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Étatisme et marxisme : le Parti socialiste français n’a toujours pas changé

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Présenté le 18 septembre dernier, le texte du Bureau national du Parti socialiste en vue des élections européennes s’intitule « La Gauche est l’avenir de l’Europe ». A la lecture du document, on espère vivement que ce ne sera pas le cas. On y trouve tous les poncifs répétés à satiété par les socialistes français depuis leur alliance avec les communistes.

Dès la première page, l’ennemi est tout désigné, c’est le « libéralisme dominant » : « Le libéralisme économique, dans ses excès et sa violence (sic), dans l’injustice et les inégalités qu’il produit, fragilise l’adhésion des peuples à la démocratie et aux libertés, auxquels s’attaquent les nationalistes (…) Le libéralisme et le nationalisme sont des alliés de fait qui amènent l’un et l’autre à la ruine de l’Europe et des Européens. ». Avec le nationalisme, le libéralisme est la cause de tous les malheurs dont souffre l’Europe. Les auteurs sont sûrement aveuglés par le brouillard idéologique du socialisme. Le pire ennemi du nationalisme est bien le libéralisme. Hitler et Mussolini savaient très bien que l’individu et les libertés devaient être aspirés par le sentiment nationaliste. La même tactique a été mise en place par les dictatures communistes qui ne cessaient de nourrir le sentiment nationaliste pour attiser la haine contre l’ « impérialisme capitaliste ».

Le problème c’est que même le constat est faux. Selon les auteurs du document, en Europe, « la solidarité est contestée et les inégalités s’accroissent ». Or, même un lycéen le sait, l’Europe dépense des dizaines de milliards d’euros tous les ans pour corriger les différences de richesses entre pays. Les divers programmes de la politique régionale européenne représentent quelque 352 milliards d’euros, soit 32,5 % du budget européen pour la période de programmation 2014-2020. On est bien loin d’une « politique libérale violente ». S’il existe des pays très peu inégalitaires, c’est bien en Europe qu’ils se trouvent. Ce ne sont pas les inégalités qui ont poussé les électeurs néerlandais, allemands, autrichiens ou suédois à voter pour des partis « nationalistes ». La Suède est considérée comme le pays le moins inégalitaire au monde et l’Autriche, les Pays-Bas et l’Allemagne font aussi partie du peloton de tête des pays les plus égalitaires. Ne pas voir les raisons des votes populistes et nationalistes c’est ne rien comprendre. Toujours la tête tournée vers le passé, les socialistes français citent la célèbre phrase de François Mitterrand : « L’Europe sera socialiste ou ne sera pas ! ». Elle a été prononcée en 1978 lorsque les socialistes préparaient, avec leur programme, la catastrophe économique de 1981 en France. Heureusement, l’Europe ne les a pas suivis.

Pour mettre en place cette nouvelle Europe « sociale », les auteurs font 17 propositions qui s’inspirent, elles aussi, d’un passé plein d’échecs : plus d’argent public pour un « budget de la zone euro », avec, bien sûr, une nouvelle fiscalité européenne, un « plan d’investissement européen », une industrie « commune » soutenue par un « Buy European Act » (tiens, ce n’est pas un peu populiste ?), un salaire minimum européen, une taxation accrue des GAFA et un droit européen à… l’avortement.

Les socialistes français souffrent de terribles trous de mémoire. Ils ont explosé en vol lors des dernières élections avec un programme marxisant comme celui-là. Ils sont les seuls, en Europe, à ne pas avoir changé. De Blair à Schroeder, en passant par les socialistes suédois (Ingvar Carlsson), la gauche européenne a rejeté depuis longtemps le marxisme. Le PS français en est encore loin. Il n’a pas encore fait son « Bad Godesberg », du nom de la commune où s’est tenu le congrès du SPD allemand durant lequel les membres du parti ont dit adieu au marxisme. C’était en 1959 !

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