Dépenses de santé en forte hausse, augmentation du nombre de pauvres et de sans-abris, mais que fait notre Etat-providence qui prélève plus de la moitié de nos revenus ?
Dans quelques jours, le cabinet de conseil Jalma rendra publique une étude intitulée « Dépense de santé et budget des ménages : évolution depuis 2001 ». Dans cette étude, les auteurs montrent que le poids des dépenses de santé dans le budget des familles a augmenté de 40 % à 50 % en moyenne depuis environ huit ans. Une augmentation généralisée quel que soit le statut de l’assuré : jeune ou senior, riche ou pauvre. Le constat est accablant pour un Etat-providence qui nous a toujours promis « la Santé gratuite pour tous ». D’après les conclusions de l’étude, on observe même une augmentation des inégalités entre les assurances individuelles et collectives et entre les plus jeunes et les plus âgés. Aujourd’hui, un retraité consacre plus de 11 % de son budget pour la santé contre 7,43 % pour une famille moyenne. Les auteurs du rapport font remarquer que ce surcoût n’est pas à la charge de la Sécurité Sociale, qui a pu s’en sortir en répercutant sur les assurés un certain nombre de coûts : forfait hospitalier relevé, déremboursement de certains médicaments, et surtout dégradation des soins dans les hôpitaux publics (on connaît les problèmes dramatiques des Urgences). Le taux d’absentéisme du personnel hospitalier est de plus en plus élevé.
Les sans-abris, victimes de l’Etat
Le cas des SDF (« sans domicile fixe ») est un autre exemple de l’échec de l’Etat-providence. Comme nous pouvons tous le constater, les rues et le métro sont envahis de sans-abris. Où est l’Etat protecteur sensé s’occuper des « pauvres » ? Le comble, c’est que pour ce qui est des SDF, nous faisons « mieux » que nos voisins « ultra-libéraux ». En 1998, la Grande-Bretagne ne comptait que 1 850 SDF permanents, deux fois moins que 10 ans plus tôt. En 2007, le nombre de sans-abris n’était que de 504 dont seulement quelques dizaines à Londres. Par comparaison, en France on compte plus de 100 000 sans-abris permanents dont environ 20 000 en région parisienne. Or, en consultant plusieurs études publiées par Eurostat, on peut constater que le taux de pauvreté français après transferts sociaux est pratiquement le même qu’en Grande-Bretagne, alors que les prélèvements obligatoires dans ce pays sont de 10 points inférieurs à ceux de la France. D’après l’organisme européen, le poids des transferts (hors retraites) dans le revenu disponible représente 24 % en France et 27 % en Grande-Bretagne, ce qui est au-dessus de la moyenne européenne (25 %). Et ce n’est pas tout : la part des transferts parvenant aux personnes qui sont les plus exposées au risque de pauvreté monétaire (disposant, d’après les normes européennes, de moins de 60 % du revenu médian) est plus importante en Grande-Bretagne qu’en France : 64 % contre 54 %, alors que la moyenne européenne est de 55 %. Et dire que l’Etat-providence prélève plus de la moitié de nos revenus… Il crée de la pauvreté, pour justifier une dose supplémentaire d’intervention. Il a besoin de ses pauvres.