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Transports publics : la grève sans faire de vagues …

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Le printemps est la période de l’année la plus propice aux grèves. Chaque année ce phénomène se confirme. D’ailleurs, bien souvent la presse étrangère le fait remarquer, non sans une pointe d’ironie, en l’illustrant par une photo du mouvement social, titrée : «c’est le printemps !». Remarquez, le mois de mai est parfait, car grâce à la succession des jours fériés et des ponts, en aménageant son temps on peut créer ainsi un mois de vacances… Cette année, comme d’habitude un peu partout en France, les grèves de la fonction publique se sont multipliées, dotées du même mot d’ordre : non à l’austérité !

Et comme bien souvent, l’éducation nationale et les transports publics ont représenté les deux secteurs les plus touchés. Pourtant, il faut noter une différence : la loi de 1982 a instauré un service minimum dans les services publics en situation de grève. Mais pour autant, tous les secteurs ne sont pas concernés, seuls, les services essentiels en bénéficient. C’est dans le but de définir ce cadre qu’a été créé, en même temps que la loi, le Conseil des « services essentiels ». Pour qu’un service soit désigné comme tel, il faut que son défaut représente un danger pour la santé et pour la sécurité de la population. En 2007, le principe minimal en a été étendu à l’accueil des enfants dans les écoles primaires. En revanche, le transport par autobus n’est pas considéré comme un « service essentiel », à l’exception d’un risque d’engorgement de la circulation tel que les véhicules d’urgence ne pourraient plus circuler librement.

Phébus est un réseau du groupe Keolis qui exerce une activité de transport public par autobus dans les Yvelines. 16 communes sont concernées pour plus de 264 mille habitants. Chaque jour, plus de 86 000 personnes utilisent ce service public. Mais avec le printemps, dès le début du mois de mai, Phébus annonce que ses services seront perturbés par un mouvement social illimité à partir du 12 mai… Ce mouvement a commencé par un blocage du dépôt des bus. Au cours de la première semaine, seules 26 lignes fonctionnaient sur 54 ! Et c’est ainsi que plus de 50% des lignes de ce réseau n’ont plus produit aucun service. Puis 8 autres lignes ont repris leur service, mais attention ! en douceur… : un bus toutes les 30 minutes avec un peu de chance… et un arrêt total du service à 20 heures.

L’ironie du sort a voulu que dans le même temps les réseaux ferrés, effectuant la liaison entre Paris et ces communes, soient en travaux. C’est dire que certains soirs, il y avait de petites surprises pour prolonger le plaisir de l’attente en gare. Après tout ! C’est aussi une façon de vivre en collectivité, point besoin de vouloir rentrer trop vite chez soi.

Mais comment réagir dans ces situations !? Pas de panique, les usagers se sont habitués, et les plus jeunes ont grandi avec ces prises d’otages récurrentes. Tout est organisé, en effet, pour interdire aux gens d’aller travailler. D’un côté, on ne doit plus prendre sa voiture, parce qu’elle pollue, de l’autre, on est condamné aux difficultés des transports publics. Pour en revenir et conclure sur ce cas, Phébus assure tout de même le transport par 34 de ses 54 lignes. En l’absence des 20 autres lignes, les personnes concernées n’ont qu’à marcher, faire du co-voiturage, ou solidaires des grèves…, ne pas travailler ! Car n’oublions pas que les employés des transports publics sont toujours animés par les valeurs communes de tous les Français : solidarité et fraternité. Jamais, en effet, ils n’agiraient dans leur propre intérêt sans se soucier de ceux des autres. En conséquence, ne privatisons surtout pas les transports publics pour ce manque des 20 autres lignes ! Cela n’empêchera pas la RATP et la SNCF de continuer à profiter largement de l’ouverture des marchés à l’étranger.

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1 commenter

Planté 13 juin 2014 - 6:57

Scandaaale
Et si l'on commençait par réduire, voire supprimer toutes les subventions et autres avantages exorbitants dont bénéficient tous les délégués syndicaux !!
Cocus, battus, mais pas contents du tout …

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