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Les jeunes ont-ils leur place dans un pays à fiscalité délirante ?

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La France détient le record de la fiscalité, ce qui grève le coût des emplois et leur productivité. Premières victimes : les jeunes. La fuite à l’étranger est la solution pour un nombre croissant d’entre eux. Commentaires du jeune Lucas Léger, chercheur à l’IREF.

Qu’est-ce qui fait la renommée mondiale de la France ? Sans doute sa cuisine, son avenue des Champs Elysées et son industrie du luxe, mais désormais sa fiscalité. Car dans ce domaine, le génie français est à l’œuvre et son rendement exceptionnel serait source d’émerveillement s’il n’était aussi source de ruine économique.

Certains nous diront que le trait est un peu chargé et que la réalité est plus complexe. Paris – et sa région – restent l’un des pôles les plus attractifs au monde pour les investissements étrangers. La France bénéficie encore d’une position géographique stratégique, d’un patrimoine culturel et touristique incomparable, d’un capital humain que n’a pas réussi à détruire l’Education Nationale. Mais encore faudrait-il mettre tous ces atouts en valeur. S’agissant du capital humain, les jeunes diplômés d’aujourd’hui ne s’embarrassent plus d’une forme surannée de patriotisme pour satisfaire leur appétit de réussite ; ils font leurs valises et, pour quelques centaines d’euros, les voilà à vendre leurs compétences à Rio, Hong Kong, Toronto ou Sydney. D’autant que ce phénomène n’est plus réservé à une élite surdiplômée. Un coiffeur ou un pâtissier français ont toutes leurs chances dans les pays à forte croissance où la demande de produits de luxe explose. La liberté d’exprimer ses talents, c’est ce dont rêvent les jeunes.

Des rêves désormais à portée d’avion. Car les joies de la mondialisation, c’est aussi la possibilité de partir. Un ordinateur, quelques kilos dans une soute, des idées plein la tête et l’on est prêt à conquérir le monde.

Au registre des Français de l’étranger (qui ne prend pas en compte tous les expatriés puisqu’il s’agit d’une démarche volontaire), ils étaient 1 594 303 au 31 décembre 2011 à avoir fait ce choix. Une accélération de 45% en une dizaine d’années, bien plus rapide que l’expansion démographique.

La raison de cette fuite des jeunes ? La médiocrité ou l’absence d’emplois. C’est que les entreprises françaises perdent pied dans la compétition mondiale, et la cause principale en est précisément la fiscalité, qui renchérit le coût des embauches de jeunes dont la productivité n’est pas encore prouvée (on notera aussi le poids du droit du travail et du SMIC).

Certaines études récentes (dont celles de PwC et la Banque Mondiale) placent la France en tête des taux d’imposition du travail (51,7%). Bien qu’il soit difficile d’attacher une valeur scientifique à ces données, il ne fait pas de doute que la fiscalité sur le travail est très élevée en France, principalement à cause des charges sociales. Comment les réduire ? En réalité, si le coût du travail est aussi élevé, c’est qu’il doit financer ce tonneau des Danaïdes qu’est la Sécurité Sociale. Or, les gouvernements successifs se sont contentés de réformes « paramétriques », avec un bricolage approximatif des cotisations et des prestations sociales, alors qu’il faudrait des réformes structurelles dont l’IREF a indiqué le détail dans ses travaux antérieurs.

Ces vérités premières n’apparaissent pas toujours dans les très nombreux rapports qui se sont multipliés récemment sur la compétitivité française. Au lieu de lier simplement compétitivité et fiscalité, de nombreux économistes (et notamment les services de Bercy) se perdent en conjectures sur l’innovation, la recherche, etc. La confusion est savamment entretenue. Une recherche Google avec les mots clés ‘compétitivité France’ aboutit à 214 millions de résultats.

A l’IREF, nous attendons avec beaucoup de curiosité les chiffres de 2012. Car avec un taux de chômage à plus de 25% chez les moins de 25 ans, on franchit plus facilement le pas. La France se vide de ses talents. La fuite des jeunes va-t-elle continuer ?

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7 commentaires

Anonyme 29 novembre 2012 - 7:24

fuite à l’étranger
je suis à la retraite mais je ne me réjouis pas du départ de nos jeunes à l’étranger ,méme si c’est une option que je choisirais moi méme aujourdhui.

A titre d’info l’an dernier le Canada a offert 11000 visas ..partis en 1 semaine.

Cette année 14000, partis en quelques …HEURES…. Ne cherchez plus..

ON n’est vraiment plus bons.

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Anonyme 30 novembre 2012 - 8:43

La sois disante dette parlons en!
Il faudrait déjà que l’on arrête ce système stupide qui fait que le l’Etat, c’est à dire nous, est obligé d’emprunter à des banques privées à des taux de 3% et plus! (depuis ces indignes « accords de jamaique » (et depuis 1921 aux USA),complaisament signés par nos « politiques » fourbes. L’argent devrait être une prérogative exlusive de l’Etat.

Il n’est aucunement besoin de modifier les Traités européens pour mettre en œuvre cette idée (source collectif Roosevelt) : certes, la Banque centrale n’est pas autorisée à prêter aux Etats Membres mais elle peut prêter sans limite aux organismes publics de crédit (article 21.3 du statut du système européen des banques centrales) et aux organisations internationales (article 23 du même statut). Elle peut donc prêter à 0,01 % à la Banque Européenne d’Investissement, à la Caisse des Dépôts ou à n’importe quelle banque publique nationale qui, elles, peuvent prêter à 0,02 % aux Etats qui s’endettent pour rembourser leurs vielles dettes.

Voilà déjà un permier point à mettre en oeuvre. Mais qui en parle? On fait comme si cela (payer des intérêts) allait de soi….

Gilles DONGUY

http://www.naturopathie-en-clair.com

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Anonyme 30 novembre 2012 - 8:43

La sois disante dette parlons en!
Il faudrait déjà que l’on arrête ce système stupide qui fait que le l’Etat, c’est à dire nous, est obligé d’emprunter à des banques privées à des taux de 3% et plus! (depuis ces indignes « accords de jamaique » (et depuis 1921 aux USA),complaisament signés par nos « politiques » fourbes. L’argent devrait être une prérogative exlusive de l’Etat.

Il n’est aucunement besoin de modifier les Traités européens pour mettre en œuvre cette idée (source collectif Roosevelt) : certes, la Banque centrale n’est pas autorisée à prêter aux Etats Membres mais elle peut prêter sans limite aux organismes publics de crédit (article 21.3 du statut du système européen des banques centrales) et aux organisations internationales (article 23 du même statut). Elle peut donc prêter à 0,01 % à la Banque Européenne d’Investissement, à la Caisse des Dépôts ou à n’importe quelle banque publique nationale qui, elles, peuvent prêter à 0,02 % aux Etats qui s’endettent pour rembourser leurs vielles dettes.

Voilà déjà un permier point à mettre en oeuvre. Mais qui en parle? On fait comme si cela (payer des intérêts) allait de soi….

Gilles DONGUY

http://www.naturopathie-en-clair.com

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Anonyme 30 novembre 2012 - 7:10

Ce que vous dites est
Ce que vous dites est particulièrement naïf. Si l’on recommençait à autoriser les gouvernements à emprunter à taux zéro auprès d’une banque centrale, ce serait la porte ouverte à toutes les folies dépensières, à tous les clientélismes. L’endettement deviendrait faramineux. Empêcher les politiques de taper dans la caisse en imposant un taux d’intérêt aux emprunts est une solution nécessaire (mais pas suffisante) pour restreindre leur sales manies dépensières.

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Anonyme 30 novembre 2012 - 7:04

LA FUITE DE NOS JEUNES CERVEAUX
Nous perdons sur tous les tableaux : Nous, contribuables, payons pour 20 à 25 ans d’études à nos jeunes (et l’on connaît les coûts de l’éducation nle.et supérieure en France !) et dès que nous avons fini de payer les mêmes jeunes vont enrichir le reste du monde ! Nos universités ne sont pas du plus haut niveau mais nous avons les Ecoles, grandes ou plus petites qui sont des sources de cerveaux.

Notre ministre actuel (son nom ? peu importe..) pourrait peut-être réfléchir au pb.et peut-être aussi imaginer des solutions ?? Peut-être également je dois rêver ?

Que de doutes… que de peut-être..

Kenty

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Anonyme 3 décembre 2012 - 3:10

L’état des comptes de la France !
Imaginons un couple qui disposerait d’un revenu annuel de 36 600 €. Il dépense tous les ans 16 400 € d’argent en plus, qu’il n’a pas (déficit).

Par ailleurs,Il doit rembourser un crédit de trésorerie… de 185 000 € à hauteur de 14 400 € par an pendant 15 ans (capital et intérêts à 2% l’an).

36 600 € – 16 400 € (déficit) = 20 200 € – 14 400 € (remboursement crédit) = 5 800 €.

Il reste à ce couple pour vivre 5 800 € par AN.! pour régler ses autres charges…!

Comment ce couple peut-il s’en sortir ?

Et bien c’est pourtant la situation actuelle de la France en faillite, qui elle, pour gagner du temps, ne rembourse pas, pour l’instant le capital dû mais se contente des intérêts de sa dette…! ? et continue à dépenser plus que son budget…???

Budget de l’état : 366 milliards d’euros.

Déficit 2012 : 164 milliards d’euros.

Dette : 1850 milliards à 2% d’intérêts (coût de 144 milliards d’euros par an) que la France devrait rembourser, mais elle règle, pour l’instant, 50 milliards d’euros d’intérêts…!?

Dans une entreprise privée, il serait impossible d’éviter la liquidation judiciaire.

A quand la baisse des dépenses publiques INDISPENSABLE et à hauteur de 258 milliards d’euros par AN, pendant 15 ans, pour simplement :

– Ramener le déficit à zéro

– Rembourser, dès maintenant, le capital et les intérêts de la dette…???

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Anonyme 19 décembre 2012 - 10:44

Erreur de calcul
Je comprends bien l’idée derrière votre calcul, et je la partage, mais votre calcul est faux.

En particulier, la soustraction du déficit du revenu n’a pas de sens, ce sont deux valeurs différentes (comme si vous additionniez des pommes et des chaussures).

Reprenons:

Si le couple dispose d’un revenu de 36 600€ et dépense 16 400€ de plus, il dépense donc 53 000 €, dont il doit donc disposer pour pouvoir les dépenser. En toute logique, ce total de dépenses inclus le remboursement de sa dette que vous établissez à 14400€ par an.

Peu importe la façon dont il obtient son argent, il dispose de 53000€ par an pour vivre, dont 14400 sont affectés au paiement de sa dette: restent 38 800€ pour payer les autres charges et non pas 5800 €. Mais ce faisant, il augmente sa dette et la charge de celle-ci continuera d’augmenter.

Le raisonnement est le même si vous n’incluez pas le remboursement de la dette dans le total des dépenses: dans ce cas, le total réel des dépenses est de 36600 + 16400 + 14400 = 67 400 €. Il doit donc emprunter dans ce cas non plus 16400€ cette année-là, mais 30 800€ et disposera 53000€ pour régler les autres charges.

La conclusion reste tristement la même dans tous les cas: la dette augmente chaque année, et arrivera une année où aucun organisme de crédit ne prêtera plus à ce couple, arrivera un moment où ses revenus ne couvriront même plus les remboursement de sa dette. Pendant un moment il sera possible de différer le remboursement du capital en ne payant que des intérêts, au prix de l’allongement de la durée des prêts, mais il arrivera aussi un moment où les revenus ne suffiront plus à payer les seuls intérêts de la dette. En général, l’histoire s’arrête là, avec la saisie du patrimoine du couple pour rembourser les créanciers.

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