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Lutte des classes : le cancer du syndicalisme français

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Le 10 novembre, la CGT invite de nouveau à faire grève. Le syndicat se greffe à une journée de blocage prévue depuis octobre par l’intersyndicale des conducteurs de la RATP. L’objectif est on ne peut plus clair : « zéro métro, zéro RER ».

Le syndicat réclame une augmentation du Smic, une indexation de tous les salaires sur l’inflation, ainsi qu’une revalorisation du point d’indice des fonctionnaires. La grève du 27 octobre n’ayant pas mobilisé grand monde (15000 personnes dans toute la France selon la police, la CGT est restée muette sur le chiffre), il faut « imposer un rapport de force ».

Alors que le taux de syndicalisation est aujourd’hui le plus faible de l’histoire de France – près de 7% des salariés -, la CGT teste son pouvoir de nuisance. En perte de vitesse, son nombre d’adhérents est passé de plus de 5,8 millions en 1946 à moins de 660 000 en 2017. Depuis 2018, elle se fait même détrôner par la CFDT. Lors des blocages des raffineries, cette dernière était la seule à être parvenue à un compromis avec la direction de TotalEnergies. La CGT ayant, quant à elle, préféré quitter la table des négociations.

Aujourd’hui, la Confédération générale du travail bloque les transports franciliens. Cette attitude est symptomatique du cancer qui gangrène le syndicalisme français. Cette passion du conflit et ce refus du compromis déteignent face à nos voisins européens. À ce titre, le nombre moyen de jours de travail perdus à cause des grèves s’élève à 1 en Suisse, 7 en Allemagne, 24 au Royaume-Uni… et 123 en France.

Un record qui s’explique largement par une spécificité culturelle : le syndicalisme français est empreint de culture marxiste. Au cœur de la doctrine cégétiste, la lutte des classes essentialise les individus, et fait fi du caractère intrinsèquement coopératif de la vie économique. Dans cette optique, le « dialogue social » n’est plus qu’un monologue qui ne débouche sur rien – à part le blocage de milliers de travailleurs avec une bonne conscience qui fait frémir.

Et si les syndicats vivaient de leurs cotisations, et non des fonds de la collectivité – comme le font les entreprises avec leurs clients ?

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2 commentaires

Serge GRASS 11 novembre 2022 - 6:14

Il faut préciser que lors des grèves les représentants syndicaux sont en général en « délégation », c’est à dire qu’ils perçoivent leur salaire et ce, à l’insu des salariers qui eux perdent le leur.

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Obeguyx 11 novembre 2022 - 9:59

Il ne reste plus que 3 classes en France aujourd’hui : la classe politique; la classe syndicale et le reste de la population qui regarde les 2 premières classes citées dépouiller le reste de la Nation. Et on peut remarquer que TOUS les moyens sont bons pour ces 2 classes afin de ne rien céder de leurs pantagruéliques privilèges !!!

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