduire notre propre peuple à la mort. A quoi sert cet alliage hétéroclite ? A faire perdre aux Russes leur identité irremplaçable ? Nous ne devons pas chercher à nous étendre large, mais à conserver clair notre esprit national dans le territoire qui nous restera. » Malgré des rencontres privées entre lui et Poutine, il accusa la politique impérialiste du président russe « d’épuiser à l’extérieur les forces vives de la nation et reprocha à son nationalisme de détourner les Russes des vrais enjeux de leur avenir. ». De même, il réalisa que la nomenklatura était encore en place, changeant simplement d’idéologie : le plan politique était verrouillé par Eltsine puis par Poutine selon l’écrivain.
Ainsi, ces professeurs révisionnistes, tout comme Vladimir Poutine lui-même, devraient relire l’œuvre de ce combattant pour la liberté.
2 commentaires
Lorsqu’on a plus d’arguments, on dit n’importe quoi ou alors on traite l’autre de fasciste. Laissons ces groupuscules faire dans l’agitation débile. Entre parenthèse, j’aime bien la prétention de « communiste libertaire ». Certains devraient bien relire PJ Proudhon. Si parmi ces individus il y a des profs, je plains les élèves et surtout je crains pour leur avenir.
Il est assez curieux de remarquer que les communistes sont toujours en retard d’au moins un train. Au début de la seconde guerre mondiale ils parlaient respectueusement de « monsieur Hitler » et envisageaient de se coucher devant lui (Thorez a déserté la caserne) jusqu’à ce que l’Adolf envahisse la Russie. Soudain ils sont devenus résistants avec les FFI vénérant Staline, un autre boucher qui a envoyé des millions de personnes dont Soljenitsyne (qui écrivit entre autres « Une journée d’Ivan Denissovitch »).Nos communistes dirigés par Marchais après Thorez ont défendu bec et ongles ce régime soviétique pourri jusqu’à ce que l’URSS meure et voici qu’ils se sont retrouvés orphelins.
Voilà qu’aujourd’hui ils ont trouvé un nouveau dada dont je me demande où il va les mener.
Quant à « communiste-libertaire », je suggère à ces arriérés de le donner comme exemple d’oxymore à leurs élèves en espérant qu’ils ne leur bourrent pas trop le crâne avec des leçons d’Histoire remaniées à leur idée dont on imagine ce qu’elle vaut.
Et puis qu’ils laissent au fronton de leur collège le nom d’Alexandre Soljenitsyne qui ne mérite pas leur vindicte.