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Intermittents du spectacle ou permanents à Pôle Emploi ?

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Avec ceux que l’on nomme les intermittents du spectacle, le divertissement n’est pas dans les salles, mais dans les rues. En effet, le cirque estival a commencé sa tournée traditionnelle. La pièce manque, certes, singulièrement d’originalité, mais elle est au répertoire depuis de nombreuses années avec dans le rôle principal une bande de braillards d’extrême gauche.

Des cérémonies sont perturbées par le rituel des jérémiades sous l’œil attristé du Ministre ; les menaces pleuvent contre les membres du gouvernement qui auraient l’audace d’assister à des représentations et contre les intermittents défavorables à la grève, d’après une interprétation de la règle démocratique, chère à certains syndicats prétendument représentatifs ; les festivals sont annulés en laissant une ardoise qui sera généreusement réglée par les contribuables.

L’étendard de « l’exception culturelle » est unanimement brandi. La traduction, rarement livrée, de ce principe est qu’il convient de favoriser les gauchistes qui choisissent, aux frais des autres (les sans-grade, les incultes), d’embrasser une profession, dite culturelle. La réalité est que les intermittents du spectacle passent, pour beaucoup d’entre eux (mais pas tous : il faut se garder de tout amalgame !) plus de temps à émarger à Pôle Emploi, qu’à exercer leur métier.

Les critiques de leur régime de subventions se voient aussitôt opposer deux arguments majeurs. Le premier est que les intermittents du spectacle perçoivent le plus souvent des revenus faibles. Cela n’est pas faux, mais encore convient-il de relever d’abord que ceux qui comblent le déficit sans fond de leur régime, ne gagnent pas forcément plus qu’eux. Frédéric Bastiat, le grand économiste du milieu du XIXème siècle, écrivait déjà que l’ouvrier n’avait pas à subventionner l’artiste. Il convient de relever en second lieu que si les sommes sont faibles, les bénéficiaires sont nombreux et dotés d’un taux de reproduction élevé…

Le second argument consiste à dire que le régime des intermittents du spectacle s’avère indispensable si l’on veut éviter « l’américanisation » de la culture française et son abâtardissement. Or, nos grands voisins ne connaissent pour la plupart pas de régime semblable ou même similaire, sans que, aux dernières nouvelles tout au moins, leur culture se soit évanouie. En fait, l’argument est vicié du fait de la confusion faite habituellement entre le gouvernement et la société. Il revient à prétendre avec beaucoup de forfanterie que si l’État n’existait pas, la société civile se trouverait dans l’incapacité de créer…. Or, qui peut sérieusement alléguer qu’en l’absence d’intervention publique, il n’y aurait plus d’opéra, plus de musique de chambre, plus de théâtre classique, etc. !?

Il convient de marteler que si une personne choisit un métier, fût-il difficile et exigeant, il n’a pas par principe à en faire supporter le coût à autrui. Un choix libre suppose une responsabilité personnelle. En décider autrement revient à faire des intermittents des simili-fonctionnaires. Il ne faut pas être surpris du fait que la France soit un pays si difficile à réformer, lorsque l’on songe au poids que représentent les subventions diverses et variées pour la fonction publique.

Jean-Philippe Feldman
Professeur agrégé des facultés de droit
Avocat à la Cour de Paris

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2 commentaires

olivier 30 juin 2014 - 1:24

Stop aux spéctacles financés par ceux qui ne peuvent plus assumer l'essentiel
J'ai 71 ans, à l'age de 35 ans, j'ai perdu mon emploie de dessinateur. L' informatique m'a privé de ce que je savais faire. Aucun stage d'informatique ne m'a été proposé à l'époque, trop cher, et je n'avais pas les moyens de me le financer.
En ce temps là, j'ai eu pour toute réponse de Pôle Emploie:
"monsieur, l'époque du travail de papa est terminée, il va falloir désormais s'attendre à changer plusieurs fois de travail dans sa vie" et pour vivre, c'est ce que j'ai du faire.
A méditer pour les …. intermittents …. qui ont choisis ce risque.
Apparemment de nos jours, Pôle Emploi, ne doit pas tenir le même langage !!!!

Dans nos temps difficiles, les colossales subventions pour la culture, les spectacles à tous les niveaux que ce soit, ne devrait plus exister. Avant de se cultiver, on mange et on se soigne, chose qui est de moins en moins possible pour certains citoyens Français.

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Lexxis 27 juillet 2014 - 11:55

PERSEVERARE?
Navré, mais le commentaire a été supprimé avant la faute, alors que la faute aurait dû être supprimée avant le commentaire.

"Il convient de marteler que si une personne choisit un métier, fût-il difficile et exigeant, il n’a pas par principe à en faire supporter le coût à autrui." demeure grammaticalement toujours aussi incorrect qu'avant par inversion de genre entre le prénom personnel (le second "il") et son antécédent (une personne).

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