Dans un article publié le 28 avril 2025 sur le site du think tank GIS Reports, l’économiste suédois Stefan Hedlund revient sur l’échec cuisant de la transition énergétique en Suède. Ce qui était censé être un modèle pour le monde entier s’est finalement transformé en fiasco politique et économique.
À partir de 2016, le gouvernement suédois a lancé plusieurs projets : Hybrit, Stegra, Northvolt… Ils avaient pour objectif de produire de l’acier et des batteries à base d’hydrogène « vert » et de l’électricité 100 % d’origine renouvelable, notamment dans l’optique de réduire la dépendance de l’Europe à la Chine. L’idée était aussi de transformer le nord du pays, peu peuplé, en un nouveau pôle industriel avec le soutien massif de l’État et des investisseurs. De nombreuses voix se sont élevées pour alerter sur le fait que les énergies renouvelables ne permettent pas de répondre à une hausse exponentielle de la consommation d’électricité. Mais elles ont été largement ignorées par les médias, qui ont préféré surfer sur la hype de la transition énergétique.
Résultat : rien ne s’est vraiment passé comme prévu. En octobre 2024, Hybrit a été mis à l’arrêt. En mars 2025, la faillite de Northvolt – la plus importante de l’histoire économique suédoise – a également marqué un retour brutal à la réalité. Stefan Hedlund montre que cette transition énergétique reposait sur des montages douteux : des partenariats public-privé ont permis à des investisseurs de profiter de l’argent des contribuables via des garanties de prêt. Pire encore, la législation suédoise a été modifiée pour inciter des fonds de pension de l’État à investir dans de nouvelles entreprises non cotées en bourse et incertaines.
Pour l’auteur, le gouvernement est aujourd’hui confronté à trois défis majeurs : produire une électricité décarbonée malgré un réseau électrique totalement déséquilibré par la fermeture du parc nucléaire au profit de l’éolien ; exploiter ses propres terres rares pour réduire la dépendance à la Chine et à d’autres pays ; et enfin, décider du sort des infrastructures industrielles qui ont coûté cher aux finances publiques mais qui sont à l’arrêt, et dont l’avenir pourrait se jouer entre désinvestissement ou reprise étrangère.
Le naufrage suédois est un avertissement pour les autres pays. Qu’importe le sujet, les lois économiques sont les mêmes : la planification ne fonctionne pas et ne fonctionnera jamais.
15 commentaires
On n’entend plus parler de Gretha, elle qui venait donner la leçon aux parlementaires français ?
Elle est toujours présente dans bon nombre des grosses manifestations de l’internationale écologiste, pourtant. Elle va bien, rassurez-vous.
planification = plan quinquennal avec les réussites que ça engendre !!😆
Leswescrologistes font beaucoup de mal et il y a encore des électeurs qui votent pour eux. Ce suicide collectif est largement alimentée par la propagande des médias dominants.
Comment faire pour en sortir.
Merci de dire la vérité chez nous occultée. La fermeture du parc nucléaire suédois, encore une grande réussite des escrologistes à qui chez nous le bon président Hollande a laissé la bride sur le cou pour un plat de lentilles électoral.
Ah, mince, les lois de la physique ne supportent la politique ! Pourtant les économistes nous démontrent qu’il faut compenser financièrement la faible densité des “ENR”…. Une approche purement énergétique comme savent le faire les ingénieurs qui ont assimilé la thermodynamique (qui notons au passage ont été écartés et remplacés par une pseudo élite idéologue qui a pris le pouvoir) aurait démontré que la “transition” est une utopie irréaliste. Il va falloir encore être patient pour mesurer l’aveuglement actuel et stopper le gaspillage….
Macron s’obstine, suivant son habitude, à poursuivre sa transition à marche forcée engloutissant des dizaines de milliards tous les ans!
Ce n’est pas du gaspillage, c’est juste du pillage.
Bonjour , votre article est très instructif et intéressant.
Auriez vous d’autres exemples et références de pays subissant les mêmes déboires liés à l’introduction massive des énergies renouvelables ?
Merci par avance .
Regardez du côté de l’Espagne qui vient de vivre quelques déboires electriques…
ABECA
Autres exemples du même genre : l’Espagne et le Portugal qui viennent de subir un blackout dû à l’insuffisance de la part pilotable dans leurs sources d’énergie ; l’Allemagne qui pourrait bien un jour provoquer un blackout sur une grande partie de l’Europe pour la même raison ; …et la France, si Macron s’entête à developper à grands frais les éoliennes et le solaire qui n’apportent rien d’autre que la dégradation économique et technique du nucléaire contraint de leur laisser la priorité dans l’ajustement de l’offre à la demande d’électricité.
À part l’Allemagne ? 😆😆
Pour couler une entreprise, une industrie, un pays, il suffit de mettre les écolos au pouvoir et le résultat est garanti. Il n’y a pas d’exemple inverse!
Merci de partager cette analyse, et pour vos observations que je rejoins presque intégralement.
Le seul point que je souleverai est que les fonds de pension devraient investir dans les projets non-côtés et aux risques assez élevés, ça doit juste s’inscrire dans une politique d’investissement diversifiée, une gestion de risque maîtrisé, et, il devrait aller sans dire, une indépendance totale de l’état.
Dernier élément, rare point faible du système suisse, il faut des fonds de pension avec une masse sous gestion suffisant pour diversifier correctement, typiquement ca sera 100 milliards ou plus.
C’est d’ailleurs ce qui a fait la fortune des fonds de pension Danois, Canadiens, Australiens, et Americains.
Tous ces commentaires résument tout ce que je pense au sujet des escrologistes et que je n’aurai su dire.