Au même moment le gouvernement présente son plan de relance et nomme un Haut Commissaire au Plan. C’est qu’il croit à la magie du plan. Il annonce « un Plan de relance historique de 100 milliards d’euros pour redresser durablement l’économie française et créer de nouveaux emplois. L’objectif : transformer l’économie en investissant prioritairement dans les domaines les plus porteurs et faire en sorte que la France puisse retrouver son niveau économique d’avant crise dans deux ans ». Cette manne publique sera dispensée principalement dans les trois domaines fourre-tout de l’écologie, la compétitivité et la cohésion sociale. Ces 100 milliards s’ajoutent aux 470 milliards d’euros déjà mobilisés depuis mars 2020 pour financer les mesures prises dans le cadre de la crise sanitaire.
Au titre de l’écologie, l’Etat commence à mettre en œuvre les 146 folles préconisations de la Convention dite « citoyenne pour le climat. Et il en rajoute dans tous les domaines, de la rénovation énergétique des bâtiments à la décarbonation de l’industrie, l’aide à l’achat d’un véhicule propre ou encore la transformation du secteur agricole. Il en coûtera par exemple beaucoup d’argent aux contribuables pour aider « à la construction de clôtures pour protéger les élevages (y compris en plein air) de façon à éviter les contacts avec la faune sauvage, potentiellement vectrice de maladies animales » ou encore pour financer « l’accompagnement de la prise en charge des animaux abandonnés ou en fin de vie ». Comme si nous n’avions pas mieux à faire aujourd’hui pour améliorer le sort des Français ! L’Etat en profite pour se mêler de ce que mangent les Français, en subventionnant le développement d’ « une alimentation saine, sûre, durable, de qualité et locale dans les cantines scolaires des petites communes » et de la façon dont doivent se structurer les entreprises par « la structuration et le développement de filières performantes permettant de répondre aux attentes sociétales et d’assurer une meilleure rémunération du producteur ».
Il en coûtera 4,7 Md € pour le soutien au secteur ferroviaire. Ne serait-il pas plus efficace d’accélérer la concurrence sur le ferroviaire ? Il en coûtera 2Md€ pour le développement d’une filière d’hydrogène vert en France. Sans doute serait-il plus utile de réduire encore d’autant les impôts de production ou l’impôt sur les sociétés. C’est vrai que déjà ce plan de relance prévoit une baisse de 10 Md€ par an des impôts de production sur les deux prochaines années. Mais cette baisse concernera pour l’essentiel la part régionale de la CVAE et la CET (correspondant à l’ex-taxe professionnelle) ainsi que les impôts fonciers et va grever d’autant les finances des collectivités locales. Certes, l’Etat dit qu’il compensera celles-ci, mais il le fera à sa manière, qui habituellement s’étiole dans le temps, et ces collectivités territoriales perdront un peu plus leur autonomie fiscale déjà bien diminuée. Ce qui va à l’encontre de la subsidiarité qu’il faudrait revivifier pour relocaliser l’autorité et la responsabilité. Mais permettra à l’Etat d’augmenter son contrôle sur les collectivités décentralisées. Il le fera aussi sur les entreprises en leur prêtant de l’argent « fléché » et remboursable en actions à défaut de remboursement en numéraire, comme un moyen d’entrer au capital des entreprises qui, trop endettées, ne pourront plus rembourser.
Et puis l’Etat multipliera les aides aux jeunes, aux gens modestes, aux chômeurs, aux hôpitaux, aux communes… Il met à bas le secteur de la santé par un contrôle centralisé, une pratique de prix restrictive et une absence totale d’anticipation, puis il arrive en sauveur de la catastrophe qu’il a contribué largement à créer. Il fait de même avec les entreprises et les salariés qu’il a affaiblis en les confinant. Et il pense qu’en distribuant de l’argent « quoi qu’il en coûte », il redressera le pays, pour autant bien sûr qu’il soit aux commandes. Et il entend le rester pour toujours à l’aide de son Haut Commissaire au plan.
Mais la vraie vie dément toujours le plan. Depuis des décennies, la France ne cesse de faire des plans pour se redresser sans comprendre que c’est en rendant à chacun la liberté d’agir, de travailler, de créer qu’elle favorisera le développement de l’économie et de la société. En attendant, le plan est moins un atout qu’un handicap par l’argent prélevé sur le dos de ceux qu’il prétend aider et par les multiples contraintes qu’il fait peser sur ceux auxquels il distribue ses prébendes sous condition d’être décarboné, végétarien, plus écolo, plus égalitaire, …plus soumis. De plan en plan, cet Etat que certains accusent encore d’être libéral ne veut plus conduire qu’un troupeau, oublieux que la réussite de nos sociétés doit tout à l’action des hommes plus qu’à celle de leurs gouvernants et à l’éveil, toujours imparfait bien sûr, de la liberté.
10 commentaires
plan macron : le dépit du bon sens.
et après exécution de ce plan, nous resterons en plan !
Un plan qui ne coûte presque rien
Sur les 100 Mds, l'état va récupérer environ 57 Mds grâce aux prélèvements fiscaux, sociaux et autres qu'il prélève chaque année pour ses différents budgets. Il est vrai que ce retour de bonne fortune va s'étaler sur 2-3 ans.
Comme l'Europe donne 40 Mds, le coût réel du plan est de 3 Mds.
Il s'agit d'un tour de passe-passe. Comme l'a dit Jacques ATTALI, il aurait fallu le double. Le double n'aurait coûté au total que 46 Mds.
Si les mesures stupides répertoriées dans l'article de JP DELSOL étaient supprimés, on aurait peut-être pu avoir une vraie force de frappe au service de l'économie réelle, c'est à dire les entreprises productrices.
tout se paye un jour …
Tout cela n'est pas faux sauf que cela ne changera rien aux finances locales, certes on va les entendre pleurer comme d'habitude mais très vite ils vont augmenter les taxes locales pour tout le monde …. comme ils le font déjà avec les taxes foncières. L'Etat n'a jamais rien compensé et ce n'est pas demain que cela commencera mais une choses est certaine c'est que cela va coûter très cher aux contribuables. C'est comme la suppression des taxes et charges pour certains emplois, les Français sont devenus idiots car le jour de la retraite viendra et il va manquer beaucoup de trimestres ….Tout se paye un jour.
L'état bêta
Ce n'est pas avec ce genre de "plan" en effet que la France va sortir de sa torpeur et de sa bêtise. Et surtout pas en essayant de nous rendre tous bêtas!
"Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose.
Si tu veux construire un bateau, fais naître dans
le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer"
Saint Exupéry
paraphrase
Si tu veux construire un navire spatial, inutile de t'épuiser à expliquer comment il faut le faire, y compris dans les moindres détails, mais si tu veux vraiment construire cette nef, suscite dans le cœur des hommes le désir des étoiles.
Délinquance, impuissance et incompétence …
…sont les trois malédictions du pouvoir dirigiste.
Délinquance : l'injection des milliards d'euros dans la lessiveuse étatique va générer de multiples occasions de profits pour les familles des généreux donateurs gouvernementaux, pour les copains des généreux donateurs gouvernementaux et de dessous de table pour les des généreux donateurs gouvernementaux.
Impuissance : tous ces milliards ne feront pas disparaître chômage, exclusion, mal-logement etc…
Incompétence : l'interventionnisme délirant de l'État est obligatoirement à côté de la plaque et nuisible pour l'appareil de production. Lorsqu’un état entreprend de tout diriger, il lui est matériellement impossible de prendre en considération des millions de cas particuliers et donc de traiter chacun d’eux avec une efficacité acceptable. Nous avons tous en tête d'innombrables faillites qui ont cette origine : Air France, Renault, le diesel etc…
Il faudrait certainement réformer l'État pour mettre fin à ces dysfonctionnements catastrophiques.
Une idée quelqu'un ?
Big Brother s'occupe de vous.
Les milliards pleuvent. Comme d'habitude l'Etat croit qu'il va tout arranger à coups de subventions (prise dans la poche de qui?). Encore cette imbécilité de croire que l'Etat peut créer de la croissance. Il ne peut rien arranger du tout, la seule chose qu'il faudrait faire (hélas) c'est d'enrichir le pays et pour cela ficher la paix et aider les seules qui peuvent nous enrichir : les entreprises. Ce n'est pas à l'ordre du jour, depuis des décennies, grâce au socialisme hérité du communisme dans lequel nous baignons plus ou moins implicitement. Au lieu de cela que voit on? Il engage 3000 fonctionnaires à pôle emploi, ce qui nous fera, au bas mot, 6000 à 9000 chômeurs de plus dans le privé.
Ensuite : il ne se passera que des catastrophes tant que nous resterons dans l'UE et dans l'euro. Car ce n'est pas le gouvernement qui organise quoi que ce soit, c'est Bruxelles. Une preuve : la France touchera 40 milliards d'aide de la part de l'UE mais il y a une condition, non divulguée dans nos médias, bien entendu : il faudra relancer la réforme des retraites. Et bien voyons!
Quant à Bayrou, comme d'habitude : on case les copains, à nos frais. Combien va t il gagner pour ce poste inutile ce pauvre homme?
du communisme qui n'ose pas le dire
Autrement dit c'est du vrai communisme dans toute son horreur : Utopie qui à fait plus de 100 millions de morts partout où il a été expérimenté et fait faillite ! !
La soumission au politiquement correct au pouvoir
Regardons M.Bayrou , et nous comprendrons vite qu’il n’a aucune imagination , il ne créera pas car il n’a jamais crée , il ne devinera pas (le bon coup) car il n’a jamais deviné , sa force c’est le grenouillage dans la direction du vent dominant , le plan va donc être celui de la soumission au vent dominant exactement le contraire d’une stratégie innovante !
Un budget "social" pour financer… les fonctionnaires !
Chaque fois que l'État dégage du fric "pour la France" on se rend compte que les entreprises ne sont pas concernées, que le mammouth n'est pas dégraissé et que tout cet argent va être "géré" par des administrations ou des collectivités financées par l'État. Si bien que du milliard prétendument dégagé au départ il ne reste plus rien pour ceux qui en ont le plus besoin, ceux qui nourrissent la totalité de nos concitoyens par leur travail et leur valeur ajoutée constante : les gens du privé.