Né en 1911, Ronald Reagan a vaincu non seulement l’empire soviétique, mais aussi l’inflation et le chômage qui plombaient l’économie américaine. En diminuant les impôts, ses réformes ont valu vingt ans de croissance aux Etats-Unis. C’est en lisant Bastiat que Reagan a découvert les bienfaits du libéralisme. Anniversaire évoqué par Nicolas Lecaussin, directeur du développement de l’IREF .
Celui que l’on surnommait le « cow-boy de série B » aurait fêté son centième anniversaire le 6 février. Lorsqu’en 1983, il appela l’URSS l’« empire du mal », il déclencha des rires et des protestations ironiques en Europe et – vous avez deviné – surtout en France. Pourtant, presque trente ans après, l’Histoire lui a donné raison. On aurait du mal à qualifier l’empire soviétique comme ayant été l’« empire du bien ». Sa politique précipita la désagrégation du communisme alors que la politique de « détente » n’avait fait que prolonger l’agonie.
A une époque où l’inflation et le chômage régnaient aux Etats-Unis, où de nombreux « spécialistes » (y compris le célèbre Paul Samuelson) croyaient à la victoire du système communiste sur le capitalisme, Reagan voyait juste. Il écrivait déjà en 1975 que « le communisme n’était pas un système économique, ni politique, mais une forme de folie, d’aberration temporaire qui un jour disparaîtra de la surface de la Terre». Mais, reconnaissait-il, « nous sommes tellement menacés qu’il nous faudrait des vaccinations fréquentes pour éviter d’être contaminés ».
Concernant la politique intérieure, il était très préoccupé par la réforme fiscale et les réglementations, véritables obstacles à la croissance économique et à la baisse du chômage. A la fin des années 1970, le taux de chômage frôlait les 20% de la population active. Entourés de ses conseillers, Laffer, Friedman, Schultz, il affirme que la meilleure réforme fiscale est la baisse des taux d’imposition. Elle serait accompagnée d’une réduction drastique des dépenses publiques et d’une privatisation de nombreux services publics. Une partie de ces mesures avaient déjà été appliquées au niveau local, dans l’Etat où il était gouverneur, la Californie. En faisant appel à la volonté des citoyens par l’intermédiaire du référendum, il avait réussi à baisser la fiscalité locale et souhaitait faire de même au niveau national.
En août 1981, il réduit les taux d’imposition passent de 70% à 50% pour les plus élevés et de 14% à 11% pour les plus bas. Avec le temps, le taux le plus élevé chutera jusqu’à 28% et l’impôt sur les sociétés passera de 46% à 34%. Durant les premières années de sa présidence, l’inflation chute de 13.5% en 1981 à 3.2% en 1983. Et entre 1982 et 1990, l’économie américaine a créé 21 millions d’emplois net, ce qu’elle n’avait jamais fait auparavant.
Une autre grande particularité de Reagan – qu’on retrouve rarement chez d’autres politiques – a été le fait que, une fois arrivé au pouvoir, il a mis en pratique ce qu’il avait théorisé des années auparavant. Il a endigué le communisme et a avancé sa faillite (on se souvient de la célèbre phrase prononcé par Reagan en 1987, devant le mur de Berlin : « Monsieur Gorbatchev, qu’attendez-vous pour faire abattre ce mur ? »); il a baissé les impôts et les dépenses publiques (la fameuse Grace Commission fondée en 1982 a permis la fermeture de dizaines d’agences gouvernementales et l’économie de plus de 400 milliards de dollars); il a sorti son pays de la récession en facilitant la création de millions d’emplois et en éradiquant l’inflation. Cet ultralibéral que les médias français ignorent ou traitent avec mépris a été réélu en 1984 dans 49 Etats américains sur 50 !
Un dernier détail qui pourrait rendre Reagan plus sympathique aux Français : sa carrière politique a commencé avec l’animation de séminaires organisés par la FEE (Foundation for Economic Education) à destination du personnel de General Electric. Les gens de la FEE sont allés à Hollywood chercher un acteur qui ferait le travail, et le secrétaire du syndicat, Ronald Reagan, leur dit « Pourquoi pas moi ? ». En quoi consistait le message de la FEE ? A faire lire la traduction des pamphlets économiques d’un certain Frédéric Bastiat ! C’est la lecture de Bastiat qui a converti Reagan à la pensée libérale, et il ne cessa toute sa vie de lire et relire Bastiat.
4 commentaires
2 remarques
Bonjour,
Je souhaite faire deux remarques. La première, c’est qu’il me semble avoir lu dans les mémoires d’A. Greenspan, que le vainqueur de l’inflation des années 70 aux USA était Paul Volcker, qui instaura une politique très impopulaire de relèvement drastique des taux d’intérêts de la Fed (auquel cas, si cela est vrai, l’effet des baisses d’impôts serait seulement marginal).
Ma deuxième remarque concerne le reproche qui est souvent fait à Reagan en France, à savoir qu’on veut bien avec le recul lui accorder le bénéfice de la lutte victorieuse contre le chômage et l’inflation, et même la croissance économique qui a suivi, mais que cela s’est fait au détriment de la dette publique qui s’est monstrueusement creusée, et serait à l’origine indirectement de la crise actuelle.
Quelle est votre position à l’IREF ?
Bien amicalement.
J-F Granger
Volcker était soutenu par le
Volcker était soutenu par le président Reagan sans quoi il n’aurait pu mener à bien sa politique d’assainissement monétaire.
Dans un premier temps la récession s’est aggravée ainsi que le déficit et la dette des USA. C’est le moment de purge des excès et dysfonctionnements, et le temps de réduire les dépenses (sauf militaires) mais peu après l’économie a pu reprendre une phase d’expansion saine et forte … jusqu’à ce que l’étatisme et l’incurie monétaire ne re-détraque la machine avec Clinton sans que Bush père n’ait pris les mesures nécessaires.
La dette en % du PIB est resté raisonnable sous Reagan et ce fut le prix d’un effondrement avancé du communisme et donc de la liberté.
FB
REAGAN.
OUI, Reagan fut un grand homme.
Les OBAMA, CHIRAC, SARKOZY, ne lui arrivent pas à la cheville ; ils feraient mieux d’en prendre de la graine.
Réaction à l’article de M. Nicolas LECAUSSIN
Bravo Monsieur pour cet excellent article.
le » cow-boy de série B » a été un très grand Président des États-unis.
Comme vous le précisez : » il déclencha des rires et des protestations ironiques en Europe et – vous avez deviné – surtout en France. Pourtant, presque trente ans après, l’Histoire lui a donné raison. »
Il serait souhaitable que les Français se rendent compte qu’il ne faut plus jamais confiier les commandes à nos ÉNARQUES qui nous ont amené droit dans le mur en se prennant pour des génis….!
Je préfère un « cow-boy » intelligent à des crétins irresponsables et incompétents…!
Thierry FOURGEAUD