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La Banque de France nous écrit

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L’IREF avait eu l’inconvenance dans une de ses études de critiquer la gestion de la Banque de France, en la comparant à celle de la BundesBank. La Cour des Comptes n’y était pas allée par quatre chemins dans ses critiques non plus. Mais cela à valu à l’IREF une lettre d’un dirigeant de notre Banque bien-aimée. Alain Mathieu, administrateur de l’IREF, rétorque : la Banque gaspille son capital.

En réponse donc à notre étude intitulée, Banque de France : une entreprise (très) mal gérée, publiée fin janvier, la Banque de France nous a écrit (voir en bas de page). Par cette longue lettre, elle conteste nos conclusions, sans pour autant répondre aux critiques principales que nous avions formulées en comparant la Banque de France à la Bundesbank. Et pour cause : l’auteur de la lettre est un Conseiller général représentant du personnel, qui a donc des privilèges à défendre… Mais entretemps, la BDF annonçait un résultat net de 2,4 milliards d’euros en 2013, en baisse de 24% par rapport à 2012 ! Ce qui chiffre, quand même, la perte finale à… 31,942 milliards. La réforme semble d’autant plus urgente…

La réponse de l’IREF

Tout d’abord, en indiquant que les effectifs de la Banque de France seront réduits de 2 500 personnes d’ici à 2020, notre contradicteur reconnaît implicitement qu’il y a bien des employés en surnombre à la Banque. Nul doute que dans une entreprise privée ces sureffectifs seraient réduits plus rapidement… De même, en indiquant que les dépenses sociales et les coûts des centres de vacances ont sensiblement baissé, il admet implicitement qu’ils étaient trop élevés…, ce qui ne veut pas dire qu’ils ne le sont pas encore… Il est vrai que la Banque étant une vieille institution, il faut ménager ses syndicalistes.

Notons toutefois, comme le précise la lettre, que la Banque de France est chargée d’activités plus nombreuses que la Banque d’Allemagne. Mais la question est de savoir si elle les exerce de façon efficace. La BAFIN a-t-elle 1030 employés ? Et quel est le nombre de dossiers de surendettement traités chaque année par le personnel de la BDF, comparé à celui des dossiers traités par le personnel des autres banques ? Enfin, à propos de la loi sur le surendettement, la « volonté du législateur » n’aurait-elle pas été guidée par la BDF ?

Ce qui nous semble le plus important, c’est que l’auteur de la Lettre ne réponde pas aux principales critiques formulées par la Cour des comptes : coût de fabrication des billets supérieur de 34 % à celui de la concurrence ; frais généraux en augmentation de 15 % par an ; gestion des ressources humaines (4% de l’effectif) beaucoup plus coûteuse que la normale ; appartements de fonction loués trop bon marché ; mauvaise gestion du stock d’or et de devises. De plus, les effectifs des services centraux sont supérieurs de 2 225 personnes à ceux de la Bundesbank, tandis que le salaire moyen y est supérieur de 24 %. Pourquoi !?

Lettre Banque de France - Michel FELCE

Lettre Banque de France – Michel FELCE

Lettre Banque de France - Michel FELCE
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6 commentaires

liberal 28 mars 2014 - 6:29

Banque de France
Si le régime spécial de retraite de la BDF n'est pas si favorable faisons le rentrer dans le régime général du privé! Pourquoi les syndicats s'y opposent-ils? Quelle est la participation de la BDF au coût des retraites (75% comme pour la fonction publique d'etat?
Pourquoi remplacer un départ sur deux quand on a 2500 personnes de trop? Quelle légèreté! Et le gouverneur donne des leçons de bonne gestion aux autres!!!!

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Pierre 30 mars 2014 - 2:33

Travail épuisant
Le principal travail de la plupart des employés BDF est d'expliquer pourquoi la BDF sert à quelque chose, quelle est la liste de ses rôles si utiles et pourquoi elle est bien gérée. Ce Travail est impossible à mener à bien, épuisant, et ne leur laisse presque aucune place pour faire autre chose.

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un travailleur en colère 31 mars 2014 - 12:18

la Banque de France
Bonjour,

Voici ce qu'on lit sur votre site dans VOS PROPOSITIONS :
"Aujourd’hui, les choix économiques et sociaux sont soumis aux seules décisions de l’Etat et ses administrations, et le débat à leur sujet est régulièrement déformé par une grande partie des médias.
Pour s’opposer à cette dérive, L’IREF souhaite influencer le débat économique et politique en rappelant les réalités économiques et fiscales du monde d’aujourd’hui grâce à une analyse argumentée et chiffrée. L’innovation et l’originalité sont les principes qui guident les chercheurs de l’IREF."

Eh bien, je constate que comme "une grande partie des médias", vous désinformez également…
et que votre "analyse argumentée et chiffrée" est totalement fondée sur votre ignorance du sujet !
Quand on se permet de comparer l'activité de la Banque de France avec celle d'autres Banques, on mélange les genres. Il faut comparer ce qui est comparable ! (c'est la base du raisonnement intellectuel que l'on apprend à un enfant en cours élémentaire…)
Enfin j'aimerais connaître le montant de votre masse salariale et votre nombre d'employés car je suis persuadée que pour écrire de telles absursités vous êtes assurément trop payés !!! voire peut-être en sureffectif !

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Lexxis 3 avril 2014 - 7:29

UN VRAI DESERT!
Malgré l'importance apparente de ses structures et de ses effectifs, la Banque de France n'a donc pas de Gouverneur, pas de Président, pas de Vice-xxx des précédents, pas de Directeur Général non plus, puisqu'aucun d'entre eux n'a pris la peine de répondre à l'IREF et que c'est le Conseiller Général représentant le personnel, qui prend sur lui de répondre – sans se référer à aucun mandat, ni à aucune habilitation spécifique – sur des points dont beaucoup excèdent notoirement la compétence même largement conçue d'un DRH.

La question qui se pose et que ne lève nullement le signataire de la lettre est le pouvoir qu'il détient de défendre et de représenter la Banque toute entière à partir d'un mandat, qui lui donne sans doute le droit de participer à la gestion de l'institution et de donner en interne l'avis du personnel, mais dont rien ne prouve qu'il lui confère bien la qualité d'être à destination du monde extérieur le porte-parole universel de la Banque.

Un désordre de plus, une anomalie de plus à mettre au compte de la Vieille Dame? Une lettre de l'autorité véritablement compétente nous rassurerait, en même temps qu'elle nous permettrait de nous assurer que le point de vue de la Banque épouse intégralement l'opinion de son personnel!

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Nicolas Lecaussin 3 avril 2014 - 8:01

UN VRAI DESERT!
Votre commentaire est tout à fait juste !
merci de nous lire
Nicolas Lecaussin

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Sonja 28 avril 2014 - 1:40

BdF
LE responsable ne peut pas vous répondre. Il me semble qu'il est, comme les gouvernants au ordre de l'Europe omnipotente quant à toute gestion. C'est grotesque, je le concède. Il y avait hier soir 27/04/14, sur LCP, un documentaire incisif et construit sur "les banques"… Il n'est pas étonnant que cette réponse laconique nous laisse sur la "faim"…

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