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François Bayrou veut obliger les médecins à faire des consultations en zones rurales

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Face aux déserts médicaux, particularité bien française conséquence du numerus clausus de 1973, un rationnement d’inspiration quasi soviétique du nombre de médecins formés chaque année, quel meilleur remède qu’une autre mesure soviétique ? A savoir obliger les médecins libéraux, considérés comme des fonctionnaires (il est vrai que bien souvent la majorité de leurs revenus sont financés par la Sécu), à tenir des consultations, jusqu’à deux jours par mois, dans les zones prioritaires du territoire national.

C’est ce qu’a préconisé le Premier ministre, vendredi, à l’occasion d’un déplacement dans le Cantal. « Chaque médecin généraliste ou spécialiste qui exerce dans un territoire bien pourvu devra consacrer un ou deux jours par mois à des consultations dans les zones qui sont les plus en difficulté ».

Près de 30 millions de consultations par an seraient ainsi réorientées. Cette mesure concernerait tous les médecins, qui pourront se faire remplacer dans leur cabinet principal. “Il y aura des contreparties financières”, “a contrario, les médecins qui refuseraient se verront pénalisés”, a-t-il été précisé.

Le chef du gouvernement n’a pas précisé quelle usine à gaz pourrait gérer cela, à savoir la répartition des médecins ainsi « punis » (pas certains qu’ils mettent tout leur cœur à l’ouvrage s’ils se sentent brimés par un déplacement forcé), leur remplacement, les frais d’installation temporaire…  Sans oublier que les patients de désert médicaux consultant un médecin présent deux jours par mois pourront se dire, certes, que c’est mieux que rien, mais auront du mal à établir une relation de confiance sur longue durée. Sans méconnaître le risque de dissuader des jeunes de choisir la carrière de médecin, ou de les pousser à partir à l’étranger.

Cette contrainte est présentée comme un substitut à la “fin de la liberté d’installation” des médecins, mesure induite dans une proposition de loi trans-partisane dont l’article phare a été adopté contre l’avis du gouvernement début avril par l’Assemblée nationale, avant l’examen de la suite du texte prévu début mai. Ce texte provoque la colère des médecins libéraux, étudiants en médecine, internes et jeunes médecins, pour qui ce projet “mettra à mal l’attractivité de la médecine libérale, aujourd’hui le premier rempart du système de santé”. En 2024, 6 millions de Français n’avaient pas de médecin traitant. “Des pathologies qui pourraient être traitées rapidement, perdurent ou s’aggravent, faute d’avoir été soignées à temps”, a regretté le Premier ministre.

Le cœur du problème semble bien être la conséquence très néfaste du numérus clausus instauré il y a un demi-siècle au motif que la Sécu ferait des économies s’il y avait moins de médecins (malgré un nombre de patients augmentant et vieillissant ?) ; la pénurie de médecins permet à ces derniers de faire la fine bouche et d’éviter les zones rurales. Seule solution rationnelle et humaniste, augmenter rapidement le nombre de médecins formés. Le plan du Premier ministre comporte d’ailleurs un volet en ce sens, mais sans grands détails.

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16 commentaires

brajus 26 avril 2025 - 7:44 am

LA FRANCE A TJ PRISE DES DECISIONS RETROS…..DONC ….SOYONS DE BONS CONS EGORGES

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louis 26 avril 2025 - 8:17 am

encore une des petites fiches secrétes de bayrou ! que le pen vote la censure et au revoir ce gouvernement de tartuffe

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PHILIPPE 26 avril 2025 - 8:32 am

François Bayrou marche sur sa tête ! Sa folle proposition est un parangon d’abruti.

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Jojo 26 avril 2025 - 8:41 am

Ne tombez surtout pas malade juste après les 2 jours, le docteur ne revient que dans un mois. Mourrez tranquillement, ça arrangera la Sécu.

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Desreumaux 26 avril 2025 - 8:57 am

Les enseignants du public sont bien mutés dans des zones qu’ils n’apprécient pourtant pas toujours et pourquoi pas les médecins à la fin de leurs études ! Ne sont-ils pas rémunérés indirectement par la Sécurité sociale ???? Une période de 5 ans par exemple !

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Boutté 26 avril 2025 - 9:18 am

Cela fait beau temps que la Médecine n’est plus en rien libérale ; la Pharmacie non plus , de l’Officine jusqu’à l’usine de production “délocalisée”. Pour l’instant l’Art Vétérinaire reste une “butte témoin” de référence.

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Quillivic 26 avril 2025 - 10:10 am

Comme d’habitude , cela va finir avec une taxation déguisée punitive , de toutes façons ils ne savent faire que ça … pitoyable

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Picot 26 avril 2025 - 10:58 am

Nos “élites”qui ont créé les problèmes depuis des décennies, en disant que moins il y aurait de médecins moins il y aurait de dépenses de santé, ce qui est d’une stupidité remarquable, et en organisant donc la pénurie de soignants, ne sauraient aucunement résoudre le désordre qu’ils ont eux même mis en place. Cette solution imbécile et inapplicable, proposée par des gens qui n’y connaissent manifestement rien, ne changera pas la donnée principale : il n’y a plus assez de médecins. A qui la faute?

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Jacques Peter 26 avril 2025 - 12:04 pm

Et pourquoi pas un peu de liberté? Si le prix des consultations était libre, il augmenterait dans les déserts médicaux faute de concurrence, attirant de jeunes médecins.

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mc2 26 avril 2025 - 12:56 pm

En France les études de médecine sont “gratuites” c’est à dire payées par moi entre autres contribuables.
Je ne trouverais pas extravagant que le nouveau docteur en médecine ait le choix, comme d’autres diplômés de formations publiques gratuites, entre travailer quelques années sous les ordres de l’état ou rembourser le coût de sa formation, à l’aide de prêt éventuellement.

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pierre-georges thomas 27 avril 2025 - 10:27 am

vous avez raison mais comme en france TOUTES les etudes sont payees par le contribuable, les juristes devraient donc servir par exemple entant que secretaire de mairie rurale mettons 5 ans tous les licencies de lettres devraient etre prof des ecoles 5 ans etc; de plus si les etudes sont “gratuites” il ne faut pas oublier que les etudiants en medecine sont aussi de service dans les hopitaux avec de shoraires bien loin des 35 heures payes au lance pierre (car etudiant et pas salarie) donc en tant qu’etudiant hospitalier puis interne les eleves medecins remboursent un egrand epartie de leur etudes en etant sous payes avec des horaires parfois de 40/50 heures par semaines parfois avec deux gardes de nuit (et parfois meme consecutives ce qui est contraire a la loi) et en meme temps il faut preparer les examens, a mon epoque il m’est arrive de devoir louper la presence a un examen car pas d’etudiant pour me remplacer dans mon service (et donc devoir passer la session de rattrapage de septembre!!)! c’est aussi cela les etrudes de medecine

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Picot 27 avril 2025 - 6:44 pm

Ah oui? Cela n’existe pas, sauf erreur de ma part, chez les étudiants en droit ou autres disciplines. Alors pourquoi seulement les médecins? De plus vous semblez ignorer que les étudiants en médecine travaillent déjà dans les hôpitaux pendant leurs études, avant d’avoir leur diplôme.

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ARB 27 avril 2025 - 1:17 pm

Je suis surpris que personne n’ai eu encore l’idée évidente de déclarer la maladie ‘ennemie du genre humain’ et, en tant que telle, anticonstitutionnelle…
ARB

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Bouchon Deliège 28 avril 2025 - 1:18 pm

juste rappeler à vos mémoires peut-être, je dis bien peut-être, défaillantes que le président de la République en1973 s’appelait Georges Pompidou. Je n’avais pas encore entendu dire par les historiens ( mais je suis très très très loin de les connaître tous…..), ni par l’homme de la rue, que Pompidou était un p……de communiste ayant engagé un rationnement d’inspiration quasi soviétique du nombre de médecins formés chaque année. Perso, je dirais plutôt une absence complète de vision de ce qu’est un vrai système de santé, avec des agents privés et des agents publics, une vision basée sur la démographie, le vieillissement de la population et mille autres facteurs dans l’intérêt bien compris de nos compatriotes. mais peut-être s’est il laissé influencer par des lobbys, et je ne sais qui.
Quant aux mesures de Bayrou, je suis d’accord (une fois n’est pas coutume ) il s’agit d’une contrainte et d’une atteinte à la liberté d’exercer, à la liberté personnelle, qui est intolérable. Désolé de le dire, et de le subir, mais ce gouvernement est incapable d’une vision à terme, incapable d’imaginer des plans audacieux et efficaces. Tous nos artisans, compagnons et ouvriers, ont montré, eux, ce qu’ils savaient faire pour Nd De Paris. Quand nos gouvernants seront-ils à cette hauteur de vue et de générosité qui leur fait tant défaut ? Peut-être quand le capitalisme aura compris ce qu’est le bonheur des gens ? Hélas, l’histoire nous enseigne que ce n’est pas le cas.

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Albatros 2 mai 2025 - 8:10 pm

Pompidou ou pas, il n’en reste pas moins que la politique du numerus clausus est d’inspiration purement socialiste.

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Albatros 2 mai 2025 - 8:07 pm

Pénuries et rationnements sont les deux mamelles du socialisme !

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