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La Flat Tax : M. Piketty est contre, mais sa machine est pour

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Faire payer les riches : c’est la recommandation peu originale de Thomas Piketty, conseiller économique du Parti Socialiste. Plus original : il propose aux internautes de voir ce qui se passe quand ils introduisent divers degrés de progressivité. Nicolas Lecaussin, directeur du développement de l’IREF, a utilisé la « machine de Picketty » en choisissant le degré zéro (flat tax, impôt à taux unique). Surprise : la Flat Tax rapporterait plus à l’Etat !

Thomas Piketty, économiste très écouté par le Parti Socialiste français et par la candidate Ségolène Royale, veut réformer le système fiscal français. Dans un ouvrage pompeusement intitulé Pour une révolution fiscale. Un impôt sur le revenu pour le XXIe siècle qu’il vient de publier avec deux autres auteurs, il soutient que ce sont les Français les plus modestes qui paieraient plus d’impôts que les riches : 45 % de leur revenu contre moins de 35 %. D’après le petit livre rouge de Piketty, la cause de cette « injustice fiscale » serait le nombre de niches fiscales existantes en France. Nous n’allons pas contester dans notre article ces conclusions qui nécessitent un travail de recherche plus approfondi.

Rappelons seulement que l’auteur s’est déjà fait remarquer aux Etats-Unis en publiant des études sur le même sujet et en montrant que les inégalités ne cesseraient de se creuser. Son travail fut facilement critiqué par des études menées par plusieurs think tanks américains dont Cato et Heritage qui ont montré que les calculs de Piketty étaient faux : il montrait les inégalités entre les différentes catégories de revenus avant acquittement des impôts pour les plus riches et avant redistribution pour les plus pauvres. Après corrections, les écarts passaient de 1 à 8 à seulement 1 à 2.8.

Mais ce qui est très intéressant dans sa révolution fiscale c’est qu’il donne la possibilité à chacun d’entre nous de simuler en ligne la réforme fiscale de notre choix. Il propose un tableau avec huit niveaux de revenus brut et c’est à l’internaute de remplir le taux effectif d’imposition de son choix. Le résultat indique si votre proposition contribue ou non à la réduction du déficit budgétaire.

Nous avons fait l’exercice en choisissant la proposition de l’IREF, une « flat tax » à 15 %, c’est-à-dire le même taux d’impôt sur le revenu pour tout le monde. Et, surprise, la flat tax rapporte plus au budget de l’Etat que l’imposition progressive proposée par Piketty (dans le système progressif de Piketty les riches paient jusqu’à 70 % de leur revenu !). Dans le tableau ci-joint, on peut remarquer que les recettes budgétaires dans un système avec une flat tax à 15 % sont de 171.6 Mds d’euros contre 146.8 Mds d’euros dans un système progressif. Un gain pour l’Etat de 24.8 mds d’euros ! La simulation fiscale proposée par un économiste de gauche qui veut faire payer les riches donne raison à ceux qui veulent baisser les taux d’imposition en s’appuyant sur les leçons de la courbe de Laffer. Alors, pourquoi l’impôt sur le revenu du XXIe siècle ne serait pas la flat tax ?

La flat tax rapporte plus à l’Etat (d’après la « machine de Piketty »)

Revenu mensuel brut et Taux effectif d’imposition
0 euros
1 100 euros 15 %
2 170 euros 15 %
5 000 euros 15 %
10 000 euros 15 %
25 000 euros 15 %
40 000 euros 15 %
100 000 euros et plus 15 %

Nouvelles recettes : 171.6 Mds d’euros
Recettes avec un taux progressif : 146.8 Mds d’euros

Il est vrai que le montant des recettes fiscales réalisées n’est pas un critère de « justice fiscale ». Mais ce que démontrent l’expérience et la théorie économique c’est que la progressivité est « injuste » parce qu’elle pénalise ceux qui tirent la croissance du pays.

On remarquera aussi que le célèbre Cato Institute de Washington a fait référence à un article du Pr. Pierre Garello, administrateur de l’IREF, qui démontre que « l’effet Laffer joue également en France ».

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7 commentaires

Anonyme 5 février 2011 - 11:46

Culot monstre!
Les Socialistes n’ont cure de ceux qui produisent les richesses mais ils savent bien les trouver quant ils s’agit de leur vider les poches.

On peut même questionner leur honnêteté ou leur clairvoyance:

Eux qui se font élire sur le principe de redistribution d’argent qu’ils n’ont pas contribué à produire, connaissent-ils la fable de la poule aux oeufs d’or??

Jamais ils n’ont émis la moindre idée sérieuse de création d’emplois entraînant celle de richesses!

Pourtant ils savent se faire élire pour redistribuer l’argent des autres.

J’appelle ça de la paresse intellectuelle appuyée sur de la malhonnêteté.

Encore plus triste quand la Droite leur emboîte le pas pour distribuer les sucettes sociales dont nos concitoyens endoctrinés se delectent en repoussant toute idée qu’il faudra payer un jour…

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Anonyme 5 février 2011 - 2:44

réforme ?
A quand le grand soir fiscal ? pour en finir avec l’injustice fiscale. Avec la réduction des dépenses publiques, la seule réforme qui pourrait provoquer un « choc » économique pour la France, c’est une réforme fiscale radicale ! le problème aujourd’hui n’est ni de réduire ni d’augmenter les impôts. Il s’agit de les remettre à plat, de mieux les répartir, de les rendre plus simples, plus équitables et plus lisibles.

Monstrueuse et tentaculaire, la pieuvre fiscale française est irréformable, d’une extrême complexité. Si l’on touche à une pierre de la forteresse, c’est tout l’édifice qui s’écroule. Sous les applaudissements de ceux qui payent, sous les cris d’orfraie de ceux qui en vivent.

La seule solution, c’est la suppression totale de l’impôt sur le revenu dans sa forme actuelle. Il faux supprimer l’ISF, réformer toutes des niches, tout en prévoyant une amnistie fiscale pour les « riches » exilés de l’ISF en cas de retour en France avec leurs capitaux, leurs talents, leurs emplois, Ces chiffes nous rappellent les ravages de la révocation de l’édit de Nantes qui avait privé la France de ses acteurs les plus dynamiques, instruits, et entreprenants ruinant le royaume pour des décennies! C’est bien notre fiscalité débridée qui paralyse notre économie, démoralise nos concitoyens, ruine nos enfants.

Une révolution qui consiste à additionner toutes les formes de revenus (travail et capital et toutes les allocations) et à les taxer selon un barème progressif unique de droit commun. L’assiette des revenus serait élargie et, en échange, une baisse des taux pourrait être mise en place. Cela allégerait la taxation sur le travail et alourdirait celle sur le capital. Cette mesure redonnerait un maximum de lisibilité à notre système et favoriserait massivement les jeunes, qui sont les plus dépourvus en patrimoine. Et l’ISF serait supprimé puisque l’on ne taxerait plus les stocks de capital, mais seulement les revenus qui en sont issu.

Avec pour résultats la hausse des recettes fiscales pour l’état : la simplification du Code des Impôts permet la disparition de niches fiscales inutiles . Avec cette réforme on ne taxe l’argent qu’une seule fois pour la même personne. Certains économistes sont parvenus à la conclusion que des taux très élevés pour les plus hautes tranches d’imposition génèrent l’évasion fiscale et dissuadent de créer de la valeur. ( De la croissance, du CA, des bénéfices, des investissements, des emplois solvables).

Pour redonner du pouvoir d’achat aux Français la révolution fiscale doit être complétée par une réduction drastique des dépenses publique. Une lutte féroce contres les gaspillages, les fraudes………

Rappel : 300 milliards d’euros ont quitté la France depuis 1997 suite a la création de l’impôt le plus stupide mis en place par nos énarques : l’ISF. Résultat : 14/15 milliards de pertes annuelles pour 4 milliards de recettes et 500 000 emplois qualifiés perdus. Estimation faible, Bercy et le SNUI cachent la vérité aux Français.

*840 départs, officiel ! En fait plus du double, avec les départs en catimini. Source : challenges, le cri, etc…………..

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ernewein jacques 5 février 2011 - 5:20

Simplifions la fiscalité mais diminuons les dépenses
Il semble que la proposition de monsieur Picketti de modifier la fiscalité française n’est pas à rejeter d’un bloc. Il est vrai que faire jouer un rôle redistributif à l’impôt n’est pas aussi évident que l’on doive le tenir pour une vérité première. Il est très urgent, avant de décider de la fiscalité, d’éclaircir complètement nos idées sur la mission du Gouvernement et qu’il en découle un financement suffisant.

Aujourd’hui on est très loin d’avoir décidé de ces choix. Ils ne restent que des « non choix » dont on impose la solution à nos successeurs qui devront régler la dette.

On ne peut plus financer sans compter, avant de vouloir imposer plus et même mieux, il est vital de dépenser moins, quel que soit l’objet des dépenses, car être perpétuellement en déficit est le premier moyen de perdre sa liberté que les Français, jusqu’à présent, tenaient pour leur principal objectif. C’est même le premier terme de notre devise

A l’opposé, le souhait de simplifier l’imposition en particulier en supprimant toutes les niches fiscales me semble devoir être retenu. En effet je juge que beaucoup de gens seraient plus heureux d’être autonomes dans leurs choix, plutôt que guidés pour ne pas dire obligés, d’aller dans le sens voulu temporairement par un gouvernement.

Souvenons-nous que ce même gouvernement, ou son successeur n’aura rien de plus pressé, quelques temps plus tard, que d’infirmer les dispositions fiscales antérieures.

L’honnêteté du contrat n’a jamais été le soucis principal des gouvernants, permettant entre d’autres à Charles Pasqua de se moquer de ses anciens partisans en déclarant sans honte : «  Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent »

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Anonyme 5 février 2011 - 5:53

FLAT TAX
Cette taxe, payée par tous,(égalité et fraternité)avait été proposée par VAUBAN à notre bon roi Louis le quatorzième…qui n’en voulut pas!

B.Debré député UMP s’était étonné voici quelque temps que 54 % des français ne soient pas soumis à l’impot…en fonction de leurs revenus!

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Anonyme 6 février 2011 - 3:28

54% des Français non imposables: une légende
La lecture du bouquin de Piketty est intéressante notamment pour cela: elle met fin à cette légende comme quoi 54% des gens ne paient pas d’impôts. Ce chiffre concerne en réalité le seul impôt pour le revenu, qui ne représente que 6 ou 7% des impôts. La CSG, que tout le monde paie, représente à elle seule deux fois plus que l’impôt sur le revenu.

Le livre de Piketty est discutable, mais pour le discuter il faut le lire, et c’est une lecture tout à fait profitable.

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Anonyme 5 février 2011 - 10:44

La révolution fiscale, p.89
« Le fait qu’il soit possible de remplacer entièrement la CSG et l’IRPP par une « flat tax » uniforme de 13% ne doit pas surprendre: le taux de la CSG est de 8%, et nous avons maintes fois répété que l’IRPP, mité au-delà de toute raison, levait des recettes près de deux fois plus faibles que celles de la CSG. Aussi tentante puisse-t-elle sembler pour ceux qui se trouvent (ou s’imaginent) tout en haut de l’échelle des revenus, cette option de « flat tax » aurait toutefois pour conséquence des alourdissements d’impôts pour 90% de la population (tous ceux au-dessous de 5000 euros par mois) et un système fiscal, pris dans son ensemble, encore plus régressif qu’il ne l’est déjà ».

L’hypothèse est donc bien envisagée par Piketty et ses coauteurs.

« Nous n’allons pas contester dans notre article ces conclusions qui nécessitent un travail de recherche plus approfondi ». C’est ça qui serait intéressant. Mais il faudrait d’abord lire le travail de Piketty, dont l’intérêt est d’envisager la fiscalité dans son ensemble, et de fournir les instruments de sa propre critique, ce qui est la marque d’un travail de qualité.

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Anonyme 10 février 2011 - 8:53

taux selon Th.Piketti
15 pour cent pour un mini salaire de 1100€ mensuels, c’est beaucoup plus qu’avec le système actuel! même CSG incluse : pratiquement le double! d’autant que l’on parle de supprimer le quotient familial: a-t-on pensé aux personnes seules, aux retraités seuls, qui devront ainsi payer en impôts mensuels sur le revenu 165€!la progressivité n’a de sens qu’à condition de laisser une somme décente à ces personnes pour vivre! car il y a les impôts locaux, qui ne cessent d’augmenter, et l’épargne qui ne rapporte presque rien! de quoi décourager ceux qui font des efforts pour se maintenir dans la société…car il faut encore se chauffer, conduire sa voiture, il ne manquerait plus que ça!

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